i'm not good for you and you don't care. ∞ elle s'en voulait. pourquoi avait-elle réagit comme ça? c'était stupide. elle était sensée être la plus grande, la plus mature des deux. pourtant, quand charlélie est rentré à sydney, elle avait l'impression de redevenir cette petite fille aux yeux bourrés d'étoiles lorsque le beau et grand moriarty arrivait. tout ce qu'elle avait construit depuis son départ semblait partir en fumée. cette détermination, cette volonté, ce rejet de tout ce qui pouvait lui être apparenté.. tout s'était volatilisé au moment même où il avait passé le seuil de la porte de sa boutique de fleur. même son semblant de relation avec le jeune frère de ce dernier. car oui, charlélie n'était pas le seul moriarty en ville. évidemment, miella le connaissait depuis un bon moment: il était le meilleur ami de silas, qui était aussi un très bon ami à elle. évidemment qu'il s'était cotoyé et évidemment qu'ils avaient déjà trainé ensemble. mais, la différence d'âge et surement la présence de l'éblouissant grand-frère avait-elle enclavé la vue de la jeune holmes, l'empêchant de voir la deuxième merveille moriarty. jusqu'à il y a quelques mois. sa soeur, toute jeune, était venue lui demander des nouvelles dudit jeune homme. c'est alors que miella réalisa qu'elle n'en avait que très peu. elle savait simplement, par silas, qu'il traversait une période difficile. ni une, ni deux, elle décida d'aller le voir. de là naquit une relation de confiance, d'amitié et bientot de séduction. rapidement, ils commencèrent à se voir à l'abri des regards indiscrets, échangèrent quelques caresses, quelques sourires qui en disaient long. mais jamais miella n'aurait pensé qu'un jour, elle embrasserait le frère de son premier amant. jamais. pourtant, c'était arrivé. il l'avait invité, un soir, à venir regarder un film à la maison. leur relation, déjà assez ambigue, pronostiqué une fin de soirée assez endiablé. silas et adriel, que miella connaissait très bien tout deux, n'était pas de la partie et n'était évidemment pas au courant de la venue de la jolie brune. c'est pourquoi l'expérience était tant excitante et qu'elle n'avait pas hésité à  accepter l'invitation. elle y était allée, avait fait semblant de regarder le film pendant une dizaine de minutes, sentit le bras du jeune homme passer autour de ses épaules, lui caresser l'épaule et puis, à l'unisson, ils tournèrent la tête l'un vers l'autre. ils se regardèrent. dans les yeux, puis l'un et l'autre commencèrent à fixer les lèvres opposés qui les attiraient tant. elyas fut le premier à avancer, suivi de près de la jeune holmes. leurs lèvres se scellèrent en un baiser doux et passionné, simple et perturbant. il n'avait pas le même gout que le grand-frère. oh que non. mais cela n'était pas pour déplaire à la jeune femme, qui se laissa emporter par le feu de l'action et monta rapidement à califourchon sur le jeune homme. il avait déposé ses mains sur ses hanches, semblait froissé le tissu de son haut en le serrant, signe d'une fougue incontrôlé. elle fourrageait ses cheveux sans contenance, sans respect des convenances. et si ce n'était l'entrée en trombe d'adriel, ils n'en seraient surement pas restés là. elle décida de partir rapidement après la venue du jeune homme qu'elle avait déjà plus d'une fois cotoyé sous ses draps. "bonsoir adriel. elyas, on s'appelle?" et elle était partie. se retrouvant au pas de leur porte.
comme aujourd'hui. sauf que cette fois-ci, elle souhaitait rentrer dans cette appartement et non pas en sortir. cela faisait presque une semaine qu'elle n'avait pas répondu à elyas, de quelques manières que ce soit. ni à ses sms, ni à ses appels et elle évitait toutes les sorties de groupe. en gros, le message était clair: elle ne voulait pas le voir. et il savait surement pourquoi. son frère était là. elle l'avait toujours soupçonné d'avoir découvert ce qu'il se tramait entre charlélie et elle par le passé, mais ne lui avait jamais demandé vérification. le sujet était encore trop délicat à aborder. mais, elle devait lui parler. à dire vrai, il lui manquait. la simplicité de ses réactions, de ses gestes, la douceur de ses paroles, de ses lèvres.. beaucoup de choses lui manquaient en lui. il était à un antipode de son frère qu'elle avait du mal à cerner. elle savait que ce qu'elle aimait chez l'un, elle le détestait chez l'autre. et vice-versa. indécise? oh que oui. mais elle se devait de mettre les choses au clair avec au moins l'un des deux. et si le grand ne le voulait pas, le jeune moriarty devrait y passer. elle toqua à la porte. elle savait qu'elle n'était pas la bienvenue. elle entendit des pas derrière la porte. quelqu'un était là. surement cette personne avait-elle regardé par le judas optique et n'avait pas jugé intelligent d'ouvrir de suite. miella savait que c'était elyas, elle le pré-sentait. c'est pourquoi elle posa son front à la porte. "elyas, je sais que tu es là. ouvres-moi s'il te plait. il faut qu'on parle." oh ça oui, il fallait qu'ils parlent. c'est alors que la poignet tourna et que la porte s'ouvrit. effectivement, c'était elyas. il avait la tête des mauvais jours. était-il vraiment aussi peu heureux que ça de la voir ou se remettait-il simplement d'une cuite prise la veille? miella lui fit un léger sourire et passa une main dans ses cheveux. "je peux rentrer?"

i'm not good for you and you don't care. ∞ il était pourtant une heure avancée dans la journée. miella ne savait laquelle, complètement déphasée par les événements qu'elle avait encaissé ses derniers jours, mais elle savait qu'elle arrivait à un moment tout à fait décent et courtois. c'était donc lui qui n'était pas au meilleur de sa forme. comment avait-il fini ainsi, à lui ouvrir la porte, le visage tordu d'une grimace à cause de l'agressivité des néons du couloirs, la posture ramollie par le manque de sommeil et la tenu totalement inappropriée? miella, au final, ne préférait pas savoir. elle entra, comme l'indiquait le geste de pivotement du jeune elyas et se tint dans le salon. elle ne savait plus trop ce qu'elle venait faire ici. elle le vit s'affaler dans le canapé, elle se mit en face de lui. ce fameux canapé où il y a de cela une poignée de jours, ils auraient pu faire bien plus que s'embrasser. miella en eut des frissons rien qu'à y repenser. malgré la différence d'âge, le jeune homme lui faisait un effet étrange: il la rassurait, l'émoustillait et la rendait fragile. un mélange certes appréciable, mais surtout assez perturbant quand on connait le passé amoureux de la jeune femme. était-elle stupide au point de reproduire les mêmes erreurs? avec un membre de la même famille? peut être bien que oui. en tout cas, c'était la tournure que ça prenait. elle le scruta, examinant chacun de ses traits, essayant de comprendre les raisons de son état. elle ne fut pas longue à sentir l'acétone environnant et à remarquer les quelques marques de rouge à lèvres sur son coup. elle plissa le nez. jalouse? peut être un peu. c'est alors qu'il arqua un sourcil et d'une voix tout à fait engageante, tenta de briser le silence. "bon tu voulais quoi?" miella ne broncha pas. elle continua de le regarder de la même façon que s'il n'avait pas parlé. elle attendit quelques secondes, le voyant gigoter légèrement, tel un taureau de corida prêt à charger. il était sur le point d'exploser, de lui sortir des milliers d'insultes. elle le sentait. elle s'approcha alors de lui, s'agenouilla devant lui, posa ses bras sur ses genoux. "tu n'aurais pas du boire autant hier soir, elyas." elle passa une main sur le visage du garçon. il était brulant. la cuite de la veille faisait encore effet. elle se leva et se dirigea rapidement dans la cuisine, attrapa un verre d'eau et sortit une aspirine de son sac. elle tendit le comprimé au jeune homme, ainsi que le verre. "prends ça." étonnamment, il ne rechigna pas, symbole d'un véritable mal de crâne. elle lui fit un léger sourire et s'assit à coté de lui. gardant une main sur le genoux du jeune homme, elle le regarda faire. il posa le verre et la regarda, surement pour lui dire merci du regard. elle acquiesça. d'une voix douce et fluette, pour éviter de lui faire trop mal à la tête, elle posa la question la plus stupide du monde. "pourquoi tu t'es mis dans un état pareil?". comme s'il y avait une véritable raison au fait de prendre une sale mine en soirée. elle savait qu'il aimait ça; il savait qu'elle le détestait. et elle ne pouvait pas lui dire que ce n'était pas bien: elle n'était pas sa mère, juste son amie.. juste son amie? peut être un peu plus, ces derniers temps.. une question brulait quand même à l'arrière du cerveau de la jeune femme. elle voulait savoir si.. "tu as revu ton frère..?" elle s'en voulu, à la seconde où elle l'avait dit. comment cela avait-il pu lui échapper ainsi? mais maintenant, c'était sorti, et elle savait qu'elle allait surement devoir essuyer une tempête. elyas n'apprécierait pas qu'elle lui parle de charlélie. elle le savait. pourtant, elle l'avait fait.

i'm not good for you and you don't care. ∞ il n'était pas des plus avenant avec elle. son agressivité et sa nervosité transpirait de tous ses pores encore obturés par l'alcool. il la haïssait, elle le voyait dans son regard. mais, son instinct presque maternelle la poussait à voir au delà de ce regard noir et de ses grimaces à son égard; elle se devait de l'aider, en dépit de leurs années d'amitié et de leur relation naissante. il semblait agacée de la voir ici sans qu'elle ait prévenu. la but d'une surprise étant encore l'effet que celle-ci procurée, miella ne pouvait s'imaginer arriver à un moment aussi peu opportun. mais elle n'en avait cure et serait là, malgré le fait qu'il la rejette aussi violemment. il montrait tout de même des signes de guérison de sa gueule de bois, n'étant pas lent à la réponse. "je fais encore ce que je veux tu n'es pas ma mère" la jeune femme eut un mouvement de recul et un léger soupir. hé bien soit, elle n'était pas sa mère. mais, en dépit de tout ce qu'ils avaient traversé ensemble, elle se devait moralement d'être présente pour lui. "effectivement, je ne suis pas ta mère elyas, sinon ça serait très étrange. mais, en dépit de nos années d'amitié et de nos relations en ce moment, je me dois d'être là pour toi. et j'ai encore le droit de te dire ce que je pense, que ça te plaise ou non." elle avait eu ce petit air autoritaire qu'elyas aimait tant chez elle. elle sourit et le vit se fendre d'un léger rictus sympathique. oui, elle commençait à passer au travers de la carapace. le jeune semblait bien heureux toutefois qu'elle lui amène le peu de médecine qu'elle connaissait. en s'installant à coté de lui, et ne put toutefois s'empêcher de lui prendre la main et de lui caresser du bout de son pouce le dos de sa main. c'était une habitude chez elle, depuis peu. le jeune homme ne réagissait pas; sauf à ses paroles. il avait le regard lointain, même quand il lui répondait. sauf cette fois-ci. "pour le plaisir? tu penses vraiment que je me bourre la gueule et que je couche avec des filles pour m'amuser ? écoute réfléchis bien et ne repose pas la question car tu sais déjà la réponse." son regard noir était comme soudé au sien. il la regardait avec ses yeux qui vous flingue sans rien faire. elle baissa le regard. il n'avait donc pas fait que boire. elle soupira. ainsi, il avait fait tout ça à cause d'elle? comment devait-elle le prendre? elle essaya de rassembler ses pensées, de faire au mieux pour l'adoucir. elle n'aimait pas le voir aussi agressif et désemparé. "j'espère au moins que tu t'es bien amusé, elyas. et ne me dis pas que tu fais tout ça à cause de mon.. absence passagère. c'est trop facile." elle avait dit tout cela sur un ton calme et mesuré, ne souhaitant pas l'énerver plus. elle en avait assez de se battre avec les moriarty. "tu es sur qu'il n'y a que ça qui te dérange? c'est pas pour rien que je t'ai parlé de ton frère.. son retour a du te toucher, à toi plus qu'à moi.." elle savait que le sujet était délicat, mais elle se devait de l'aborder. elyas avait eu beaucoup de mal à supporter l'absence de son frère durant toutes ses années. malgré le fait qu'il devait le haïr désormais, il était obligé d'aimer un tant soit peu cet être qui lui servait de frère; elle le savait. charlélie avait de nombreux défauts, mais tout autant de qualités. c'est alors que, malgré la mesure de ses dires, le jeune homme renchérit avec une agressivité monstre au sujet de son propre frère. "bon écoute, tu sais que j'ai pas envie qu'on me parle de lui et de sa gueule d'ange, tu sais que déjà ça m'énerve et le pire c'est que depuis qu'il est de retour tu ne m'as pas parlé une seule fois parce que tu es toujours amoureuse de lui, j'en ai marre qu'on me prenne pour un con donc tu peux partir maintenant." et voilà, il fallait s'y attendre. la jeune femme lâcha la main de son supposé petit ami et détourna le visage. elle détestait quand il lui parlait comme ça. "qui es-tu pour me parler de la sorte, elyas moriarty?" elle ne voulais pas s'énerver, mais elle ne pouvait retenir ces quelques mots. elle soupira doucement. il avait raison sur le fond: elle n'avait répondu à aucun de ses messages ni de ses appels depuis un moment; et celui-ci concordait extraordinairement avec le retour de son frère. elle se savait fautive, mais elyas ne comprenait pas l'étendu de la chose. il ne voyait que son coté à lui, pas celui de miella et encore moins celui de charlélie. il n'avait pas l'air d'avoir l'ouverture d'esprit pour comprendre qu'il y avait des facteurs qu'il ne connaissait pas. elle retourna le visage vers lui. "je te posais la question car je te connais elyas; je sais que le retour de ton frère t'a chamboulé, et je voulais savoir s'il était la raison de ton état du moment. quant au fait que je ne t'ai pas répondu, faisons un sort à ceci une bonne fois pour toute: je ne t'ai pas répondu car il me fallait réfléchir. oui, ton frère est revenu en ville; oui cela me touche plus que je ne le pensais et oui je pense que je vais partir car cette discussion ne mènera à rien. mais saches une chose, elyas: non, personne ne te prends pour un imbécile et non je ne suis pas amoureuse de ton frère. je ne le suis plus. mets-toi bien ça dans la tête." elle avait attrapé son visage entre ses mains pour bien capter son attention. elle avait légèrement approché son visage du sien pour y déposer un léger baiser sur ses lèvres. une caresse, un effleurement, rien de plus. elle ne voulait pas le déstabiliser plus que ça en lui sautant dessus. elle détendit ses bras et lâche salon visage pour se lever du canapé. elle le regarda, amorphe, aréactif. elle soupira. "si tu continues comme ça elyas, tu vas me perdre, à tout jamais. réfléchis bien à ce que tu veux vraiment. ne te laisses pas abattre: bats-toi. soit plus fort que tout ceci; tu en es largement capable" elle fit quelques pas vers la sortie, avant de sentir une main lui attraper le poignet. tentait-il de la retenir de partir ou allait-il lui asséner une dernière phrase assassine?