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can't read my poker face w/ juliet↪ | | ✽ Dim 23 Mar - 23:08 | | Je n'ai presque pas dormi ces dernières quarante huit heures. Le voyage a été long et inconfortable évidemment, et une fois arrivé à destination j'ai bien rapidement senti l'urgence de me rapprocher d'elle. C'est avec toute ma haine pourtant que j'ai décidé de ne pas lutter contre l'envie de fouler les allées du casino dès la premier soir malgré le poids de ma fatigue et le cœur battant à l'idée de l’apercevoir . Échouant devant le bar du casino, je laisse mes yeux se poser sur le décor de la vie de Juliet, tentant de m'imaginer son quotidien ici, de recréer le son de son rire aussi. L'endroit est richement décoré et sans doute tout à fait à l'image du propriétaire. A mesure que mes yeux balayent l'endroit, mes pensées dérivent une fois de plus vers celle qui les occupe tragiquement constamment. Mais aucune trace de la blonde Juliet. La frustration se mêle alors à la douleur qui agite mon cœur chaque jour depuis des années, comme si la plaie refusait tout bonnement de cicatriser. La suivre jusque ici était très certainement une mauvaise idée. Je bois un verre, puis deux, m'arrête enfin puis observe, l'esprit ailleurs jusqu'à ce que mon regard se pose sur le dos d'une fille aux longs cheveux blonds vêtue d'une robe rouge, que mon cœur reconnaît déjà. C'est en entendant ce rire après toute ces années que le poids de ma peine semble soudainement écraser de nouveau mes épaules.
Je détourne alors la tête pour ne pas la regarder, prenant une nouvelle gorgée de mon verre, réalisant que mes proches avaient tout à fait raison mais que je refusais tout bonnement de l'admettre. Ne reste plus que là douleur, lancinante, et tellement injuste à la fois. Est-il seulement possible d'arrêter de souffrir pour Juliet ? Je me sens las et pris au piège, comme si mes sentiments étaient voués à durer éternellement et à me lier à elle pour toujours alors qu'elle ne le sera au contraire plus jamais. Je voudrais trouver le courage de me lever, de lui dire qu'elle n'est plus rien pour moi, mentir effrontément pour me le prouver très pitoyablement à moi même, mais une nouvelle fois, je ne lui donne que trop d'importance. Partir maintenant serait une éventualité et je le considère quelques secondes avant que nos regards se foudroient finalement avec un mélange de tristesse et de choc. Ma main se pose alors instinctivement sur mon téléphone et je laisse mon verre sur le bar pour battre en retraite, les idées loin d'être assez claires pour une telle confrontation, le cœur gesticulant comme un enfant capricieux et impatient.
Je tente de prendre une inspiration nécessaire, ralentis ma marche, puis me retourne une nouvelle fois pour lui faire face cette fois. Je relève un peu la tête et lui offre une expression que je veux parfaitement neutre mais qui ne peut s'empêcher de transcrire parfaitement bien mon conflit intérieur. « Hi. » |
| | ✽ Dim 23 Mar - 23:15 | | Une nouvelle soirée qui bat son plein dans le décor magnifique et extravagant du Casino. Mark n’est là que d’un œil, déjà fortement alcoolisé. Au début de notre mariage, il faisait encore l’effort de prétendre qu’il ne me trompait pas avec toutes les filles qu’il croisait au détour d’une soirée, s’éclipsant de ces longues nuits de réception uniquement pour quelques courtes minutes, et puis le temps a passé, et il a commencé à se faire de moins en moins discret. Les gens murmurent souvent sur mon passage, s’interroge sur les raisons qui me poussent à rester ici, à rester sa femme, alors même qu’il couche avec tout ce qui bouge, mais je suis de toute façon coincée, piégée ici, cette vie extravagante de richesse est tout ce qu’il me reste. J’ai eu ce que je méritais, ce que je voulais, aussi, le succès et l’argent. Tout le reste n’est que fade et triste. Je suis loin de tout, loin de ma famille, de ceux qui autrefois étaient mes amis, loin de mes valeurs, loin de moi, aussi, et je ne sais pas comment j’en suis arrivée là. Nous n’avons pas de famille, non pas qu’il ne l’ait pas désiré, pendant un temps, c’est moi qui ai refusé de lui faire ce plaisir. Deux avortements, de nombreuses crises de remords et d’angoisse, à quoi bon faire des enfants à un homme qui n’est pas capable de vous aimer vous, déjà ? Je ne peux infliger la vie que je vis qu’à moi, et c’est presque déjà trop. Mark est froid, dur, distant, calculateur. Il m’aime quand j’écarte les jambes et c’est sans doute le seul moment où j’arrive, moi aussi, un peu, à l’apprécier.
Je me suis bien habillée, et maquillée, comme toujours lorsque je reçois ici, au Casino, plutôt que de m’enfuir tromper mon mari moi aussi. Je déambule dans les allées entre les gens qui rient à gorge déployée et les autres, ceux qui prétendent me connaitre, ceux qui pensent qu’ils sont mes amis aussi parfois, alors que la solitude n’a jamais été aussi lourde à porter qu’aujourd’hui. Parfois, j’autorise mon esprit à vagabonder en Angleterre où tous ceux que j’aime se trouvent, et puis finalement, je me l’interdis de nouveau, refusant la vague de souffrance, la détresse insupportable qui m’anime quand je repense à ma famille abandonnée, et à lui, surtout, à lui. Pourquoi, alors, pourquoi être partie, avoir fui la jeunesse pleine de risques et de rebondissements ? Je me pose la question moi-même, encore aujourd’hui, sans être pour autant capable de trouver une réponse digne de ce nom. Je suis partie parce que j’ai eu peur de tout le bonheur que je ressentais, le malheur est tellement plus confortable. Ce malheur que ce soir, je m’emploie avec talent et grâce à planquer sous une couche d’humeur et de bien être, d’aisance et de rires faussés. Une femme me tend une coupe de Champagne, me complimente sur mes cheveux, ma tenue, je tourne sur moi-même et ris de nouveau. Les invités remplissent la salle, mon verre et vide et bien rapidement, j’étouffe. Un autre verre, et puis encore un autre, et puis soudain, je sombre.
Je cligne des yeux, penchant légèrement la tête, trop choquée pour bouger, trop en colère pour réagir, figée sur place, les pieds plantés trop profondément dans le sol, incapable du moindre geste. Il est assis là, à quelques mètres seulement, lui qui m’obsède depuis toutes ces années, lui qui m’a fait payer cher la rupture que je nous ai imposée, lui. Mon cœur s’écrase et s’émiette, me forçant d’abord à reculer de quelques pas pour accuser le choc, et la douleur insupportable qui pourrait, je le pense, m’abattre. Il se lève, comme s’il ne m’avait pas vue, et s’en va, mais je ne peux pas le laisser partir. La haine viscérale que je ressens se trouve amplifiée par la douleur et par l’idée insupportable que, malgré les années, et malgré la rupture, l’éloignement, je l’aime et le désire toujours autant. Je m’élance, parce que je ne peux pas le laisser partir comme ça, que je dois lui hurler dessus, me prendre une gifle, l’écouter me cracher toute sa haine à la figure, n’importe quoi, je m’en fiche, pourvu qu’il m’adresse la parole, qu’il soit de retour dans ma vie ; tout mais pas l’absence, cette horrible, insupportable absence silencieuse, ce vide terrible et impossible à combler.
Et puis il s’arrête, se retourne doucement, alors que j’arrive à sa hauteur, il n’a pas changé, et pourtant tellement. Je n’arrive même pas à afficher un air impassible, la douleur me force à plier et à me mordre la lèvre. J’ai envie de le toucher, pour être sûr qu’il est là, mais je reste immobile. Je ne sais pas quoi dire, j’ai joué la scène de nos retrouvailles tellement de fois dans ma tête sans jamais y croire que j’ignore ce que je dois faire, ou dire. « Henry », je murmure, la voix rauque, mauvaise actrice sur ce coup. « Hi. » Je ferme les yeux un instant et mes mains se joignent pour ne pas faire de bêtises. « Is that real? What… What are you doing here? » |
| | ✽ Lun 24 Mar - 0:10 | | Elle semble tout aussi choquée que moi ce qui est tout à fait normal je suppose. Je n'ai rien à faire en Australie, oh bien sur Sydney est une ville magnifique et le climat est sans doute bien meilleur qu'en Angleterre, mais invoquer une raison touristique serait de la plus pitoyable des hypocrisies. Juliet, même après toutes ces années me connait par cœur, et je suis tout ce qu'il y a de plus anglais. Je supporte difficilement la chaleur, ne me passerait pas de mon thé de l'après midi. Pourquoi séjourner ici si ce n'est pour être près d'elle ? Peut importe l'excuse, la raison est évidente. Je soupire et laisse passer un client qui me bouscule avant de rétorquer sur la défensive ou presque. « I got curious about your life with him. I heard some interesting stories about this casino in England and I wanted to see by myself. I'm going to write a new book and this is quite inspiring. » Je sais sur quoi je m'engage, une pente savonneuse ni plus ni moins. Juliet est très certainement très loin d'avoir apprécié mon premier livre à mon avis. « Not that I particulary like it, but I needed to be around you and this...place. You know writers, they love to be around what hurt them the most. In my case it's just you. I mean you basically destroyed my life, but you're a good story, people kind of like you I suppose. I hate you, I really do and your husband even more but, it's creatively good to see you again. » Je pars dans un délire, et mon cœur se brise à chaque inspiration que je prends. La souffrance me brûle et devient insupportable. L'amour que je lui porte est tellement inconditionnel que ma haine pourtant logique ne trouve aucune explication dans mon comportement et mes discours décousus.
Je profite de son ahurissement pour parler, et enchaîner toutes ces phrases vides et à la fois pleine de sens. L'euphorie se mêle à l'équation et produit un sentiment tellement particulier qu'il serait bien trop dur à définir. Un mélange de souffrance intense et de bonheur intense, tout en extrêmes. Mon cœur hurle se déchire tandis que je poursuis. « Anyway I should... » Je fronce les sourcils, et passe une main dans mes cheveux. Mon regard se pose sur son mari un peu plus loin. « No, It's not even fair, in fact...I came to tell you it wasn't. You really ruined my life and for once you can't run away from that. Good night. » Je me retourne pour tenter de fuir une fois de plus de m'éloigner d'elle, mais je m'arrête une fois de plus. « Shall we drink something ? » Je finis par lâcher dans tous mes états. |
| | ✽ Lun 24 Mar - 9:12 | | Je ris un peu, parce qu’il parle trop. Comme toujours. D’aussi loin que je me souvienne, de nos années disputes à nos années d’amour, il a toujours eu un débit de paroles assez élevé, même pour moi. Le stress, l’euphorie, les grands projets, revisiter le monde et puis le refaire, tout a toujours été pour lui une source d’inspiration assez colossale. Le rire qui m’échappe reste cependant ironique, les mots ne sont pas vraiment drôles. Je me souviens des pages assassines de son premier livre, de ce portrait terrifiant et injuste qu’il a fait de moi, des allusions méchantes et pleines de rancœur. J’avais essayé de comprendre à l’époque, essayé de ne pas lui tenir rigueur de ces phrases qui tuaient tout ce qu’il y avait jamais eu de beau entre nous, mais mon cœur a toujours eu du mal à prendre ses distances, sans doute parce que, bien qu’à l’origine de notre séparation, je n’ai moi-même jamais réellement compris ses motifs.
Je veux répondre, répliquer, mais quand j’ouvre la bouche pour tenter de le faire, rien ne sort. Il en profite pour en rajouter une couche, et je ferme les yeux quelques secondes, tanguant un peu sur mes talons. Des gens nous observent au loin, mais je m’en fiche. Aussi forte soit la douleur, il est là, en face de moi, et ça fait tellement mal que ça me ramène finalement un peu à la vie, comme si j’avais besoin de souffrir encore plus que d’habitude pour réaliser, pour m’assurer que je suis toujours vivante. Chaque homme rencontré, chaque nuit passée dans la chaleur des bras d’un autre m’a toujours ramenée à un seul, lui, affrontant douloureusement le réveil de chacun de mes fantasmes, ces nuits d’amour au terme desquelles je le retrouvais enfin, puis le quittait presque tout aussi rapidement en ouvrant les yeux face à un inconnu. Il m’assène le coup de grâce et fait mine de partir, visiblement lui-même en proie à des sentiments contradictoires qu’il ne doit pas être en mesure de s’expliquer, pas plus que moi. Et puis il s’arrête, sur la plus simple et la plus basique des propositions, et je tremble, incapable de prendre une décision. Je suis obsédée par ce besoin viscéral de le toucher, de me blottir dans ses bras, de pleurer comme une enfant, de chercher son affection, son amour, de vider son regard de toute la haine, la douleur et le ressentiment qu’il a quand il me regarde.
« You can’t write another book », je lâche finalement, ma main gagnant nerveusement ma cage thoracique pour tenter d’évaluer l’état de mon cœur – j’ai tellement mal que j’ai l’impression qu’il a arrêté de battre. « Don’t, please… Don’t. I want to keep the memories we’ve got », je tente, me sentant pitoyable, pas vraiment sûre que je suis en train de lui demander de m’épargner après toutes ces années, absolument persuadée qu’il va, de toute façon, ignorer ma requête sans grand sentiment. « I hate you too, » je termine, comme si je lui parlais d’amour, comme si je lui répondais que moi, je l’aime, tellement fort que j’ai envie de sauter dans le vide pour que ça s’arrête, parfois. Pour oublier, soigner mon cœur, m’endormir dans le vide qu’il a laissé à l’intérieur de moi. « I… Henry ». Je souffle, mais même respirer s’avère compliqué dans un moment pareil. « Henry, I can’t believe you’re here ». Une larme m’échappe que j’essuie aussitôt, et je tente de me concentrer pour répondre à sa dernière question. « Drink. Yes. Sure. » Je tremble et lui montre le bar, pressée de m’asseoir pour ne pas risquer de tomber en plein milieu de notre conversation. « I’m sorry », je lance, enfin, quand un cheveu sur la soupe. « I’m just sorry ».
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| | ✽ Lun 24 Mar - 14:23 | | Juliet semble aussi confuse que moi, et c'est surtout l'anxiété qui dicte nos attitudes. Etre là, séparés de quelques pas par une trop grande fierté sans nul doute, ce n'est en rien ce que j'avais imaginé quand j'ai pris la décision de la rejoindre ici. Je suis paralysé, seul mon cœur semble être en mesure de réagir à ce qui se produit, s'imposant une douleur additionnée d'impatience et de regrets. Dans le fond malgré nos situations fondamentalement différentes, et pour la première fois depuis longtemps, je me sens de nouveau douloureusement connecté à elle, comme si je pouvais sentir sa douleur communier avec la mienne. Dans ce silence seulement coupé de vaines tentatives pour comprendre, nos sentiments sont toujours là, intenses et désespérés. Mon regard est toujours fixé sur elle lorsqu'elle tente à son tour d'exprimer quelque chose de cohérent. Elle aborde alors le livre, et clame me hair, comme si elle voulait crier l'inverse finalement. Ca n'a rien d'étonnant finalement. Mark s'est montré généreux lorsqu'il voulait la séduire et s'envoie en l'air avec des filles de la moitié de son âge devant sa propre femme. Je lis la tristesse dans ses yeux, mais est bien vite rattrapé par l’injustice de ma propre situation.
Juliet accepte le verre et nous nous dirigeons vers le bar dans un silence seulement coupé par ses excuses. Je hausse les épaules. « I'm sorry for you as well, I bet that's not exactly what you expected. » Je laisse cette fois échapper un rire ironique. « You're nothing else expect a toy for him. He plays with you when he needs it. » Je grimace, chassant les images qui s'impriment malgré moi à cette idée. « You can tell me it's not true, but then stop looking at me like you were going to cry. I really hate you with all my heart you know. I've never hated someone that much, apart from him obviously, but I know when you really are sad. » Deux verres atterrissent finalement devant nous, et je bois une nouvelle gorgée conscient que le mélange alcool fatigue & désespoir pourrait vraiment me nuire. « You didn't even say goodbye to me. You just left a note. I deserved better than that, I wasn't a bad boyfriend. » Je soupire.
Un gorgée plus tard, mon regard se pose de nouveau sur elle songeur, le silence retombant de nouveau entre nous, presque alourdi par l'agitation des machines et des joueurs autour de nous. En réalité il n'y a sûrement pas grand chose à en dire. Je lui offre un rire triste. « I'm really a fool. I wish I didn't feel like kissing you. » |
| | ✽ Lun 24 Mar - 14:57 | | Je le suis jusqu’au bar sans rien dire, me mordillant nerveusement la lèvre. L’endroit n’est sans doute pas propice à ce que nous discutions tous les deux, il est tellement symbolique et tellement chargé de connotations que nous serions sans nul doute bien mieux ailleurs. Mais je n’ose rien dire, pas faire de remarque ni de suggestion. Il est là et je veux qu’il reste, peu importe le mal que sa présence me fait, j’ai juste besoin qu’il ne s’en aille pas. Je commande un verre, le barman me connait et m’apporte ce que je bois classiquement, tandis que je lui demande de porter le total sur ma note. Je suis confuse, embrouillée, incapable de mettre de l’ordre dans mes idées, et si tous les mots qui pourraient passer mes lèvres sont des mots emplis de regrets et d’amour, les siens sont acides et nettement moins tendres. Je le laisse déverser sa rancœur, je le mérite sans aucun doute pour l’avoir laissé, pour avoir envoyer valser nos belles années et cet amour auquel nous avons tant cru, lui et moi, avant que Mark ne tente de me ramener à la raison d’une vie plus stable, plus tranquille, où je n’aurais pas risqué moi-même d’être abandonnée par cet homme que j’aime tant, que je n’ai jamais cessé d’aimer. Il m’en voudrait encore plus s’il savait que le défaitisme est à l’origine de ma fuite, sans doute.
« I don’t deny it ». J’avale une gorgée de mon verre et attrape mon bras, m’enveloppant dans ma propre étreinte pour parer la solitude insupportable qui me bouffe le cœur. J’ai envie de lui dire, de lui raconter tout ce que je vis, loin de lui, mais c’est inutile. Je mérite ce qu’il m’est arrivé, sans doute. Je mérite la situation dans laquelle je me trouve. « I’m terribly unhappy and I hope somehow that it make you feel better », je murmure en soupirant. J’en doute cela dit, et je m’attends de toute façon à ce que cette remarque ne fasse que m’attirer ses foudres. J’avale une autre gorgée de mon verre, et me décide à le terminer finalement, d’une traite, me cramponnant au bar pour ne pas flancher.
« You were an amazing boyfriend. I just couldn’t… I couldn’t say it in front of you. I was weak and stupid and I couldn’t say it out loud, it was too difficult, too painful. I tried to wait for you that night but… » Je m’arrête et soupire, incapable de poursuivre, passant sans doute pour une fille stupide. Pour la fille stupide que j’ai toujours redouté être à ses yeux. « I can’t explain why I chose to leave. Even when I try to understand myself, I just can’t. I was scared and young, and I thought you’d end up leaving me realising how young and far from you I was. Waitress when you were graduating, so clever, so impressive. I just… I didn’t think, this was the easy way out, and now… Now I regret it. Every day I spent with him… » J’attrape sa main dans un geste désespérée, à peine consciente moi-même de ce que je suis en train de faire. « I’m sorry. You can hate me, you have all the rights to hate me, and I understand, and I don’t expect anything. But I’m sorry and I’ve paid for what I’ve done to you, believe me ». Je lâche sa main et soupire, détournant les yeux de nouveau. « Why did you come if you hate me so much ? You knew we were going to see each other. You knew all of this wouldn’t be gone ». Je me masse les tempes et essaye de reprendre mes esprits, je me sens ridicule, vide, délaissée. Mon cœur et mon corps me font tous les deux mal et j’aimerai que tout ça s’arrête, une bonne fois pour toute, j’aimerai fermer les yeux loin de cet enfer que je me suis imposée à moi-même. « You were amazing. I thought it was because you were my first love, but… You were just amazing. I couldn’t face you because I would have changed my mind immediately. » |
| | ✽ Lun 24 Mar - 22:50 | | Sortie de sa torpeur Juliet entreprend de répondre à mes questions, vraisemblablement sous le choc. Le discours qu'elle me sert est pourtant détaillé, et j'imagine qu'après toutes ces années il est nécessaire pour elle de parler de tout ça. Réaliser à quel point son erreur nous a affecté me rend évidemment infiniment triste. Je voudrais être en colère, attraper ses deux épaules, la secouer et tenter de lui faire comprendre qu'elle n'a pas fait que ruiner sa propre vie mais aussi la mienne, mais ça ne changerait hélas plus rien à l'heure actuelle. Son regard s'est éteint, là ou brillaient ses yeux comme des perles il n'y a pas si longtemps. Juliet souriait, Juliet avait l'air d'une enfant et pas d'une femme triste bouffée par les regrets. Ce qu'elle m'explique n'a pourtant aucun sens pour moi, et je refuse de croire qu'un complexe d'infériorité ait finalement eu raison de notre histoire Je secoue la tête, mais la laisse terminer cependant. Je prends ensuite une minute avant de rassembler mes idées pour lui répondre repoussant mon verre un peu plus loin sur le comptoir. « First of all, I can't believe you left me for that. You spent most of your time mocking me when we were younger, then you accepted me for what I was, and I loved you for what you were as well. I believed in you, I told you it might take time but that you were amazing and that you would find your way eventually. I wasn't better than you and I never said anything which could possibly make you think that. I mean, I love you since I actually knew what love was. You were the girl I never would have expected to love me back. It's how it was, we got over that and we had been really happy together... » Je soupire l'espoir se frayant un nouveau chemin jusqu'à mon cœur à vif.
Le besoin d'obtenir ne serait-ce qu'un minime contact se veut plus pressant et malgré ma rancune, et , je prends alors une inspiration avant de poser ma main sur la sienne. « I'm here because I need you. I'm here because I can't be on another continent when you are unhappy on this one. I'm here because I can't write without you. I'm here because I never got the chance to get a real goodbye, and i'm here because I need a place to stay for the night. » Je lui lance finalement ajoutant d'une voix plus mesurée. « Do you think you can help me with that ? » Mon regard se veut extrêmement sérieux malgré la témérité masochiste de cette proposition. Je pourrais trouver un hôtel ailleurs me préserver, mais ce n'est évidemment pas l'option que je choisis.
Je vide mon verre et reporte et jette un coup d'oeil à mes affaires qui ne m'ont toujours pas quitté. « It was a long journey. » |
| | ✽ Mar 25 Mar - 19:17 | | Il ne veut pas me croire, et je ne peux pas vraiment l’en blâmer. Il a tous les droits de me considérer comme une menteuse, comme une fille qu’il déteste, comme tout ce qu’il veut d’ailleurs, je ne peux prétendre au contraire. Je l’ai abandonné, quand nous avions tous les deux une si belle vision de notre amour, des projets plein la tête, et de l’amour à revendre. Je l’ai abandonné en ne lui laissant qu’une note sur son canapé encore froissé de nos ébats de la veille, le poignardant quand il s’y attendait le moins, quand je m’y attendais le moins. Je me déteste, moi aussi, de lui avoir fait ça, de nous avoir fait ça. Je donnerai cher pour revenir en arrière, retourner à ce matin là, déchirer le papier ridicule que j’ai écrit en quelques minutes, ruinant ma vie en une poignée de secondes.
« Yes, we were. But then I met Mark and doubt rose, and I didn’t know what to do. He kept telling me I should become an amazing actress, and that he could help me, and people started saying that you would end up leaving me if I was an actress, travelling the world, choosing bad movies, and I got scared, oh hell yes I got scared. And I didn’t know what to do, so I left, and I regretted it, but then that stupid book was out, and you portrayed me like that horrible bitch, and I thought you’d rather die than see me again so I never came back to fight for you. I was still scared, and I was hurt and ashamed, and… » Je prends une inspiration en réalisant que je suis en train de l’inonder de paroles dont il se fiche sans doute. Je ferme les yeux et le laisse s’emparer de ma main, mon cœur accélérant sa course dans ma cage thoracique, bien malgré moi. Je serai capable de lui parler pendant des heures, de lui ouvrir mon cœur, de dire n’importe si seulement il acceptait de rester un peu, de ne pas me quitter, de ne pas disparaitre, de ne pas écrire sur moi comme si j’étais la pire de toutes les femmes qu’il n’ait jamais croisé.
Je le regarde et mes yeux se brouillent de larmes. « I don’t want you to say goodbye » je murmure en resserrant sa main, essuyant mes larmes de nouveau d’un revers de manche. « Of course I can, I’ll give you a room », je réponds, en me demandant si la moindre invitation déguisée se masque sous ses propos ou pas – avant de réaliser que je ne suis qu’une idiote de ne serait-ce qu’espérer. « How long are you staying ? » je demande, pleine d’espoir. « I don’t want you to leave, please don’t disappear ? » C’est l’hôpital qui se moque de la charité, sans doute. Ca ne m’empêche pas de poser la question, de le supplier, presque. Je me redresse et me lève, sans lâcher sa main, inconsciente du monde autour de nous. « Can I hug you Henry ? » je demande, la voix tremblante de désespoir, le cœur insupportablement malade, suspendue à l’espoir qu’il m’offre en se montrant ici, devant moi.
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| | ✽ Mar 1 Avr - 22:40 | | Juliet semble fondre en larmes à l'idée de nouveaux adieux et je ne peux m'empêcher d'être réceptif à sa douleur, moi qui ai finalement une idée très claire de ce qu'elle peut ressentir alors pourtant qu'il ne m'a jamais été offert le choix de la supplier de rester auprès de moi. Je soupire alors, baissant ma garde, approchant doucement ma main de sa joue pour la caresser avec tendresse tandis qu'elle me promet une chambre s'inquiétant de la durée de mon séjour. Lorsqu'elle se redresse, elle me réclame alors une étreinte dont elle a sûrement besoin plus que de raison. Je répond cependant assez sérieux pour le coup. « No. » La fixant intensément je décide de cesser là la vendetta inutile en répondant cette fois. « I'd rather have a kiss instead, you're not going to hug me like a plushie or an old friend i'm neither of them. I'm the love of your life. » Je soupire, et pris d'un élan particulier et décidément dicté par mon cœur trop insolent et téméraire j'ajoute alors. « Of course i'm here for you. I want you back, I want you to come with me in England. I want you to realize how much it hurts to love you like I do and would like a room in this awful place where i'm not going to sleep that much because I will picture you with him when i'm here. I want you to show me you still love me like you did before, when I thought you would never trade a love like that for anything. » Mes yeux se teintent d'espoir et d'amour sans aucun doute sans que je ne puisse exercer un quelconque contrôle.
Je prends alors une inspiration et approche mes lèvres des siennes déposant un baiser délicat et prudent sur ses lèvres. Presque instantanément, je suis alors parcouru d'un frisson tandis que ma main se désintéresse de mon verre pour se glisser dans ses cheveux. Le baiser devient bien rapidement plus passionné à mesure que je la retrouve dans cet acte prémédité et pourtant désespéré à la fois. De nombreux souvenirs jaillissent alors à la fois inestimables et nostalgiques, comme si je me souvenais finalement du jour ou nous nous sommes embrassé pour la première fois, après une dispute également, comme pour démontrer que nous n'avons pas tant changé. Lorsque nos lèvres se détachent mon regard se pose dans le sien assez intensément. Secrètement et de façon sans doute assez fourbe finalement, j'espère avoir distrait Mark Grant de son activité scandaleuse sous les yeux même de sa propre femme dont je sais désormais qu'il me sera impossible de rester éloigné. Je repousse mon verre de nouveau et me lève. « I think i'm not thinking properly, I need to rest, I do have some money as well, so just give me something nice for tonight. And to respond to your question. I will leave if you break my heart again, so be gentle.» |
| | ✽ Mer 2 Avr - 17:13 | | J'ai du mal à comprendre ce qu'il se passe, si tout ça est réel ou simplement un coup bas de mon inconscient. Je sais que je l'aime toujours, comme au premier jour, de cet amour addictif et consumant qu'il m'a appris à lui donner, de cette tendresse passionnelle qui s'était instaurée entre nous avant que je ne parte vivre ma vie loin de cette source de bonheur inestimable. Ce qu'il s'est passé dans ma tête ce jour-là manque encore pour moi de clarté, et les nombreuses nuits à ressasser, à redessiner les traits de son visage, à imaginer son sourire ou son agacement, ses joies, ses peines, ne m'ont jamais aidé à y voir plus clair. Je lui ai brisé le coeur, et j'ai brisé le mien aussi, au passage, sans raison valable, ou plutôt sans autre raison que la peur étouffante qu'il finisse par me rejeter, se refuser à moi. C'était sous-estimer son amour sans doute, mais je l'ai compris trop tard, quand l'étreinte des bras de mon mari ne m'apportait d'autres sentiments que la frustration et l'insupportable manque.
Il me refuse ses bras cependant et mon souffle se coupe, la douleur s'emparant stratégiquement de ma cage thoracique quand le simple mot passe ses lèvres. Mes sentiments alternent entre haut et bas, joie de le retrouver et tristesse immense de m'imaginer les raisons de sa présence et de tout ce qu'il a du traverser, loin de moi. J'ouvre la bouche pour répondre mais il enchaine sans me laisser le temps d'ajouter quoi que ce soit, et mon corps vibre quand il énonce ses intentions, le manque presque aussi douloureux qu'un coup de poignard. Mes yeux s'embuent quand il parle et je sens mon coeur cogner contre ma cage thoracique. Je le fixe, comme une gamine fautive et comme une femme blessée, fatiguée, comme celle qu'il aime et que je n'ai plus été depuis des années. Le succès, les paillettes, le mari violent, les soirées luxueuses, cette vie là m'a appris à mettre de côté le doux visage de mon amour de jeunesse pour les moments trop difficiles à surmonter, pour la plupart du temps, en réalité. Je soupire et le laisse approcher, tremblante, ne mettant que quelques secondes à répondre à son baiser, timide d'abord, ma passion accompagnant très rapidement la sienne quand il se rapproche encore, quand il me montre à quel point il m'aime toujours, à quel point nos sentiments n'ont pas changé. J'enroule mes bras autour de son cou pour un vif instant, oubliant que je suis dans le casino de mon cher mari, que des centaines de paires d'yeux sont fixés sur nous à ce moment précis, que je payerai sans doute cher les conséquences de cette insolence. J'essaye de lui expliquer, à défaut de paroles, ce qu'il attend de moi, que je l'aime, que mon erreur est irréparable mais que je l'aime toujours, comme au premier jour, que je regrette, et toutes ces autres choses qui se passent de mots.
Quand il se détache, la réalité me rattrape, et j'ai la tête qui tourne, trop de bonheur et d'espoir d'un coup, sans doute. Mark doit être quelque part en train de sauter une fille quelconque, et bientôt, il débarquera pour me rappeler à mes obligations maritales, mais pour l'instant, il n'y a plus qu'Henry qui compte. Je soupire légèrement et tâche de reprendre mes esprits pour ne pas en plus passer pour une idiote, mais mon cœur réclame déjà ses lèvres et plus de contact, de tendresse, plus de cet amour qui me manque tellement. J'assassine du regard les gens autour de nous, et hoche la tête quand mon attention se reporte sur lui. « Of course, come with me. You don't have to pay, just... Stay away from Mark. After tonight, he'll be pissed. » Je prends sa main et l'entraine avec moi, récupérant une clé au détour de l'accueil avant d'appeler l'ascenseur dans lequel je me glisse, libérant rapidement sa main. Quand les portes se referment sur nous, j'appelle l'étage et retourne me coller contre lui, mes lèvres rejoignant les siennes d'elles-mêmes cette fois-ci, et je caresse sa nuque avec tendresse, ma main libre glissant contre son coeur. « I've hurt myself as much as I've hurt you. You may not believe that, but it's true. And I've missed you every minute of every hour since the instant I wrote that stupid note. » Je m'écarte, tentant de lui montrer que je ne suis pas en train de subir complètement la situation mais que je compte bien prendre cette chance qu'il me donne. « I'm not going to let you go. » |
| | ✽ Ven 4 Avr - 16:01 | | Les gens nous regardent évidemment. Mark peut bien s'envoyer en l'air au yeux de tous, caresser ostensiblement la cuisse d'une fille trop maquillée alors même que sa femme se trouve dans la même pièce à socialiser avec leur amis communs, mais l'inverse est évidemment trop grossier, inadmissible. Juliet leur lance cependant un regard noir, s'emparant de ma main dans un geste tendre et dépourvu de discrétion, tous les regards étant sont posés sur nous. Je la suis sans un mot trop concentré sur le battement de nos cœurs que je peux presque sentir avec précision. Elle me conseille de rester éloigné de Mark après ce soir, ce qui me fait laisser échapper un rire ironique accompagné d'un commentaire qu'elle n'entendra sûrement pas. « That's not going to happen. » Il est évidemment hors de question que je me fasse discret. Je n'ai pas vraiment envie de jouer le rôle de l'amant passionné condamné à se cacher pour être avec la femme que j'aime, c'est ce mariage qui n'a aucun sens, et rien ne pourrait me satisfaire davantage que de le briser malgré les appréhensions de Juliet. La porte de l'ascenseur se referme sur nous et mon regard se pose sur elle le temps d'une seconde avant que nos lèvres se rejoignent finalement assez rapidement. Sa main échoue sur mon cœur et nos regards se rencontrent de nouveau alors que le désir loin d'avoir été enterré avec notre relation, resurgit bien évidemment enflammant mon cœur et mon corps sans distinction. Je prends une inspiration et tente cependant de reprendre le contrôle de mes esprits, ce qui s'avère une tâche particulièrement laborieuse face à Juliet que j'aime vraisemblablement toujours désespérément. Mon cœur se débat et l'envie ne me quitte pas. Ma main se pose alors sur sa hanche et je paris sans doute demandeur alors qu'elle tente de s'excuser une fois de plus pour le traumatisme causé par la fin de notre relation.
La porte de l'ascenseur s'ouvre, et je m'écarte d'elle, haussant une épaule, comme si il fallait absolument feindre l'indifférence clairement inexistante que je ne lui porte pas. « But i'm not going to let you ruin my life again. I'm not going to be be your secret lover either if you're expecting that. I'm not here for that, if i'm kissing you, i'm not going to hide, because to me, i'm the one you're cheating on. I will pay for my room but thanks for the offer though. » Nous nous retrouvons finalement au milieu d'une pièce luxueuse ou je dépose le peu d'affaires que j'ai emporté. Juliet m'a assez ironiquement bien fait comprendre qu'une carte de crédit suffisait dans ce genre de situation. Je m'allonge sur le lit et fixe le plafond avant de poser mon regard sur elle. « I'm a successful writer, I have money as well, that's ironic how you finally trade love for money when you could have had both. My book is going to be adapted, the one you hated but which is actually excellent if you believe the critics, we could have had such a different life. Instead of that we are both unhappy, trying to not have sex together at the moment. Me because i'm supposed to hate you, and you because you're married and you think i'm in my good right to hate you for what you've done. But we did kiss. How stupid is that ? » Je soupire et prends une nouvelle inspiration. « How are you feeling now Juliet ? » |
| | ✽ Ven 4 Avr - 21:16 | | Nous gagnons finalement la chambre que je lui réserve et il dépose ses affaires avant de gagner son lit, sur lequel il s'allonge. Je suis plantée en face de lui, près de la porte, incapable de bouger ou de réagir quand sans doute il attend autre chose de moi. Je suis tellement persuadée que ce qui s'est brisé entre nous est irréparable que je vois difficilement comment je pourrais, d'une quelconque manière, me faire pardonner. Il me parait grand, sévère, et tellement loin de la gamine que je suis toujours restée que je parviens difficilement à cerner le but de sa venue. Est-ce qu'il veut me faire payer, ou est-ce qu'il veut me récupérer, la limite semble mince et finalement tout aussi peu claire pour lui. Les mots qui s'échappent de sa bouche sont du poison cela dit, et j'ai à peine la force de soutenir son regard pour affronter les reproches déguisés qui se masquent sous ses grandes phrases. Je ne suis pas partie pour l'argent, en réalité, je crois que les choses se sont passées d'une manière beaucoup plus complexe que ça, et son argent ne m'intéresse pas. Je troquerai n'importe quand cette vie de paillettes et de richesses contre une vie un peu moins compliquée si la possibilité m'en était donnée, mais il ne semble inlassablement pas que ce soit le cas de toute façon. Il me parle de ses fortunes, et de son livre, et mon coeur se décompose dans ma cage thoracique de nouveau quand je me rappelle les mots employés et les descriptions appuyées qui m'adressent clairement un message personnel.
« Congratulations Henry », je lâche, très ironique, en refermant mes bras autour de moi. J'ai envie de dire que sa haine m'indiffère et que je suis assez grande pour prendre le recul nécessaire à comprendre le processus de deuil qu'il a du traverser, mais c'est faux. M'imaginer, même pour le plus petit instant, qu'il ne me voit plus comme il me voyait quand nous étions fous d'amour et ensemble me donne envie de mourir. « Show the whore to the world, she deserves it ». Je détourne les yeux, le changement de ressentis de mon cœur m'est presque insupportable, trop difficile à assumer ou à appréhender. Tout ça est ridicule, je sais pertinemment qu'il a raison, et que c'est sans doute lui que je trompe avec Mark plutôt que l'inverse. Je ferme les yeux, luttant contre mon propre désir qu'il vient de pointer du doigt, et hausse une épaule. « What do you think ? I'm the villain of your story Henry, does it change anything, what I'm feeling? What I've been through for all those years? I don't think so. But you have to be clear about what you want here. Are you here to make me pay and take your revenge or are you here because you want me back? » Je prends une inspiration et me détache du mur contre lequel j'étais appuyée. « I have to go. Mark will want to congratulate me about that kiss downstairs », je remarque tristement en prenant une inspiration moyennement assurée. « If there's nothing I can do to make things better, to make you forget what I've done to you, then you should tell me. I'm tired and I'm having trouble handling this life, but you here... You here is like cruel hope. » Je soupire et m'approche du lit doucement. « You probably think I deserve to suffer but believe me, I did, and hope will kill me in the end ». |
| | ✽ Ven 4 Avr - 22:42 | | Je n'ai pas l'impression de déverser du venin et pourtant le visage fermé de Juliet exprime toute la tristesse que je fais très certainement déteindre sur elle à chacune des phrases que j'ajoute. En réalité, là seule chose que j'ai bel et bien envie de crier s'avère être mon amour pour elle, mais la douleur le nuance, rend tout amère et triste. Je prends une nouvelle inspiration alors qu'elle me répond elle aussi dans un monologue passionné et pas moins désespéré. Je me crispe cependant à l'idée qu'elle aille rejoindre cet ordure qu'elle a choisi d'épouser à ma place, la colère se déversant dans mes veines comme du poison. Je me redresse violemment, mais elle ne me laisse pas le temps de répliquer ayant vraisemblablement beaucoup de choses à dire elle aussi. Mon regard est posé sur le sien, et mon cœur bat indécemment tandis qu'elle s'approche. « I'm here because I need you. I just can't live without you it's crystal clear. And don't you dare going back to him after that kiss. » Mes yeux brillent tandis que je me saisis de sa main. J'aimerai tellement être capable de lui faire comprendre ce que je peine finalement à exprimer. Cet amour me décime mais semble ironiquement survivre à n'importe quoi. Je l'attire à moi et embrasse une nouvelle fois ses lèvres l'incitant à s'allonger sur moi, pris d'une passion que je n'arrive plus à contrôler, ma main quittant la sienne pour redessiner la courbure de son dos. « Stay with me... » Je murmure à son oreille avant de laisser mes lèvres plonger délibérément dans son cou.
Je me laisse enivrer par son parfum chuchotant son prénom à son oreille avec tendresse. Malgré mes mots blessants, la douceur perce à travers mes gestes et mes baisers, mes mains caressant son corps avec une timidité teintée de désir. Les battement de mon cœur se veulent alors plus rapides et incontrôlés représentant bien l'agitation qui me submerge alors même que je retrouve ma Juliet, amour perdu depuis des années déjà. La retrouver fait d'ailleurs aussi mal que bien, rendant mon esprit confus et illogique. Alors que la désirer achève ma volonté avec une force de fer ma main se heurte finalement à la fermeture de sa robe quand nos regards se croisent une nouvelle fois.
Dans ses yeux je recherche avant tout la sincérité, mais aussi l’approbation, me demandant si mon cœur pourrait finalement survivre à un rejet de sa part. Timidement, je murmure alors à son adresse. « I'm not here to make you pay, you know why i'm here, maybe we should just...just tonight at least...love each other ? » |
| | ✽ Sam 5 Avr - 21:20 | | Mais il répond là où je ne l’attends pas et je fronce un peu le nez en l’écoutant parler. Je ne doute pas de sa sincérité, Henry a toujours été sincère, c’est de la réalité dont je doute. La réalité de l’instant, la réalité de nos sentiments après toutes ces années, la réalité. Je ne sais pas ce qu’il attend de moi, si je dois quitter Mark, le suivre au bout du Monde, j’ignore ce qu’il veut et pourtant mon cœur me pousse vers lui sans la moindre hésitation, la seule ombre au tableau demeurant dans le fait que mon mari n’hésitera pas à employer la force de persuasion nécessaire à ce que je reste avec lui. Mark et ses affaires illégales sont une réalité, elles aussi, que je ne peux ignorer comme une femme normale qui voudrait divorcer de son mari. Mais tandis qu’il attrape ma main, je ne peux m’imaginer le repousser pour m’en aller rejoindre la sévérité et la colère de Mark. Je réponds à son baiser en le laissant m’entrainer à lui, sur le lit, près de lui. Sa main sur moi me fait frissonner et le désir qu’il répand en moi à bientôt raison du peu de volonté que j’aurais pu avoir. Je tremble et m’accroche à sa chemise, le désir m’empêche de réfléchir à quoi que ce soit, et s’ajoute au manque cruel qui me consume jusqu’au plus profond de mon cœur.
« I’m here, » je chuchote en caressant sa joue, pressant mon corps et mon cœur contre les siens, désespérée, recherchant le moindre centimètre de contact qu’il sera en mesure de m’offrir. Mon corps vibre sous ses caresses, le désir est difficile à contenir, particulièrement après toutes ces années. Je l’encourage de gestes tendres, laissant errer mes mains sur son torse, le long de son dos, jusqu’à la fermeture de son jean, glissant contre lui pour être encore plus proche. Je laisse échapper un soupire quand il s’écarte de moi pour me parler, mon cerveau n’aspirant qu’à l’assouvissement du désir qui me brûle les reins.
« I know, » je murmure, rouvrant les yeux pour l’encourager, pour qu’il retire cette fichue robe et me fasse l’amour, en souvenir du bon vieux temps, pour que je replonge une bonne fois pour toute dans la drogue de notre amour, sans retour possible, et je m’en fiche de toute façon, mon cœur lui appartient depuis des années et ça ne risque pas de changer de si tôt. « Love me, » je réponds dans un chuchotement, en glissant ma jambe contre les siennes, défaisant les boutons de sa chemise avec une précipitation maladroite. « I love you, please, oh Henry I need you so much ». Je ferme les yeux pour en chasser la tristesse, la détresse même sans doute, et m’emploie à retirer ses propres vêtements d’un geste habile et expérimenté. |
| | ✽ Sam 26 Avr - 22:13 | | Et nos corps se rejoignent, comme cette fois là, il y a des années de ça, elle et moi, tellement différents et pourtant victimes d'une attraction inévitable. Après des années de haine insensées, mes lèvres se mêlent de nouveau aux siennes dans une passion incendiaire qui détruit tout sur son passage, ma rancune, ma volonté ébréchée, et ma fierté sans aucun doute. Sa main échoue alors sur la fermeture de mon jean, tandis qu'elle me supplie de l'aimer après avoir moi même supplié mon cœur à bout de souffle, d'arrêter de le faire pendant des années interminables ou Juliet n'a jamais eu ne serais-ce qu'une vague idée de ce que je pouvais endurer. Quatre vingt dix pour cent des gens se remettent à grand renfort de rancune et de bonne volonté, mais d'autres continuent juste à souffrir bloqués dans leur idée du bonheur perdu, noyés dans les regrets avec pour seule amie, l'impuissance, l'impossibilité absolue de sortir là tête hors de l'eau et les sentiments qui ne s'atténuent pas. Malgré mes lignes venimeuses, rien n'a vraisemblablement changé. Ma respiration se veut plus saccadée à mesure que le désir s'empare de moi, tellement traître. Mon nez se niche dans son cou et ses mains parcourent mes vêtements qu'elle s'entête à envoyer valser un peu plus loin dans la pièce. Le reste s'enchaîne alors un peu trop naturellement quand je me débarrasse à mon tour de sa robe incapable de penser à autre chose que ses lèvres sur les miennes et son corps tellement proche du mien.
L'esprit enflammé par ces sentiments ravivés, je sens mes défenses tomber une à une alors que je ne pense plus qu'à une chose -activité pourtant très éloignée de mes compétences-. Le décor disparaît soudainement, comme si ce fichu casino cessait d'exister. Tout se dématérialise et je me noie tout aussi désespérément dans son regard, ma main remontant le long de sa cuisse, les lèvres scellées par un nouveau baiser que je lui offre en même temps que moi même, dans l’enceinte même du lieu qui me l'a arrachée. Nos corps se mêlent alors finalement et fatalement dans un mélange de tendresse, de passion et de désespoir. J'oublie alors qu'elle n'est mienne que pour un bref instant ou je la retrouve enfin, mais qui s'éteint déjà. Je me laisse tomber sur le côté et pose mon regard sur elle sas dire un mot. |
| | ✽ Sam 26 Avr - 23:10 | | Ses mains, ses lèvres parcourent mon corps et le contact me brûle, m'électrise. Je voudrais le garder contre moi, nos corps et nos coeurs enlacés, loin de tous les problèmes qui ont été les nôtres, loin de la distance, loin des regrets et des remords, des lettres d'excuse non envoyées, des appels au secours avortés. Je tremble sous ses mains, fermant les yeux, murmurant son prénom de temps à autre, et des mots d'amour que j'aimerai lui dire depuis toutes ces années, laissant échapper des soupirs d'encouragement. Je caresse sa peau, embrasse chaque parcelle de son corps que je réapprends, et me laisse enivrer comme si c'était la première fois, comme si nous n'avions jamais arrêté de nous faire l'amour comme des adolescents qui se découvrent. Je m'accroche à lui, embrasse son épaule, imprime les marques de mes ongles dans son dos et oublie tout le reste, ma vie, Mark, le Casino, le déménagement, le temps qui passe, la vieillesse qui guette, les ennuis que je vais avoir. Les clients, mon métier, mon nom, mon identité volée. Je ferme les yeux dans un dernier soupir, nos corps se livrent une lutte sans merci jusqu'à l'assouvissement du désir de chacun d'entre nous, et tandis qu'il s'échappe, se laissant tomber sur le côté, séparant son corps du mien, je tremble ; pas certaine d'être rassasiée, déjà, de lui. Je reprends ma respiration doucement et me mords la lèvre, roulant sur le côté en m'enroulant dans les draps en soie.
Mon regard plonge dans le sien et je caresse sa joue avec tendresse. Je n'ai pas envie que ce moment cesse, et j'en ai tellement rêvé que je ne suis même pas absolument persuadée que tout ça soit réel. Je me glisse à ses côtés, posant ma tête sur son épaule et caressant son torse doucement, pas certaine qu'il ait envie de ma tendresse maintenant mais incapable de me retenir de toute façon. « I love you. I've missed you so much... » Des paroles qui doivent lui sembler creuses mais qui m'aident à rester accrochées à cet univers qui vient de me revenir de manière imprévue. Je ne sais pas quoi faire d'autre, quoi dire d'autre, comment me comporter avec l'homme que j'aime pourtant depuis des années et pour le reste de ma vie sans aucun doute. « What's next ? » Ma propre question me ramène au souvenir de Mark qui me fera payer cher cet écart de conduite mais je ferme les yeux pour ne pas laisser transparaître l'émotion que cela suscite en moi. |
| | ✽ Dim 4 Mai - 22:32 | | Je reprends le contrôle de ma respiration et ne prononce aucun mot, écoutant simplement le battement de mon cœur, fixant Juliet également, perdu dans mes pensées. S'envoyer en l'air a toujours été la partie la plus facile, céder au désir, se laisser consumer par lui, être satisfait ou insatisfait, perdu au milieu d'une lutte délicieuse entre tendresse et passion, une facilité naturelle et presque évidente pour finalement énormément de complications. Je ne sais pas ou j'en suis et je ne crois pas que Juliet le sache elle non plus. Mon regard est posé sur elle, paisible, tandis que sa main caresse mon torse, sa bouche laissant échapper quelques mots tendres et désespérés, mais surtout une interrogation pertinente. Et après ? Je prends une inspiration, et détourne mon regard d'elle gardant pour moi toutes les belles perspectives d'avenir que mon esprit naif voudrait dessiner. L'emmener en Angleterre avec moi dès demain, acheter une belle maison on nous pourrions vivre tous les deux comme dans une chanson d'Elton John, fonder une famille et reprendre notre vie ou nous l'avons laissée il y a des années de ça. Après tout pourquoi attendre, le temps nous a déjà volé toutes ces années. J'écrirai alors notre happy ending, l’emmènerai en France, en Italie, là ou il y a du soleil, là ou elle voudra aller, et rien n'arrêtera le bonheur qui aurait déjà du être notre. Je hausse les épaules préférant garder ce genre de conversations pour les lendemains matin difficiles ou la réalité vous rattrape un peu trop facilement.
Je caresse alors sa joue et dépose un baiser sur ses lèvres ma main libre redessinant soigneusement son corps. « Let's not talk about it now. It's not a night for fighting. » Et elle pourrait sans doute être la dernière. Soigneusement, j'approche ms lèvres de son cou suçotant sa peau, les yeux clos, tentant finalement d'imprimer chaque instant, tellement conscient de ses désirs, connaissant finalement Juliet mieux que n'importe qui. « I still know you by heart... » Je chuchote à son oreille accentuant mes caresses sentant la chaleur s'emparer une nouvelle fois de mon cœur comme de mon corps. « Do you remember now, how we used to love each other when we were younger, I still love you like that. » Mes baisers descendent alors de son cou jusqu'à sa poitrine. Amoureux et désespérément romantique, je laisse mon cœur s'ouvrir de nouveau à Juliet éclipsant mes angoisses me rendant une fois de plus bien trop vulnérable. |
| | ✽ Ven 9 Mai - 21:07 | | Comme si finalement rien n'avait réellement changé, il continue à explorer mon coeur et mon corps, proche, empressé et romantique, refusant de gâcher l'illusion pour discuter des choses qui fâchent, de celles qui nous vaudront sans doute de nous disputer de nouveau très rapidement. Je ne peux me résoudre à le contredire cependant, tremblant déjà de l'assemblage entre ses caresses appuyées, l'exploration de ses lèvres et ses mots, surtout. Quoi que j'ai pu un jour penser que je finira par de ne pas être assez intelligente pour lui, ma relation avec Henry a toujours été intellectualisée en plus d'être passionnelle, ses mots me faisant presque autant d'effet que la plus subtile de ses caresses. Je ferme les yeux, glisses ma main dans ses cheveux pour le presser contre moi, mon corps se cambre sous le sien et je soupire d'aise, songeant qu'il est bien trop facile de me sentir comme chez moi dans ses bras, après avoir passé toutes ces années aux côtés de Mark à chercher ma place et l'endroit où je voulais me trouver. Toutes ces années gaspillées ne peuvent pas s'empêcher de me revenir à l'esprit, me faisant affronter bien tristement ma stupidité maladive. J'essaye souvent d'analyser ce qui m'a poussée à partir ce soir là, sans être jamais capable de trouver une réponse logique, satisfaisante, qui pourrait me racheter à ses yeux et aux miens. Il n'a jamais rien eu à envier à Mark, pas à mes yeux. Alors pourquoi? Je ferme les yeux, secoue la tête pour arrêter une bonne fois pour toutes de penser et le force à s'écarter pour me rouler sur le côté, mêlant mes jambes aux siennes et le plongeant mes yeux dans les siens.
« I remember, » je murmure, ma main naviguant sur son propre corps pour l’explorer, tandis que je me fais plus active, plus câline, désireuse de lui montrer le désir que je ressens toujours pour lui justement, et cet amour profond, violent qui me cisaille le cœur. « You always made me feel so good, Henry, » j’ajoute, mes lèvres rejoignant les siennes pour un baiser qui n’a rien d’innocent, guidé par mes envies. Mon cœur et mon corps me semblent tous les deux impossibles à contenter, je n’aurais jamais assez de lui, pas tant que je saurais qu’il existe un risque que je le perde. Je veux que cette nuit dure toujours, replonger est bien trop séduisant pour que je ne puisse simplement m’en aller et oublier après ça, je dois avoir Henry et être à lui, ça ne peut plus être autrement, le rappel était de trop. Je mords un peu sa lèvre inférieure et appuie mes propres caresses, mon corps ondule contre le sien et je soupire, me collant contre lui, autant que faire se peut.
J’ajuste mes mouvements et mon corps au sien, murmurant son prénom dans son oreilles à chacun de mes gestes, embrassant ses lèvres sans jamais m’arrêter. « I’ve never felt that way with anyone else », j’ajoute encore, mes lèvres caressant sa joue, sa mâchoire, puis son cou, avec tendresse et empressement. « That’s true love. I love you, I will cure you, » J’acquiesce, puis ferme les yeux et me mords la lèvre, mon front contre le sien, tandis que nos corps fusionnent de nouveau, appelant à la satisfaction d’un désir et d’un besoin sans fin. |
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