You are my ... Blue Lagoon

Non mais Aiden, elle lui a léché le cou ! Quoi ? Le remercier ? Toi aussi tu lèches l’anatomie de toutes les clientes pour les remercier ou quoi ? Je suis désolée mais c’était amplement mérité ! Comment tu peux prendre sa défense encore une fois ? Et voilà. Encore une fois la source de nos conflits se résumait en trois lettres : Liv. Cette fois, c’était suite au petit incident qu’elle avait provoqué hier soir au club. Petit incident qui avait provoqué pas mal de dégâts, mais apparemment, Aiden n’avait pas l’air de s’en préoccuper tant que cela. Arrêtes, c’était pas lui le problème. Le problème c’est que Liv est une nymphomane incontrôlable !!! J’étais totalement hors de moi. D’une part parce que Liv ne méritait pas qu’Aiden prenne sa défense, encore une fois. Elle se comportait comme une ado en pleine crise existentielle, immature et totalement irresponsable. Et d’autre part parce qu’elle impliquait inévitablement Aiden dans ses embrouilles et ça me rendait totalement dingue. Elle aguichait les clients, l’intégralité du personnel mais c’était la première à se réfugier derrière lui quand cela dérapait, sous-entendu quand elle allait trop loin. A chaque fois c’était lui qui s’interposait pour l’empêcher de se faire agresser. Seulement elle ne pensait pas une seule seconde qu’il était susceptible de se prendre un coup à sa place. Non, elle, la seule chose qui l’importait c’était qu’il lui sauve ses petites fesses. Rien qu’à cette idée, mes yeux se brunissaient. J’étais en colère et c’était impossible de me calmer. J’en voulais à Liv de se comporter comme une péripatéticienne et de ne pas assumer la portée de ses actes mais j’en voulais aussi à Aiden de la défendre. Ce n’est pas suffisant pour toi tout cela ? Tu attends quoi d’autre hein ? Ce n’est pas assez six bouteilles brisées, trois tables cassées, un quart de nos fauteuil ruinés et un plateau de shooter renversé ? Il te faut quoi avant de comprendre ? Que ce soit toi qui te fasses frapper à sa place c’est ça ? Sérieux ça me gonfle … T’es mon binôme et ce n’est pas à de régler ses problèmes ! T’es pas son père … Je te jure Aiden, s’il t’arrive quelque chose … Je la tue , tu comprends ça ? Encore hier soir, il était intervenu à sa place. Et à chaque fois mon cœur s’arrêtait parce que c’était lui qui manquait de recevoir des coups. Plusieurs fois il s’était fait agressé à la place de Liv, décidant de la protéger coûte que coûte. Heureusement, il avait toujours été celui qui donnait les coups, esquivant ceux des autres grâce à son habilité de boxeur. Seulement … Jusqu’à quand ? C’était peut-être dramatiser mais il ne fallait pas se voiler la face, un jour il se prendrait un coup et ce jour-là … J’allais pulvériser Liv et ses seins siliconés. Un coup est si vite arrivé qu’on ne se rend pas compte parfois, même si un petit incident il y a quelques mois nous avait tous refroidit. Enfin, tous sauf Liv apparemment. Pourquoi tu la défends ? Pourquoi tu ne la laisses pas se débrouiller toute seule ? Parce que c’est une femme c’est cela ? Pour aller accoster les mecs et s’assoir sur leurs genoux il y a du monde mais pour assumer il n’y a plus personne … Tu ne crois pas qu’elle a passé l’âge pour se cacher derrière quelqu’un ? Et pourquoi toi ? Pourquoi mon binôme ? Ca me met hors de moi … Je ne comprends pas Aiden … Voyant mon trouble, Aiden s’approchait de moi doucement mais je reculais de quelques pas, refusant qu’il me touche. J’étais trop à vif , trop en colère pour supporter quoi que ce soit. L’idée qu’il lui arrive quelque chose me rendait littéralement malade et hier soir était surement l’incident de trop. Combien de fois Alek, Avery, Aiden se battaient à sa place ? Combien de disputes allaient t-elle encore déclencher ? Je ne vais pas attendre qu’elle coule le club … Non ! Je m’en fous de sa façon de voir les choses Aiden ! Je m’en fous ! Du moment que cela te touche … J’en ai rien à faire. Je vais être cruelle mais je préfère que ce soit qui finisse la tête en sang plutôt que toi. Et de toute façon tu veux que je sois honnête ? C’est ce qu’elle cherche. Je me mordais violemment l’intérieur de la lèvre afin de canaliser mon trop plein d’émotions mais c’était dur de garder mon calme face à Aiden qui ne semblait pas comprendre ce que je ressentais. Et si c’était moi hein ? Si c’était moi qui me comportais comme cela tu ferais quoi ? Tu m’applaudirais peut être ? S’il te plait … ouvres les yeux. Ce n’est qu’une petite … Je n’avais même pas le temps de finir ma phrase que la porte d’entrée s’ouvrait à la volée, faisant un vacarme monstrueux. Derrière tout ce bordel ? Liv, lunettes de soleil sur le nez, tenue affriolante et chewing gum en bouche. Le summum de la vulgarité. Heyyyyyy !!! Ca va bien ??? Vous avez vu hier soir ??? C’était dément !!!! Le mec il a cru quoi ? Qu’il allait finir dans mon lit ? Encore son meilleur pote … je ne dis pas mais lui ? C’était un jeu ! Les mecs sont tellement crédules franchement … Ils m’ennuient parfois. En tout cas, on ne peut pas dire que cela n’a pas mis de l’ambiance ! Avouez, c’était marrant !
Je restais bouche bée devant le tas d’inepties qu’elle venait de débiter en même pas une seconde. Elle passait derrière le bar , posait sa main sur la nuque d’Aiden et lui volait un baiser, comme à son habitude quand j’étais dans les parages. Finalement elle attrapait un verre et venait se poster près d’Aiden, prête à se remplir un verre de rhum ambré. Là, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Aiden me lançait un coup d’œil inquiet, voyant que quelque chose n’allait pas, et c’était à ce moment là que ma colère explosait. Je lui attrapais le bras et l’empêchais de se servir un verre. Reposes ça , tout de suite !!! Il est quatorze heures, ton service commence dans deux heures, il n’est pas question que tu sois alcoolisée, c’est clair ? Ce n’est pas parce qu’Aiden cède à tes petits caprices que ce sera pareil pour tout le monde. Je m’en fous que tu te fasses casser la gueule par des soulards, que tu te fasses insulter par la clientèle mais que tu coules le club … non. Son regard se posait sur moi, étonnée par ma réaction. Hey ! Lâches moi ! Je fais ce que je veux … J’ai envie de boire … Je bois ! Qu’est ce que tu as ? T’es dégouté parce que je remplace Isaac avoues … surtout lui hein ? Cette fois c’était trop pour moi et ma main resserrait encore son bras pour qu’elle comprenne qu’elle allait trop loin. Put*** mais tu te rends compte de ce que tu fais ? Tu crois vraiment que tu peux te cacher derrière Aiden encore longtemps ? Je crois que tu ne percutes pas ce que tu as provoqué hier soir ! Tu as détruis la moitié de la boite à cause de tes conneries. Si tu veux des sensations fortes, sautes d’un pont ! Mais n’impliques pas Aiden là dedans... On se fusillait du regard toutes les deux, consciente de la tension oppressante qui faisait rage entre nous. Je comprends mieux … C’est ma relation avec Aiden qui te gêne c’est ça ? Tu ne supportes pas hein ? Dommage … Et là … elle en profitait pour se retourner, poser ses deux mains sur les cuisses d’Aiden, brûlantes, et sa langue venait goûter les lèvres de mon binôme. C’était le moment que je choisissais pour m’avancer vers elle , prête à lui décrocher le coup de poing qu’elle aurait dû prendre depuis plusieurs mois …

You are my ... Blue Lagoon

La force des bras d'Aiden m'empêchait de faire un pas de plus vers Liv et ça me frustrait encore plus. Face à lui, mon petit corps ne faisait pas le poids et il était inutile désormais de lutter. Finalement, il me prenait par la main et on s'isolait tout les deux pour mettre les choses au clair. Pourquoi ? Pourquoi tu fais ça ? Qu'est ce qu'elle représente pour toi ? C'était plus fort que moi mais son obstination à la secourir m'exaspérait au plus haut point. Aélia, elle le fait exprès. Elle veut te pousser à bout et tu lui donnes satisfaction... Là dessus, il n'avait pas totalement tort et il fallait lui reconnaître au moins cela. Liv prenait un malin plaisir à me provoquer tout le temps, notamment quand la cible était Aiden. Par simple esprit de compétition, ou tout simplement parce qu'il était le seul à ne pas (encore) céder à ses avances, elle le désirait lui plus que tous les autres. Rien que pour cela l'envie de faire demi tour et de lui coller une me démangeait. Et tu attends quoi de moi ? Que je la laisse faire sans rien dire ? Je n'y arrive pas Aiden, pas avec elle. Pas quand cela te touche toi et c'est ça que tu comprends pas. Ca me rend folle qu'elle te mette dans des situations périlleuses comme hier soir . C'est pour cela qu'on ne sera jamais d'accord toi et moi à son propos. Parce que s'il fallait choisir entre elle et toi , mon choix serait vite fait , quitte à sacrifier tout le reste. Je m'en fous de ce qu'elle fait de son cul tant que cela ne t'implique pas. Tu te rends compte que bientôt c'est toi qui te prendra un coup à sa place ? Ca me gonfle ... Heureusement que ses mains étaient posées sur mon visage , auquel cas ... Liv serait surement en train d'agoniser par terre. D'ailleurs, celle ci tendait sa tête pour nous apercevoir , avant de me faire un petit signe provocateur de la main. Aiden devinait à mon regard qu'encore une fois cela risquait de mal finir et il refermait sa prise sur moi . Me lâches pas ... Me lâches pas parce que sinon je retourne là bas Aiden. Arrêtes de me dire de ne pas m'en faire pour toi ... J'arrive pas , tu comprends ça ? Je préfère qu'on me frappe plutôt que toi parce que je ... parce que t'es mon binôme et que tu m'importes plus que tous les autres. Elle ne mérite pas que tu t'interposes pour elle et elle ne s'arrêtera pas tant qu'elle ne comprendra pas . Liv avait repris une bouteille de rhum et commençait à se servir un verre , toutefois ce n'était plus mon centre d'intérêt. Maintenant la seule chose qui m'intéressait c'était lui et personne d'autre. Tu vaux bien plus qu'elle et tu le sais. Peut être ... mais j'avais besoin qu'il me le dise, qu'il me le prouve parce que là ce ne me suffisait pas. Je sais qu'elle fait partie de notre team ... Je le sais tout cela mais ça ne change rien pour moi . Je la supporte pas, c'est physique . Aiden me caressait doucement les joues pour m'apaiser et il y arrivait mais quelque chose me tracassait, m'empêchait d'être totalement calme. Est ce que tu as déjà couché avec elle ? Réponds moi parce que si tu me dis non alors ... Je ne comprends pas. Je ne comprends pourquoi tu t'obstines à te prendre des coups à sa place , pourquoi tu la surprotège autant ... Et ne me dis pas que c'est parce que tu refuses qu'on touche à une femme , tu n'es pas comme ça avec Brontë et les autres. Alors je te le demande Aiden, est ce qu'elle te plait ? Est ce que c'est pour ça tout ce qui se passe ? Est ce que vous vous êtes déjà embrassés ? Réponds moi ... Toutes ces questions me brûlaient les lèvres mais la réponse me faisait peur . Parce que s'il disait oui alors ... ce serait surement la fin du monde. Du mien en tout cas.

You are my ... Blue Lagoon

 

Je suis un habitué, c'est pas la première fois que ça arrive. Je suis sûr que si ça aurait quelqu'un d'autre qu'elle, tu n'aurais pas réagi comme ça, si ? Il n'avait tort sur toute la ligne, le fait que ce soit Liv aggravait sérieusement le problème de notre différent. Seulement, le fait que ma réaction n'aurait pas été la même, c'était beaucoup moins sur. Dès qu'il s'agissait d'Aiden, tout était différent. Je pourrais me mettre à dos la terre entière pour cet homme là, simplement pour faire passer son bonheur avant celui de tout les autres. Si ma réaction était aussi forte c'était sans aucun doute à cause de ce lien qui nous unissait. Aiden n'était pas simplement mon partenaire, mon binôme, il était bien plus que cela. L'idée même qu'on puisse lui faire du mal me donnait la nausée, me clouant presque sur place. Le problème au fond, ce n'est pas Liv, Aiden. Elle restera toujours une petite pouffe qui ouvre les jambes dès qu'un beau mec est dans les parages. Non, le problème c'est toi tu vois. Tu as tort Aiden, tu as tort quand tu dis que les choses seraient différentes si ce n'était pas Liv. Elle seraient exactement pareilles et tu sais pourquoi ? Parce que les autres, je m'en fous, c'est pas mon problème. Toi, par contre, tu es mon principal soucis. C'est toi Aiden le problème, pas eux. C'est parce que dès que tu te coupes un petit peu, c'est comme si c'était moi tellement ça me stresse. Quand tu t'interposes, j'ai l'impression que c'est moi en face de chaque coup, de chaque attaque. Ca me fait peur parce que des fois, je ne comprends pas ...   Les larmes recommençaient à monter doucement dans les prunelles de mes yeux, trop émue par cette révélation soudaine de ma part. Je voulais qu'il comprenne que c'était comme une fusion, comme une sorte de procuration entre nous deux. Sa vie était similaire à la mienne et ça incluait tout : Ses sentiments, ses émotions, sa douleur, absolument tout. Apprends à te canaliser, à faire abstraction d'elle. Il ne faut pas que tu te rabaisses à son niveau Je me braquais sous ses mots en réalisant qu'il avait totalement raison, il fallait que je garde mon sang froid. Seulement, ça qui m'énervait c'était qu'il ne comprenne pas que cela impliquait aussi qu'il arrête de se mettre dans des situations aussi périlleuses que celle d'hier soir . Je ne pouvais pas être la seule à faire des efforts, je ne pouvais pas faire semblant quand il était question de lui. Arrêtes de me dire de me canaliser, je ne peux pas Aiden, je ne peux pas !!! Pas quand on te menace avec une bouteille, un verre ou tout autre chose. Pas quand un mec te pousse pour te provoquer , pas quand les nanas te font du charme toute la soirée , pas lorsque les clients, bourrés, te menacent ou t'insultent ... Je peux pas gérer ça. Je ne suis pas Liv Aiden ... tu es beaucoup plus qu'un physique pour moi. T'es ... Je sais pas en réalité ce que tu représentes pour moi. Aiden ... Je sais simplement que lorsque tu n'es pas là, je peux pas m'empêcher de te chercher , partout . C'est con parce que je sais très bien que tu ne bosses pas mais c'est plus fort que moi . J'ai besoin que tu sois là , j'ai besoin de te sentir près de moi, te sentir tes mains sur ma nuque quand tu me tresses les cheveux , de voir ton sourire quand tu me défies, de sentir tes mains sur mes hanches quand tu passes derrière moi , d'inhaler ton parfum toute la soirée avec tes allers retours au bar ... Tu me manques Aiden. Tout le temps. Ca fait peur parce que des fois c'est plus qu'un manque, c'est presque un besoin. Les mots sortaient de ma bouche sans que je ne puisse les arrêter . J'aurais du me stopper mais c'était plus fort que moi, il fallait qu'il sache, qu'il comprenne mon anxiété. J'adore le Slip Inn, c'est toute ma vie , enfin ... une grande partie du moi , mais si tu pars ... Je partirais avec toi parce qu'il n'y aura plus d'intérêt pour moi d'être ici , tu comprends ? T'es mon binôme Aiden. Je m'imagine pas être ici sans toi . J'aurais l'impression d'être qu'à moitié là . Je veux juste que tu comprennes que je ne m'inquiète pas pour rien, je m'inquiète parce que ... parce que ... Aiden comprenait mon désarroi et me serrait encore plus fort dans ses bras, m'empêchant de verser les larmes qui menaçaient de couler. Ma tête venait se nicher au creux de son cou et j'en profitais pour respirer son odeur encore une fois. Cette fameuse odeur qui me suivait partout , sur mon oreiller, dans ma douche, sur mes cheveux ... partout . Non et ça ne risque pas d'arriver. Je m'en fiche totalement d'elle Aélia, tu comprends ? J'ai... c'est juste que j'ai ce besoin constant d'aider les autres. Je sais ce que c'est de ne pas se faire secourir et d'endurer seul, c'est tout. Arrête-toi... ne parle plus. Je m'arrêtais, un peu surprise par la tournure des évènements. Est ce qu'il allait me demander de partir ? Ou tout simplement me dire qu'il ne me comprenait pas ? J'étais perdue, accrochée au moindre de ses faits et gestes, persuadée qu'une dispute allait éclater. Finalement son doigt se posait sur mes lèvres, me réduisant au silence le plus complet. Son corps se rapprochait doucement du mien, pour ne plus laisser aucun millimètre entre nous. Mon cœur s'arrêtait au même moment, prêt à exploser dans ma poitrine. Cette scène me hantait depuis plusieurs mois et c'était impossible qu'elle se réalise, là, maintenant, tout de suite. Je n'étais pas prête, mon corps n'allait pas tenir le choc. Déjà mes jambes commençaient à trembler et mon rythme cardiaque s'accélérer encore ... encore ... et il était trop tard. Ses lèvres chaudes se posaient contre le miennes dans un baiser sans nom. L'un des plus intenses de toute ma vie. La sensation était tellement forte que sur le coup , c'était une sorte de blackout total. Je n'entendais plus rien, ne voyais plus rien, ne sentais plus rien. Il n'y avait que ses lèvres sur les miennes, que son corps contre le mien, c'était totalement démentiel ! Puis comme elles étaient venues, ses lèvres disparaissaient à nouveau, m'arrachant de ce contact totalement ... irréel. Ça va mieux ?
Non, il ne pouvait pas se reculer comme ça et me laisser dans cet état là. C'était impossible, il ne pouvait pas me faire ça . J'avais l'impression de m'être fait offrir le plus beau des cadeaux mais de ne pas pouvoir y toucher . La frustration était à son summum. Non , non , ça ne va pas là. Qu'est ce que ... tu ... mais ... Finalement les mots ne suffisaient pas pour lui expliquer et une nouvelle fois mes lèvres rencontraient les siennes, plus sauvagement, plus langoureusement. La violence de notre baiser reflétait tout l'envie que l'on avait contenu depuis plusieurs mois, tout le désir de faire entendre raison à l'autre ou tout simplement ... ce qu'on ressentait lui et moi . Ma langue caressait doucement la sienne tandis que nos lèvres chaudes se mélangeaient tendrement. L'une de mes mains était posée sur sa joue tandis que l'autre se baladait dans ses cheveux. Finalement, à contrecoeur, mon corps se reculait, totalement haletant. Le regard qu'on s'échangeait valait plus que n'importe quelle déclaration et pourtant ... J'avais besoin qu'il comprenne. Aiden ... Je peux pas ... pas sans toi . Je peux pas m'arrêter d'avoir peur . J'ai peur de tout quand il s'agit de toi . Peur qu'on t'agresse , peur qu'on te menace, peur qu'on te séduit , peur qu'on te charme ... Je contrôle pas, plus maintenant. J'arrive pas à me canaliser toute seule . J'ai besoin de toi . Tu es le seul qui me calme quand des clients me poussent à bout, quand Liv me provoque , quand Atlas me défie ... J'ai besoin de toi Aiden, t'es le seul à me procurer tout ça. Je n'arrive pas à comprendre ce qui se passe quand tu es là, quand on est ensemble, tout est si ... différent. S'il te plait , il faut que tu arrêtes maintenant parce que c'est moi que tu blesses. Je tiens trop à toi pour te perdre ...   Mes mains serraient le serraient encore plus fort , tandis que mon cœur menaçait de rompre ma cage thoracique. Je ... Je m'arrêtais en pleine phrase et me rétractais au dernier moment Embrasses moi ...

You are my ... Blue Lagoon

 

Je ne sais pas ce que tu représentes pour moi non plus, mais ce que je sais, c’est que t’es bien plus qu’une simple partenaire. J’ai ce besoin permanent de t’avoir avec moi, d’entendre ta voix , tout ça aussi. Nous étions dans une impasse, sans savoir quelle serait l'issue de cette situation. Ses paroles me rassuraient même si l'irrationalité de la scène me troublait, n'ayant pas l'habitude qu'on aille si loin dans nos marques d'affections. Cette fois, nous avions dépassé les limites, franchit les dernières barrières entre nous. Je ne peux pas te promettre d’arrêter d’agir comme ça parce qu’en réalité, c’est moi, ma personnalité, mais je ferais des efforts, pour toi. Le fait qu'il ne m'en fasse pas la promesse ne me plaisait pas puisque le connaissant, c'était une façon détournée de me dire qu'il n'arrêterait pas. Liv aurait encore le temps de déclencher plusieurs émeutes avant que mon binôme se décide de ne plus intervenir ; Je ne pouvais pas le forcer à ouvrir les yeux , ni même à prendre des distances avec elle , mais cette situation m'irritait de plus en plus. Je sais très bien que tu ne t'arrêteras pas Aiden, parce que t'es comme ça, c'est en toi, mais ...tu devrais te battre pour quelque chose qui en vaut pas la peine. Pas pour une petite pouffe qui te court après, cherchant par tous les moyens à te mettre dans son lit. Et puis ... il y  a un autre truc ... Comment lui dire que sa relation avec Liv ne me plaisait pas ? Que leurs petits baisers volés commençaient sérieusement à me rendre folle ? Finalement .. malgré notre baiser , il ne m'appartenait pas, il n'avait rien signé. Il était libre de faire ce qu'il voulait puisqu'il était célibataire, vacciné et majeur. Sauf que ... ça me posait problème, il fallait bien le reconnaître. Le voir embrasser une autre me dégoutait , l'entendre parler d'autres femmes, notamment de celles qui le collaient chaque nuit décuplaient ma colère ... J'avais envie que ce soit moi. Moi qui pose mes lèvres sur les siennes, moi qui caresse son dos brûlant, moi qui sent son corps s'allonger fébrilement sur le mien, moi qui respire son odeur à mon réveil, lui dormant à mes côtés ... Je voulais tout cela sans vraiment savoir si c'était une bonne chose ou non. Est ce que ... tu vois d'autres femmes ? Enfin ... est ce que tu profites ? Le terme était pas du tout adapté et surement très maladroit mais je ne savais pas comment m'y prendre. Aiden, je le connaissais mieux que personne, comme s'il était une extension de ma propre personne, et pourtant, il ne me parlait que très rarement, voir jamais, des relations qu'il entretenait avec la gente féminine. Or ... c'était ce petit détail qui m'intéressait de plus en plus. J'avais envie, mais surtout besoin, de savoir ce qu'il ressentait, ce qu'il désirait. Est ce qu'il rentrait de ses services accompagné d'une femme de temps en temps ? Est ce qu'il voyait quelqu'un en dehors du travail sans me le dire ? En réalité ce n'était pas son genre mais ... l'idée de l'imaginer avec une autre m'angoissait. Est ce que tu as déjà couché avec quelqu'un du Slip Inn ? Sincèrement ? Là encore, ma question était seulement rhétorique, j'étais persuadée que ce n'était pas le cas, croyant sincèrement qu'il allait nier directement. De toute façon, il venait de me dire qu'il ne s'était jamais rien passé avec Liv, la principale source de nos problèmes était donc déjà écartée. De toutes les autres filles qui étaient au Slip Inn, aucune ne lui correspondait, du moins c'est ce que je pensais. Était ce de la jalousie ? Ou simplement une sincère constatation ? Je n'en avais pas la moindre idée mais de toute façon, la question ne se posait pas : Bien sur que non Aiden n'avait couché avec aucune autre ! D'une part parce que c'était Aiden et ... qu'il était loin d'être aussi volage qu'Avery et d'autre part parce qu'il m'en aurait automatiquement parlé, c'était une certitude. Je suis désolée ... Je sais bien que tu n'aurais jamais fais un truc comme ça mais ... ça me stresse tu comprends  ? Je ne saurais t'expliquer mais les autres .. Je réfléchissais une petite seconde et m'arrêtais net. Les autres ? Oui tout le monde sauf Isaac ... mais je préférais ne pas y penser . Enfin toi ... c'est différent. Je ne sais pas ... T'es mon binôme, mon partenaire ... ça me ferait bizarre . Je deviens peut être possessive au final , c'est surement le cas ... Ou le plus probable c'était que j'étais jalouse. Sauf que si c'était bel et bien ça, alors c'était reconnaître mes sentiments. De toute façon, tu m'en aurais parlé , je ne vois pas pourquoi je m'inquiète. Ma main caressait tendrement sa joue tandis que mon petit corps venait une nouvelle fois se coller contre le sien, tendrement. Aiden .... Ma bouche se posait délicatement sur la sienne, sensuellement, appréciant une nouvelle fois ce contact entre nous. Il était difficile de lui résister , de ne pas céder à cette attraction entre nous.

You are my ... Blue Lagoon

 

La réponse était une évidence : Bien sur que non, Aiden n'avait pas eu une aventure avec l'une de nos collègues. Il fallait que j'arrête ma paranoïa, ça devenait presque ridicule. Je le connaissais mieux que personne, s'il y avait bien une personne incapable de se comporter comme ça , c'était bien lui. Loin d'être guidé par ses besoins charnels, ni même pas une quelconque attirance sexuelle, Aiden était au contraire un homme réfléchi, calme. Jamais un mot plus haut que l'autre, il était synonyme de tempérance, de contrôle. Pourquoi vouloir lui attribuer des aventures sans lendemain ? Avec une collègue en plus ? La responsabilité qui pesait sur ses épaules et son tempérament répondaient à ma question presque à sa place. Je me maudissais intérieurement d'avoir cru un seul instant à cette éventualité, consciente que c'était plus par défi que par réelle suspicion. En réalité, c'était plus un besoin d'être rassurée, de voir qu'il était celui que je pensais, sans artifice, sans aucune mauvaise surprise. C'est pourquoi, avant même qu'il ne puisse répondre à ma question, mon corps s'avançait vers lui, prête à faire le premier pas à mon tour. Oui mais ça ne voulait rien dire pour moi .... Quoi ? Je m'arrêtais net, en plein mouvement vers lui, incapable de faire le moindre pas de plus. Qu'est qu'il venait de dire ? J'avais surement mal entendu , c'était pas possible autrement. Seulement, son attitude parlait pour lui , il baissait la tête, refusant d'affronter mon regard une seconde de plus. Je tentais d'assimiler ses paroles mais c'était comme recevoir une  si grosse claque que notre peau est anesthésiée durant un instant. Là, c'était exactement ce qui était en train de se passer. Ses paroles résonnaient dans la pièce mais mon cerveau refusait d'intégrer ce qu'il venait de me dire. Malheureusement, cela ne dura qu'un bref instant avant que la désillusion ne s'abatte dans la pièce, pesante. Aiden, mon Aiden, avait partagé ses bras, sa peau, ses lèvres avec une autre. Il avait offert à l'une de mes collègues ce qu'il ne m'avait jamais donné. Il y avait une autre et elle avait eu ce que j'avais tant désiré jusque là.
Un tumulte d'émotions contradictoires me tourmentaient :  La première c'était la jalousie. J'étais tellement persuadée qu'il était intouchable, inatteignable parce que c'était mon binôme, mon partenaire et que notre relation était si forte qu'elle ne pouvait connaître de l'adversité. Peut être que c'était de la prétention de ma part, ou tout simplement de la naïveté mais j'avais toujours considéré qu'Aiden et moi formions un duo sans faille. J'aimais mes collègues, c'était ma deuxième famille, ils étaient tout pour moi mais j'aurais sacrifié chacun d'eux pour Aiden, sans hésitation. Malheureusement, apparemment, c'était ma vision des choses, pas la sienne. Une autre avait partagé ses draps, avait senti la chaleur de sa peau sur la sienne , avait goûté à l'interdit ... cette personne avait pris ma place en quelque sorte. Elle venait de détruire la solidité de notre binôme, me relayant au second plan. J'avais tenté de me le cacher mais mes sentiments pour lui grandissaient chaque minute, chaque seconde en sa compagnie. J'étais consciente qu'il n'était pas vraiment doué pour parler des sentiments, pour les exprimer mais les espérances pour qu'un jour, peut être, nous réussissions à dépasser cela me hantaient. C'était peut être égocentrique mais ... Je voulais être la seule, la première, à partager ses sentiments et même si cela paraissait égoïste, il n'en restait pas moins que cet espoir semblait légitime, raisonnable. Seulement, ce n'était pas avec moi qu'il avait partagé cet instant que j'avais tant imaginé, tant rêvé ... mais avec une autre femme, qui plus est une collègue. Et là, c'était pire que tout, c'était une seconde trahison. Une trahison de sa part, même s'il ne me devait rien, et une trahison de la part de l'autre collègue. D'ailleurs, qui était-elle ? Était ce Liv ? Est ce qu'il m'avait menti ? De toute façon, à part elle, il n'y avait personne d'autre capable de faire cela. Je haïssais d'avance cette personne sans même savoir son identité. Jusque là, mes relations avec les autres étaient plutôt sans ombre, sauf avec Liv, bien évidemment, mais à présent ... cette révélation risquait de tout remettre en question. Il n'était plus question de faire des cadeaux, pas après ce coup fourbe. Aiden se décidait à lever les yeux, observant mon corps, à quelques centimètres de lui, immobile, refusant de faire un pas de plus vers lui. Ça n'a aucune importance ni pour elle ni pour moi et c'est pour ça qu'on a préférer garder ça enterrer. Je suis incapable de te mentir, je suis incapable de mentir tout court en fait. Ses paroles n'avaient plus le même impact sur moi , il n'avait plus la même influence dès lors qu'il m'avait dit la vérité. En réalité, est ce que je connaissais si bien que cela l'homme en face de moi ? Apparemment la réponse était non et c'était surement ce qui me faisait le plus de mal dans l'histoire. Enfin, cela et le fait ... qu'il est partagé ce moment d'intimité, d'amour , avec une autre que moi. Ca me tuait de savoir que pendant tout ce temps, il m'avait caché cela tout en se comportant de la même façon qu'habituellement. Ou peut être que c'était moi qui m'était voilé la face, refusant de voir le changement. De toute façon, les faits étaient là : Il m'avait menti, parce que ne rien dire c'était plus un mensonge par omission qu'autre chose. Il m'avait laissé m'ouvrir à lui , lui dire qu'il était important à mes yeux , il m'avait fait baissé ma garde pour finalement me mettre une grosse claque. Ce qui me retenait certainement de lui en mettre une à mon tour c'était que j'étais persuadée, malgré tout que cet épisode n'était pas une facette cachée de son caractère. Je savais que ça ne lui ressemblait pas, que je ne m'étais pas trompée sur la personne. Même si ma mauvaise conscience me poussait à croire que c'était le cas, pour pouvoir le blâmer en toute tranquillité, en réalité ... il n'était pas comme cela, il ne l'avait jamais été et ne le serait jamais. Maintenant, le fait qu'il regrettait, qu'il n'avait pas pris de plaisir , qu'il ne voyait pas en ma collègue quelque chose qu'il ne voyait pas chez moi , tout ça ... Je n'en savais rien. Et finalement, ça aussi, ça m'obsédait. Rien qu'entendre le "On" m'énervait parce que le "On" jusque là c'était lui et moi . Je refusais cette association entre lui et quelqu'un d'autre, pour la simple et bonne raison que c'était mon binôme, mon partenaire, mon homme ...
Enfin, la dernière partie , c'était surement la première fois qu'elle me traversait l'esprit de manière aussi directe, aussi brute, mais c'était ce que je pensais. Et à cette pensée, le souvenir du contact de ses lèvres sur les miennes me brûlaient la bouche ... amertume, quand tu nous tiens. Bien sur , lui et moi n'étions pas en couple, il n'avait aucun compte à me rendre, ni aucune explication à me fournir et pourtant je ressentais son geste comme une tromperie. J'avais l'impression d'être la femme trompée et lui l'homme adultérin. J'avais envie de tourner les talons, de tourner la page avant de trop souffrir mais il m'était impossible de vraiment lui en vouloir . Moi même , la tentation m'avait possédé plusieurs fois , même si jusque là je n'avais pas cédé, et pourtant Isaac savait vraiment comment me faire craquer . Peut être que finalement , c'était une autre raison à ma colère : J'avais résisté contre mon envie dévorante, parce qu'Aiden occupait toutes mes pensées, mais lui ... il n'hésitait pas à se faire plaisir . C'était puérile comme réaction mais le regard de braise d'Isaac revenait me hanter , comme une deuxième claque. Est ce que tout cela valait la peine ? Si Aiden n'avait pas su résister , s'il avait décidé de partager ce moment avec une autre , peut être que c'était une question de sentiments après tout. Incapable de parler pour le moment , ses excuses résonnaient dans ma tête. Du copier coller , c'était exactement ce genre de paroles aussi banales que futiles qui sortaient des lèvres de chaque personne infidèle. Le couplet de l'alcool, des regrets, que tout cela n'était rien ... Comme un remake des mauvais films, sauf que là c'était réel et c'était Aiden le fautif. Je n'arrivais pas à croire qu'il osait me sortir ces excuses bidons, et encore moins qu'il n'ait pas le cran de me balancer le nom de son coup d'un soir . Si coup d'un soir c'était , parce que rien ne me disait qu'ils ne l'avaient fait qu'une fois et qu'ils ne le refaisaient pas de temps en temps. Enfin là, c'était plus de la mauvaise foi de ma part. Aiden n'était pas comme cela, d'autant que nous passions tout notre temps ensemble, assez pour ne pas réussir à avoir de vie sentimentale à côté. Enfin, moi du moins, lui cela semblait différent. Elle était pas bien, je me suis proposé pour boire quelques verres avec elle et ça a dérapé. Ça c'est passé très vite. Je regrette réellement.. Elle n'était pas très bien ? Son côté Samaritain qui ressortait, c'était la meilleure celle là ! J'avais bien envie de lui balancer que je ne couchais pas avec tous mes amis lorsqu'ils n'allaient pas bien, sinon la moitié de Sydney y serait sans aucun doute passé. Je préférais finalement me mordre la langue, bien décidée à écouter ses excuses bidons sans rien dire. Je ne comprenais pas comment il osait me servir ce genre d'arguments, à moi. En réalité, l'idée qu'il avait partagé cet instant si intense, si fort et surtout si symbolique ... avait quelque d'autre me tuait. Je n'arrivais pas à m'en remettre, à passer à autre chose. J'avais simplement envie qu'il se mette à rire , qu'il me prenne dans ses bras en me vantant ses qualités de comédien, seulement ce n'était pas au programme apparemment. Maintenant il me disait que cela c'était passé très vite ... Ce genre de détails, il pouvait les garder. Je m'en foutais de combien de temps il avait aimé une autre femme que moi, il avait goûté une autre que moi. C'était son erreur, pas la mienne, et secrètement j'espérais qu'il s'en mordait les doigts. Une nouvelle fois, la vision d'Aiden, nu, penché sur le corps d'une autre me donnait la nausée et, croyant vraiment que mon estomac n'allait pas supporter, ma main se posait soudainement sur mon ventre, paniqué. Un petit instant et mon envie de vomir partait aussi vite qu'elle était arrivée, en même temps que mes pensées malsaines à son égard. Je lui en voulais tellement ... mais je m'en voulais aussi énormément, sans réellement savoir pourquoi. C'était mon propre sentiment de culpabilité qui me réveillait de ma torpeur et cette fois ... c'était mon amertume que je vomissais. Ce n'était rien tu dis ? Il vaut mieux que cela ait de l'importance pour toi , parce qu'au prix que cela coûte se serait dommage de ne pas repartir avec un lot de consolation tu ne trouves pas ? C'était rien pour toi mais c'est tout pour moi , comme ça , ça fait un juste milieu non ? Tu me dis qu'elle n'était pas bien , que tu avais bu ... comment oses tu me sortir ces arguments Aiden ? A moi ??? Tu sais combien de fois Isaac, oui Isaac, tu as très bien entendu, avait son corps penché au dessus du mien, prêt à céder ? Prêt à m'embrasser , prêt à franchir les limites , à goûter ma peau satinée, mes lèvres chaudes ... Comment il aurait aimé passer sa main sous ma chemise, sur ma poitrine, dans la chaleur de mon dos nu pour finalement mêler son corps au mien ? Non, tu ne sais pas, c'est sur, tu étais trop occupé à céder aux avances d'une dépressive alcoolique ! Tu sais quoi ? Je sais très bien que ça te ressemble pas Aiden, ce n'est pas toi , tout ça , tu as raison , mais ... je reconnais bien là ton petit côté samaritain. Seulement ...  Tu es passé à côté. A côté de mes nuits ou chaque fois , je me réveille en sueur en sentant ton corps allongé sur le mien, en sentant tes muscles se crisper lorsque mes ongles s'enfoncent dans ton dos brûlant, quand mes doigts glissent sur ton bas ventre mais surtout ... surtout quand c'est toi et pas un autre qui me donne du plaisir . Et là ... Je me réveille. Encore plus après ce que tu viens de me dire d'ailleurs et là, mon réveil est encore plus brutal que chaque matin. Je pensais que si nous devions craquer , ce serait toi et moi . Que s'il y avait une attirance, ce serait toi et moi. Je ne supporte pas l'idée qu'une autre a eu ce que tu ne m'as pas donné. C'est un moment d'intimité, d'amour , et je pensais que si tu devais le partager vraiment avec quelqu'un ici , ce serait avec moi . J'étais tellement persuadé que tu n'étais pas capable de faire un truc comme ça, pas toi ... Avery encore , je veux bien mais toi ? J'espère au moins que lorsque tu as couché avec elle, ce n'était pas son visage que tu imaginais.   C'était méchant, cruel pour ma collègue et c'était très cru de lui dire cela mais il m'avait poussé à bout. Jamais mes mots n'avaient été aussi durs avec lui mais il fallait qu'il comprenne qu'il m'avait profondément déçu et que maintenant ... Je doutais. Je détestais douter de lui , de moi , de nous parce qu'en réalité c'était bien la première fois depuis des mois. Maintenant , tu vas me dire son prénom parce que sinon , tu me vois là ? Et bien ce sera la dernière fois. Je mérite mieux que ça Aiden. Mieux que tu caches encore le prénom de ta conquête pour éviter tout conflit, toute bavure. Je suis pas une putain de bavure tu comprends ça ??? Je suis ta collègue et tu m'as trahis !!! Les nerfs commençaient à lâcher sans que je ne puisse rien contrôler . Je lui en voulais tellement mais en même temps mon attachement envers lui n'avait pas évolué, ni même diminué. C'était comme une sorte de trace indélébile qui ne partirait ni avec le temps, ni même avec les blessures. C'était simplement une marque. Je m'en fous que tu sois capable de me mentir ou non . J'aurais voulu que tu m'en parles, pas que je t'enlève les mots de la bouche. Merde Aiden, tu comptais tellement pour moi ! J'avais mis le verbe au passé, involontairement, sous le coup de la colère. Je ne percutais même pas et continuais sur ma lancée, plus calme cette fois ci. Je suis juste ... Enfin je ne comprends pas , ça ne te ressemble tellement pas . Tu vaux mieux que tout cela , qu'une simple histoire . Si tu as fais cela c'est que tu avais des raisons qui m'échappent . Tu es amoureux d'elle Aiden ? Tu as des sentiments ? Elle te plait ? Je ne sais pas , dis moi parce que je ne te comprends plus là.  J'allais continuer encore un petit moment quand Jayden entrait dans la pièce en nous dévisageant tout les deux, inquiet. Je lui faisais un petit signe de tête que tout allait bien et finissait par m'éloigner sans lancer le moindre regard à Aiden. Jamais encore cela ne m'était arrivé de ne pas le calculer , même lorsque nous étions en désaccord, ce qui était très rare de toute manière. Sauf que là ... J'avais besoin de prendre mes distances avec lui pour le moment . Enfin ... c'est ce que je pensais.

________________________________________

Hey ! Aélia ca va ? Dis moi , tu sais ou je peux m'échauffer là ? J'ai besoin de m'entraîner un peu avant le show de ce soir . Mya, une danseuse exotique se trimballait en petite tenue dans toute la boîte, cherchant un endroit pour "s'échauffer". En réalité son échauffement consistait à nous faire des show privés de lap danse. Autrement dit , elle vérifiait son quotient charme avant de le tester sur les clients. Au départ ça me faisait rire mais aujourd'hui beaucoup moins, surtout que je savais qu'elle n'était pas insensible aux charmes d'Aiden. Demandes à Aiden, il s'y connait en échauffement ... C'était sorti tout seul et sur le coup , ça me faisait du bien de me défouler sur lui . Malheureusement, Mya n'avait pas l'air de comprendre la nuance et me prenait au sérieux, filant voir Aiden sans demander son reste. Incapable de contenir mon côté enfantin, je décidais d'aller bouder derrière le bar tout en observant la scène d'un œil suspicieux. Aiden n'avait pas l'air de comprendre ce que lui voulait et Mya et il tentait vaguement de s'en débarrasser, tout en étant le plus respectueux possible. Je reconnaissais bien la diplomatie légendaire d'Aiden et souriait, sans m'en rendre compte, devant le tableau. Cet homme avait le don de m'exaspérer et de me faire rire en même temps. Je lui en voulais, c'était clair, mais quoi qu'il fasse, qu'il entreprenne, ça me faisait fondre. Au bout d'un moment, consciente d'être en admiration devant lui, je me reprenais et filais préparer mes cocktails. Plongée dans la préparation d'une nouvelle boisson, c'est la voix de Mya qui me tirait de ma rêverie. Samedi soir alors ? Ca va faire presque deux ans qu'on bosse ensemble et on n'est jamais allé se prendre un verre toi et moi !  Quoi ? Un verre ? Je me rapprochais discrètement de la scène afin de suivre la conversation le plus secrètement possible. Mya étant en train d'insister lourdement et ça me plaisait pas. Et c'était là, pour la troisième fois de la journée que je me prenais une autre claque, violente. J'étais littéralement en train de reproduire ma relation avec Atlas. Je décidais d'abandonner par peur de souffrir , par peur de me tromper . Seulement, Aiden ce n'était pas Atlas, ils étaient tellement différents tout les deux qu'il n'était pas question de refaire les mêmes erreurs.  Le déclic ? Je l'avais en regardant Aiden, tout simplement. Et c'est là que je comprenais qu'il fallait que je fasse marche arrière , que je tente de comprendre et de pardonner , ou sans parler de pardon , parce qu'il était encore top tôt pour cela , il fallait que j'accepte qu'il ne me devait rien. Que je ne lui devais rien. Qu'on ne se devait rien. Nous étions célibataires et si l'un de nous voulait aller voir ailleurs , alors libre à lui de le faire. Seulement ... il n'était pas question que je lâche l'affaire, pas avec lui. Aiden était trop important pour moi , j'avais besoin de lui dans ma vie. Alors s'il fallait marquer son territoire , s'il fallait lui faire comprendre qu'il allait jouer gros lui aussi en retour , j'allais le faire. Et ça commençait maintenant, tout de suite. Mya ?  Je t'adore hein ? Mais là ... tu es en train de faire du rentre dedans à mon mec .  Une fois à leur hauteur, je gardais mon sérieux et affichait un visage impassible. Plutôt bonne menteuse, Mya ne remarquait pas ma petite comédie et elle écarquillait les yeux, choquée par cette révélation. Bien sur , c'était risqué de faire cela car tout le monde serait au courant de notre "faux" couple dès demain. Seulement ... Les règles avaient changé et dès à présent , les choses allaient évolué. Déjà, s'il ne l'était pas, Aiden allait clairement devenir chasse gardée. Ca ... ca fait longtemps ? Enfin je veux dire ... vous deux ? Elle voulait des détails? Elle voulait des preuves ? Très bien ! Sans l'ombre d'une hésitation, l'une de mes mains se posait sur les fesses d'Aiden, tandis que l'autre se posait sur son bas ventre dans un geste presque possessif, montrant bien à Mya que oui ... nous étions un couple et que non, elle n'allait pas aller boire un verre avec lui. Ouai tu sais comment c'est hein ? Bourrés, à la fin d 'un service, il a voulu me remonter le moral et voilà ... depuis on ne se quitte plus ! Bien sur c'était un pique en direction d'Aiden, mais en même temps, il fallait bien qu'il paye un peu son erreur . Sur ces bonnes paroles , ma main se posait cette fois sur l'entrejambe de mon partenaire, au dessus de son pantalon, bien évidemment. Donc ça ... Désolée Mya mais c'est à moi ! Mais vas voir Avery au pire , tu le connais il ne dit jamais non à une jolie fille. Mes talents de comédienne semblaient fonctionner et Mya acquiesçait d'un signe de tête, embarrassée de s'être interposée entre nous deux. Une fois partie, je me retournais vers Aiden, mon sourire le plus charmeur sur les lèvres, sans enlever ma main de son entrejambe. Le message est assez clair ? Je ne vais pas te fuir , ni même te provoquer , je n'en ai pas envie Aiden. Je veux que là , maintenant, tu m'embrasses et que tu me dises son prénom. On va faire un deal toi et moi . Son prénom et en échange ... on oublie cette histoire, c'est bien ce que tu veux non ?   S'il tenait à moi il comprendrait et il comprendrait aussi que c'était un test : Je voulais voir s'il était prêt à sacrifier les autres pour moi. Tout comme moi j'étais prête à tout pour lui. Même à lui pardonner . Ma mai (très) bien placée, ma bouche à deux milllimètres du sien, mon souffle chaud sur sa nuque ... il avait les cartes en main à présent.