« On monte devant… » Ça c’est fait, je me retrouve éjecté à l’arrière. Je n’ai rien contre le fait de rester seul à l’arrière mais le seul souci c’est qu’on n’est jamais seul dans ce genre d’attraction. Si j’avais su, je serais resté à Manchester avec nana, ma grand-mère. Elle a beau être gâteuse, je préfère ça à rester coincé à l’arrière d’un wagon avec un parfait inconnu. En plus, avec la chance que j’aie, je vais me retrouver avec un bon gros français incapable d’aligner trois mots d’anglais. A croire que leurs cours d’anglais sont optionnels. « Vous faites chier… je vais encore me retrouver avec un mec qui fait trois fois ma taille et six fois mon poids. » Mes sœurs partent en fou rire alors que moi, je tire une gueule de six pieds de long. Keira et Sara ont toujours été comme ça ; «les filles d’abord » qu’elles disent. C’est bien beau la solidarité féminine mais les liens du sang, on en fait quoi ? J’ai beau ne pas avoir de vagin je reste leur frangin merde ! Vous la sentez là ? Ma déception à l’idée de me retrouver avec un bouffeur de grenouille. En plus, la majeur partie du temps ils s’amusent à me parler en français… je suis presque sûr qu’ils m’insultent pour se marrer. Sérieusement les gars, ce n’est pas parce que je vous comprends pas que je ne m’en rends pas compte… Mais bon, politesse oblige, je me contente de sourire en prenant sur moi. Mais je vous jure, encore un « tè maucheuh » et j’en emplâtre un. Oui, Disneyland c’est fait pour les enfants… Disneyland c’est le monde des fées et de l’amusement perpétuel… bah ouais mais faut pas déconner quoi. Tu peux t’amuser mais pas à mes dépens.
Enfin, je dis ça, mais avec un peu de chance, les gars qui s’occupent de l’attraction accepteront de me laisser seul à l’arrière. Tout dépend du nombre de visiteurs j’imagine. M’enfin vaut mieux rester pessimiste, ça évite d’avoir de mauvaise surprise. Arrivés devant l’embarcation, mais sœur se mettent à piétiner. On dirait deux gamines sur le point de vivre le rêve de leur vie, j’hésite entre sourire et avoir pitié. J’ai beaucoup de mal à entrer dans leur jeu. J’imagine que ma rupture n’aide pas. Ca fait seulement plusieurs semaines qu’Athena m’a largué et j’ai beaucoup de mal à l’oublier. Faut dire que la garce est partie après deux ans. Deux ans, soit la plus longue relation que j’ai jamais eu. Comme un con, je pensais que cette histoire était sérieuse. Je m’étais préparé à vivre un bon bout de chemin avec elle. Résultat ? Je me retrouve seul à Disneyland avec, pour seule compagnie, mes deux sœurs… super comme voyage romantique. Mais bon, comme dit Austin, il est temps de passer à autre chose, de tourner la page. Il m’avait forcé à prendre l’avion, un avion que j’étais censé prendre avec Athena, un avion que j’ai fini par prendre les nerfs en pelote. Heureusement, je ne suis pas du genre à pleurer. Sinon j’aurai pu noyer une bonne partie des passagers.
Trêve de bavardages, il est temps d’entrer dans le wagon. J’appréhende toujours ce moment. Toujours peur de me ramasser, toujours peur de passer pour un con. Comme elles l’avaient dit, mes sœurs partent en courant vers l’avant du véhicule et moi, je m’installe à l’arrière, seul. Bon, peut être que la vie finit par me sourire finalement. « Vous, avancez ! » je lève les yeux au bout de la fille, un responsable fait demande à un touriste de s’avancer. Dommage, j’aurais aimé être seul. Avec un peu de chance, ça sera une fille et elle n’aura pas la carrure d’un rugbyman. « Je vous hais tellement là tout de suite » crie-je à mes sœurs. Keira pouffe de rire, et Sara hurle un truc qui ressemble fortement à un « j’en ai rien à foutre. » Seul dans mon coin, je rumine. « Bloody hell… » Et là, c’est la surprise. D’abord, mon partenaire n’est pas un homme mais une femme. Ensuite, elle n’est ni moche ni grosse, carrément séduisante en fait. Comme un imbécile heureux je me mets à sourire. Avec un peu de chance ça ne la fera pas flipper. D’un signe de tête, je la salue. J’ignore si elle est française, mais si c’est le cas, elle a de quoi me réconcilier avec ce pays et ses habitants. Je tente ? Je ne tente pas ? Finalement je tente. « Beujeur. » Ouais je sais, mon français est loin d’être parfait. Il est carrément immonde en fait mais que voulez-vous, contrairement à l’anglais en France, le français n’est pas vraiment en vogue en Australie. Pas que je sache du moins. Le peu de français que je connais je le dois aux films ou séries que je regarde et franchement je ne suis pas vraiment sûr de savoir ce dont il s’agit.
Aélia J. Harris
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✽ Lun 12 Mai - 19:23
And the kindest of kisses break the hardest of hearts
You can't expect me to be fine, I don't expect you to care. I know I said it before but all of our bridges burned down.
Attends ... Attends ... Maintenant !!! PJ se précipitait dans la première navette sans me calculer outre mesure, aussi impatient qu'un gamin de cinq ans et demi. Résultat ? Deux petites françaises me grillaient proprement la priorité afin de s'installer dans le même wagon que mon frère, reniflant la belle petite touche à l'horizon. Bloody Hell ! C'était la seule chose qui me venait à l'esprit tandis que mon frère secouait la tête, faussement désemparé. La perspective de renier mon lien de parenté avec lui me trotta dans la tête un quart de seconde mais je finissais par lui adresser un geste des plus équivoques. Imperturbable, monsieur se mettait à rigoler avant de passer son bras autour d'une des charmantes créatures à côté de lui. Décidément, il ne changerait jamais, il était bien capable de fricoter avec Minnie dans les toilettes publics avant la fin de la matinée. Désespérant, c'était le mot. Quoique irrécupérable lui allait tout aussi bien en fin de compte. PJ ... attends de descendre, tu vas comprendre ce que le mot douleur signifie . A peine ma phrase se perdait dans le flot d'hurlements autour de nous, que mon frère PJ disparaissait dans l'obscurité de l'attraction, prêt à s'envoyer en l'air. Et ce, presque dans tous les sens du terme. Melle , avancez ... Vous êtes toute seule ? Je parlais couramment le français depuis plusieurs années maintenant mais il y avait une différence entre le parler et le comprendre. Du moins, il y en avait une lorsque la personne en face avait un accent à couper au couteau. Sur le coup , je fronçais les sourcils, incapable de répondre à sa requête. Finalement, il comprenait de lui même que mon aimable personne se retrouvait toute seule et il me désignait une place inoccupée dans le wagon, tout prêt à partir. Je me donnais une petite seconde d'hésitation, pas réellement rassurée de monter en compagnie de parfaits inconnus. La tête du technicien finissait de répondre à mes méditations transcendantales et il m'ordonnait de monter dans la navette, et rapidement si possible. L'espace d'un instant, j'hésitais à répondre à ce bouffeur d'escargots qu'il avait plutôt intérêt à ramasser sa langue de Jambon-Beurre s'il souhaitait conserver l'intégrité de ses parties génitales mais finalement ma raison prit le dessus. Sans aucun doute que l'idée de me retrouver au poste et de me plier aux règles des fouilles au corps ne me plaisait pas tant que ça. Visualisez un peu la vision d'horreur . C'est pourquoi, aussi docilement qu'il m'était possible de faire, mon corps prenait place dans le wagon. Une fois assise, mon regard croisait celui de mon voisin d'attraction, qui semblait tout aussi ravi que moi de cette petite "expédition". Finalement, on se déridait tout les deux, en partageant un sourire mi figue, mi raisin. Beujeur. Surprise, m'attendant à un français pur souche, son accent m'interpella quelques secondes. La tentative était plutôt mignonne même si le résultat était clairement médiocre, mais l'accent était à l'image de son interlocuteur : Sexy. Il fallait le reconnaître, l'homme à côté de moi était loin du cliché du gros français, bouffeur de fromages et de charcuterie. Non, c'était un jeune homme athlétique, le teint basané, au regard chocolat envoûtant. Bref, en résumé, c'était un très bel homme, qui plus est, qui s'approchait sensiblement de mon style d'hommes, mais ça, c'était hors contexte. Bonjour Taquine, j'avais décidé de lui parler français pour l'induire en erreur et l'obliger à aligner quelques pauvres mots dans cette langue. C'était assez moqueur, c'est vrai, mais c'était plus pour créer une sorte de complicité qu'autre chose. C'est la première fois que tu viens à Disneyland ? Il paraît que cette attraction est ... Merde, le trou de mémoire, impossible de retrouver l'équivalent en français !Finalement ... Je me décidais pour un autre mot, pas franchement adéquat, mais de toute façon on s'en foutait car il ne comprenait strictement rien à ce que j'étais en train de déblatérer . lourde Lourde ? Aucune idée de ce que ce mot venait foutre dans la conversation mais c'était la première chose qui m'était venue à l'esprit. Si en plus de mon accent, mes mots avaient du mal à sortir, il allait très certainement comprendre la petite plaisanterie. Je tentais vainement de dissimuler mon accent au maximum, chose plus facile pour une personne polyglotte, mais chassez le naturel ... il revient au galop. Au bout d'une seconde, alors qu'il tentait surement de comprendre la signification de ma phrase ou de s'en sortir en langage des signes, notre wagon se mit en route brutalement. Sous la pression du démarrage, mon corps se renversait légèrement sur celui de mon voisin, ma tête manquant de peu de rencontrer la sienne. Shit ! Et voilà, comment se trahir en deux secondes ? Les insultes, il n'y a que ça de vrai dans un sens. Surtout au sens littéral du terme. Ok ... Grillée. Je suis Australienne. Je parle couramment français. La tête qu'il faisait me montrait clairement qu'il était plutôt satisfait de ma boulette, comme s'il venait de remporter la partie, ce qui n'était pas totalement faux quand on y pensait. Et pour être honnête, ton bonjour était ... comment dire ? Plutôt mignon. Même si aucun français n'aurait sans doute compris ce que tu voulais lui dire. C'est BON-JOUR . Loin de moi l'idée de lui dire comment parler français, non, c'était plutôt une complicité immédiate qui s'était créée entre nous. Je préférais le corriger avant qu'il ne se fasse prendre pour un vicelard ou un mec pas net par quelques autres français de Disneyland. Je m'appelle Aélia. Enchantée. Heureusement, pour le moment, le manège était calme. Seulement, nous étions à contresens, dos à l'attraction, et vu la montée que nous étions en train d'entreprendre, je craignais le pire.
Une de perdue, dix de retrouvées. C’est ce qu’on me répète encore et encore depuis plusieurs semaines. Je ne sais pas pour vous, mais personnellement, avoir dix filles, ça ne m’intéresse pas le moins du monde. Une seule me suffit amplement, surtout s’il s’agit d’Athena. Dans ma tête, tout reste clair : je l’aime. J’aime son sourire, ses cheveux, sa façon qu’elle a de s’humecter les lèvres avant de parler, sa façon de rire… chaque partie de son corps est gravé dans ma mémoire. J’ai juste à fermer les yeux pour sentir son odeur, voir son visage. C’est pathétique, je sais, mais que voulez-vous, l’amour rend stupide. Tellement stupide, que j’ai raté plusieurs occasions de refaire ma vie. Les filles, ce n’est pas ça qui manque après tout. Et puis je dois avouer que ma nouvelle camarade de jeu me plait beaucoup. Bon d’accord, on repassera pour son côté bouffeuse de grenouille mais que voulez-vous, personne n’est parfait. Et puis personne ne dit qu’il faut que je l’épouse. Personnellement, je n’ai aucune envie de sortir avec qui que ce soit en ce moment. Mais pourquoi ne pas m’amuser ? Pourquoi ne pas laisser mes habitudes de grand-père derrière moi et vivre ma jeunesse comme le font Austin et Bronte. « C'est la première fois que tu viens à Disneyland ? Il paraît que cette attraction est ... lourde.* » Ok. Alors. Tout ce que j’ai compris là-dedans c’est Disneyland. Je n’irai pas loin avec ça. Et puis pourquoi faut-il qu’elle parle français ? Sérieusement, le français est la seule langue à laquelle je ne comprends rien du tout. Bon, j’avoue, il y en a beaucoup plus mais là tout de suite j’ai surtout l’impression d’être une larve en français. Je lui dirais bien « Je t’aime » mais on se connait à peine. Le problème étant que c’est la seule chose que je sais dire après « beujeur » et « orvoar ». Note à moi-même : prendre des cours de français. « Je suis désolé mais je ne parle pas - » pas le temps de finir, le wagon se met à bouger et nous brutalise.
« Shit ! » Pardon ? J’ai bien entendu ? Je sais que les insultes en anglais sont courantes chez les étrangers. C’est une manière comme une autre de faire son beau. Mais contrairement aux étrangers, la jeune demoiselle y a mis l’accent et ça, c’est plutôt rare. « Ok ... Grillée. Je suis Australienne. Je parle couramment français. » Pour le coup, j’ai dû avoir l’air d’un con. Mais heureusement, je ne suis pas susceptible. « Et pour être honnête, ton bonjour était ... comment dire ? Plutôt mignon. Même si aucun français n'aurait sans doute compris ce que tu voulais lui dire. C'est BON-JOUR. » Alors là, je vais commencer à me vexé. Comment ça mon français n’est pas parfait ? C’est impossible. Moi, Zachary Davenport, nul en français ? Improbable… Finalement, je l’aime beaucoup cette fille. Elle veut jouer avec moi, tant mieux. Si elle veut jouer à ce petit jeu-là, elle va être servie. Taquin, je me mets moi aussi à sourire.
« Enchanté Aélia d’Australie. Moi c’est Zach » Ouais, on évite un maximum de dire Zachary parce que c’est long et puis j’ai perdu l’habitude d’entendre mon prénom être prononcé en entier. Les seules personnes à encore dire Zachary sont ma mère et ma colocataire. Les deux s’en servent généralement pour montrer leur mécontentement. Ce qui arrive assez souvent j’dois dire. « Ceci dit, ce n’est pas très sympa de te moquer de moi, tu ne peux pas savoir à quel point le français ça me tiens à cœur… Je rêve de bouffer des grenouilles et gober des escargots. Sans oublier les bérets, J’adoooore* les bérets. » Je souris pour marquer mon ironie. Je ne voudrais pas qu’elle me prenne pour un fanatique de la baguette ou un raciste. « Sinon, les deux derrière, c’est mes sœur Sara et Keira. » Dans mon dos, mes sœurs se mettent à rire. J’ai beau être un mec, donc un amateur des plaisirs solitaires, je ne suis pas sourd pour autant. Je les entends et Aélia aussi doit surement les entendre se faire des délires sur ma potentielle nouvelle petite amie. « Elles sont un peu connes sur les bords, faut pas faire- » coupé dans mon élan, une fois de plus. Sur le coup, j’aurais préféré être brutalisé et non pas sur le point de recracher la totalité de mes organes. En même temps, fallait si attendre, tout ce qui monte fini par redescendre un jour… Après plusieurs virages, le wagon finit par ralentir et se calmer. J’ai encore le cœur dans la gorge et je dois avouer qu’il y a mieux comme sensation. Blanc comme un linge, je finis par déglutir. « Je disais quoi déjà ? » Avec un grand sourire j’essaie de garder le peu de fierté qu’il me reste.
* - En français.
Aélia J. Harris
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✽ Mar 27 Mai - 17:56
And the kindest of kisses break the hardest of hearts
You can't expect me to be fine, I don't expect you to care. I know I said it before but all of our bridges burned down.
« Enchanté Aélia d’Australie. Moi c’est Zach » Chassez le naturel, il revient au galop. Effectivement, ma petite blague avait été de courte durée, trahie par mon accent et les plus belles insultes à l'Américaine. Se faire trahir par un "shit" , c'est vraiment naze. Son air approbateur me faisait rigoler , m'indiquant qu'il n'en pensait pas moins que moi . Heureusement mon partenaire ne semblait pas être un British ancré dans les traditions, et les règles conventionnelles. Ceci dit, ce n’est pas très sympa de te moquer de moi, tu ne peux pas savoir à quel point le français ça me tiens à cœur… Je rêve de bouffer des grenouilles et gober des escargots. Sans oublier les bérets, J’adoooore* les bérets Ah ! Les préjugés sur les Français, il n'y a que ça de vrai ! Malheureusement, chaque pays en avait pour son grade et l'Australie, l'Angleterre ou encore mieux, les Etats-Unis, en prenaient eux aussi pour leur grade. C'est vrai qu'en Australie, c'est tout de suite plus classe hein ? Les surfeurs blonds et musclés, les koalas, les kangourous, les longues plages de sable fin et ... les habitants sont tous riches hein ? Bien entendu . Finalement les stéréotypes australiens n'étaient pas si dégradants que cela, sauf si on comptait leur nourriture, là ... bien sur c'était un autre domaine. En fait, on s'en sort plutôt bien même. Je dirais qu'on a la grande classe . Presque la classe à l'Italienne . Je lui offrais mon plus beau sourire charmeur, digne des Diva Italiennes et resserrait ma prise sur la barrière de sécurité. Le manège montait de plus en plus haut tandis que les derniers raies de lumières s'éteignaient les uns après les autres, nous laissant dans l'obscurité la plus totale. Non pas que j'avais peur du noir, même si cela n'a jamais rassuré personne, soyons honnêtes, nan .. c'était plus l'idée de dévaler une montagne russe à l'aveugle avec de parfaits étrangers qui me faisait flipper . Et un petit coup d'œil sur mon voisin m'indiquait qu'il était dans le même état d'esprit que moi. Si toi tu as oublié les sandwichs Jambon Beurre pour les Français ... J'ai oublié le côté très courageux des Australiens. Ironie, quand tu nous tiens. Surtout que là , notre courage semblait bel et bien aux abonnés absents. Elles sont un peu connes sur les bords, faut pas faire- Pas le temps de finir sa phrase que notre navette tombait presque en chute libre. En plus des vrilles, des montagnes russes et ce genre de choses délirantes, notre manège ne cessait de tourner sur lui même, à l'instar des tasses d'Alice au Pays des Merveilles, dans l'autre parc d'attraction. Manège que j'avais d'ailleurs refusé de faire sous peine de vomir mes tripes. Ceci dit , le faire en chute libre dans l'obscurité la plus totale, c'est sourd , c'est beaucoup mieux ! Une fois le wagon ralentit , mon cœur reprenait un rythme normal, presque régulier . Sans m'en rendre compte, ma main s'était agrippée au bras de mon partenaire, incapable de la relâcher. Pensant que le manège était terminé, j'étais prête à quitter le wagon. Oui, enfin ça c'était sans le côté "Magie" de Disneyland. On va enfin pouvoir ... Et bim , ma tête rentrait presque dans celui de Zach à côté de moi , tandis que mon corps se retrouvait propulsé violemment sur le sien. Pour la distance de sécurité , de confort à avoir avec les étrangers, on reviendra hein ? Ma main se trouvait ... malencontreusement sur son entrejambe, mes lèvres à quelques milimètres des siennes et sa main était posé sur ma cuisse. Bref, un vrai petit couple non ? Oh pu*** pardon ! J'aurais adoré enlever ma main si l'attraction me permettait un bref instant de répit. Apparemment c'était trop demandé et notre wagon continuait de virevolter dans tous les sens, bien décidé à nous torturer le plus longtemps possible. OOOOOOk !!!! Je haiiiiiis les françaiiiiis !!!! Ma voix se perdait dans l'air , avalé par la vitesse de l'attraction et par les hurlements de la foule. Ouai, c'était définitivement, jambon beurre, rillette & cie , c'était terminé !
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« On monte devant… » Ça c’est fait, je me retrouve éjecté à l’arrière. Je n’ai rien contre le fait de rester seul à l’arrière mais le seul souci c’est qu’on n’est jamais seul dans ce genre d’attraction. Si j’avais su, je serais resté à Manchester avec nana, ma grand-mère. Elle a beau être gâteuse, je préfère ça à rester coincé à l’arrière d’un wagon avec un parfait inconnu. En plus, avec la chance que j’aie, je vais me retrouver avec un bon gros français incapable d’aligner trois mots d’anglais. A croire que leurs cours d’anglais sont optionnels. « Vous faites chier… je vais encore me retrouver avec un mec qui fait trois fois ma taille et six fois mon poids. » Mes sœurs partent en fou rire alors que moi, je tire une gueule de six pieds de long. Keira et Sara ont toujours été comme ça ; «les filles d’abord » qu’elles disent. C’est bien beau la solidarité féminine mais les liens du sang, on en fait quoi ? J’ai beau ne pas avoir de vagin je reste leur frangin merde ! Vous la sentez là ? Ma déception à l’idée de me retrouver avec un bouffeur de grenouille. En plus, la majeur partie du temps ils s’amusent à me parler en français… je suis presque sûr qu’ils m’insultent pour se marrer. Sérieusement les gars, ce n’est pas parce que je vous comprends pas que je ne m’en rends pas compte… Mais bon, politesse oblige, je me contente de sourire en prenant sur moi. Mais je vous jure, encore un « tè maucheuh » et j’en emplâtre un. Oui, Disneyland c’est fait pour les enfants… Disneyland c’est le monde des fées et de l’amusement perpétuel… bah ouais mais faut pas déconner quoi. Tu peux t’amuser mais pas à mes dépens. 
