alors j’plante le décor : moonshine, soirée avec le crew. on s’pète la tête au whisky coca, on s’la joue papa avec nos belles queues entre les mains –les queues de billard, just saying. on s’amuse, et puis c’est l’perdant qui paye la prochaine tournée, de la bière cette fois, parce qu’on va finir par pisser du jack daniels directement au point où on en est. et puis j’pourrais bien les battre vraiment facilement, parce que j’suis très agile d’mes mains et que mettre les boules dans l’trou, c’est mon fort –bon ok, c’jeu a vraiment trop de connotations, c’est pas possible, c’est un pervers qui l’a inventé..– mais j’dois avouer que la barmaid qui est de service ce soir m’plaît assez alors du coup je fais exprès de perdre juste pour pouvoir aller la draguer tranquillement et puis prendre mon temps aussi, tant que j’y suis ma foi. alors j’y vais, peinard, la tête haute, j’sais que je l’ai déjà dans la poche. et puis c’est autre chose, quelqu’un d’autre qui attire mon regard. une chevelure blonde que j’pourrais reconnaître entre mille, ça, c’est sûr. mais la chevelure, elle est pas dans l’meilleur de ses états ce soir, et ça m’rassure pas. une urgence quoi. coucou, c’est moi prince jimi, j’arrive, sans mon fidèle destrier, l’cheval blanc est resté à l’écurie, pour sauver princesse sixtine. un signe au crew, ils devront s’démerder pour s’payer à boire, j’ai plus important à faire. j’donne un pousson au gros lourdingue qui l’imbibe d’alcool. « allez c’est bon, bouge de là toi, trouve-toi une autre chatte pour ce soir » ouais ouais, dégage, tu la toucheras pas avec tes mains dégueulasses, elle est beaucoup trop bien pour toi. même dans cet état, ouais. l’mec râle, j’lui montre les crocs alors il s’barre sans plus rien dire. puis j’ai ma voix qui s’radoucit d’un coup, j’remets les cheveux de sixtine en place doucement et la prends par les hanches. « t’as assez bu pour ce soir hein, on rentre à la maison » putain heureusement que j’suis là, moi.