Je me réveillai avec un mal de tête affreux. J'avais l'horrible impression qu'un lutin donnait des coups de marteau de tous les côtés. Et vous savez quoi ? Ça fait mal. Et pour ne rien arranger, j'étais vraiment ankylosé, comme si j'avais dormi par terre. Pour dire vrai, ce n'est pas tout à fait ça. Il s'agit d'une table basse de deux mètres carrés à tout cassé. Thanks guys. Avec mon bon mètre quatre vingt dix, je m'étais recroquevillé sur moi-même et je le sentais dans chaque particule de mon pauvre corps endolori. Une forteresse de douleur, vous dis-je ! Je devais avoir bien bu.

Ah. Oui. Pour avoir bu, on avait bu ! Une marrée de bouteille pullulait autour de la table basse sur laquelle je m'étais réveillé il y a quelques minutes seulement. Magnifique table basse, tout de bois vêtu, soit dit en passant. Je ne pouvait mettre un pied sur le sol de cette maison.. Qui appartient à qui d'ailleurs ?! Mon dieu, je suis chez un inconnu. Help me please. Je me frayai finalement un passage dans l'océan d'immondice avant de rejoindre la fenêtre. Okay. Une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne c'est que je sais ou je suis. A peu près. On est à Sydney en tout cas. La mauvaise nouvelle c'est qu'on est hyyyyyper loin. Tellement que ça mérite cinq y. Oui oui.

Du coup je m'en vais. Et je vais faire un truc que je fais parfois lorsque je suis dans ce genre de situation. Non pas hurler comme une fillette et pleurer jusqu'à que Dieu ait pitié. Même si c'est une solution plutôt cool. Non. Juste du covoiturage. Alors me voilà au bord de la route, mon pouce levé etun sourire débile pour faire croire au gens que non hier j'ai pas bu mon poids en vodka et que non je n'ai pas une énorme gueule de bois. Même si tout est vrai. Et finalement ça marche. Un gentil conducteur arrête sa Range Rover en face de moi. Yeah hey. Je montai rapidement à l'arrière en le couvrant de remerciement, quand je vis que je n'étais pas seul à afficher ce sourire timide des squatteurs de voiture. Une lycéenne d'après ses apparences. Gentil monsieur. Je lui fit un sourire, avant d'indiquer mon adresse à la généreuse personne qui tenait le volant.

« Hey ! Serais-ce indiscret de connaitre la raison de votre présence ici, jeune demoiselle ?»

Oui. Même le lendemain d'une soirée arrosé, je restais bavard. Je suis irrattrapable que voulez-vous.