Aujourd'hui, je comptais profiter de mon jour de repos pour aller à la plage, malheureusement Fauve doit bosser et je me retrouve seule à bronzer puisque monsieur Ethan n'avait pas voulu m'accompagner mais ça n'est pas grave, j'aime aussi me rendre seule à la plage, au moins je suis sûre d'être tranquille ! Je vais peut-être croiser un beau mec voire plusieurs d'ailleurs, il n'y a pas à dire au moins en Australie je peux me balader en maillot sur le sable brûlant même au mois de décembre contrairement à Londres où il doit sûrement neiger en ce moment même. J'avais enfilé une tunique à fleurs plutôt transparente par dessus mon maillot noir acheté récemment avec l'aide de ma meilleure amie. Lunettes de soleil sur le nez, je posais ma serviette sur le sable avant de retirer le peu de tissus qui couvrait mon corps de déesse, il ne me restait qu'un maillot de bain, je ne suis pas exhibitionniste non plus. Après m'être tartinée de crème là où je le pouvais, je décidais de trouver un bel apollon pour m'en mettre dans le dos, technique plutôt classique de drague mais très efficace sur Sydney, beaucoup plus qu'en Angleterre en même temps ... Je repérais rapidement un surveillant de baignade plutôt très beau gosse. Salut toi ! dis je en roucoulant légèrement, juste ce qu'il faut pour le charmer. Je n'arrive pas à me crémer le dos, tu voudrais bien m'aider ? Je ne voudrais pas attraper un coup de soleil .. Je faisais l'innocente, ça marchait à tous les coups, les fausses prudes ça plait à tous les mecs, sauf que je ne suis pas du tout ce genre de filles enfin bref mon plan marche bien sûr. Je lui donne mon tube de crème et me retourne, ramenant mes cheveux sur le côté pour qu'il puisse me tartiner avec des doigts de fées.

Dee Why, 11h 30.
Planche sous le coude, tu marchais en direction de ta voiture, pour ne pas dire épave. Depuis ton arrivée ici, t’avais pu t’initier à pas mal de sports dont le surf, à ta plus grande joie. Contrairement à Dallas, Sydney en elle-même, regorgeait de choses à faire. Et t’avais pu grandement en profiter, tout comme cette journée là. Trempé, tu t’avançais sans mal vers le parking où entre les quelques voitures d’une certaine élégance, la  tienne faisait peine à voir. Qu’importe, ce tas de ferraille, tu l’aimais bien. Malgré les railleries de Caesar, Curtis ou encore Soledad, tu l’aimais bien. T’avais une certaine allure, que dis-je. En attendant, tu balances ta planche à l’arrière sans vraiment te soucier de son bien-être. Après tout, t’avais pas eu la payer celle-là. Simplement à la subtiliser quand le vendeur avait le dos tourné.
C’est en jetant un coup d’œil sans grand intérêt au reste de la plage, que ta vision captura quelque chose ; tu reconnus en effet une certaine blonde se dandiner non loin. De dos, elle t’étais facilement reconnaissable.. Qu’importe, un sourire léger vint progressivement s’installer tandis que tes intentions s’annonçaient peu catholiques. Accoudé contre la porte arrière de ta voiture, tu finis par la suivre. Très rapidement, tu aperçus son petit manège. L’homme accosté semblait se plaire au jeu. A cette vue, tu ne pus t’empêcher de rire légèrement. Quel con. Mais la demoiselle semblait apprécier le tout. Pas pour longtemps, visiblement puisque te voilà à leurs côtés.
Silencieux, tu t’étais glissé derrière le jeune homme à qui tu tapotas brièvement sur l’épaule. Tu lui fis comprendre par des gestes bien significatifs que tu prendrais le relais et qu’il n’avait pas tant le choix; il devait accepter la sentence. La mine légèrement amer, il s’en alla aussi discrètement que tu fus arrivé, te laissant place entièrement. Abygaël ne semblait pas se rendre compte du changement et la voir ainsi étalée avec un sourire satisfait, t’amusais plus que tout.  Tu repris ainsi le rythme du jeune homme en la massant. Néanmoins, plus tu faisais, plus tu augmentais la pression. Au niveau de la nuque et de la partie supérieure des épaules, tu ne te fis pas prier d’ailleurs. Tout en observant le changement d'humeur sur les traits de la belle, tu continuais ton petit manège avec un sourire indescriptible; un sourire de p'tit con. Comme pour enfoncer le clou toujours plus, tu lui lanças sans chercher à cacher ton timbre de voix reconnaissable : « – Alors ? Comment te sens-tu, chérie ? » tu réprimais à peine le ton infiniment amusé de ta voix tant tu jubilais. Plus encore, l’emploi du « chérie » était tout particulièrement volontaire puisqu’il faisait directement référence à une anecdote… maritale.

Il ne m'avait pas fallu longtemps avant de trouver une proie sur la plage australienne pour m'occuper un peu en cet après-midi ensoleillée. Je savais que je n'avais pas à m'inquiéter en allant seule à la plage puisque je ne le restais jamais très longtemps. Soit j'accostais un mec soit c'était l'inverse et dans tous les cas, j'avais ce que je voulais. J'étais plutôt douée à ce jeu là même un peu trop selon ma meilleure amie qui me mettait souvent en garde sur les risques d'une telle frivolité mais je m'en fichais un peu, je ne le lui dis pas pour éviter de la vexer mais je ne compte pas changer de train de vie tout de suite c'est clair. Me caser avec un mec, me marier, avoir des enfants ça n'est pas pour moi. Enfin je dis ça mais j'ai déjà été fiancée une fois et mariée une autre fois en l'espace de vingt-deux ans .. La première fois, c'était une obligation de mes parents de me caser de force avec un péteux ennuyeux à mourir et même pas bon au lit .. La seconde fois, c'était pour faire enrager mes parents que j'étais allée à Las Vegas au lieu de faire le voyage scolaire prévu à New-York. J'avais pris un autre avion avec une amie de l'époque et nous étions allées faire la fête là-bas ce qui m'avait valu une bague au doigt à la fin et un nouveau nom de famille. Bien évidemment mes parents avaient rapidement mis fin à tout ça et vu l'époux que j'avais choisi j'étais plutôt heureuse que ça soit allé vite pour le coup. C'était un vrai goujat qui en plus de ça vit aussi à Sydney mais moins je le vois, mieux je me porte disons.

Bref, je reportais mon attention sur le mec musclé qui avait commencé à me mettre de la crème dans le dos. Il était plutôt doué et c'était un réel plaisir de le laisser me masser comme ça, j'avais bien choisi. Je profitais de l'instant jusqu'à ce que je sente les gestes plus durs, plus abruptes. Je fronçais les sourcils en sentant que les mains du jeune homme appuyaient vraiment fortement contre ma nuque, mes épaules. Je sais qu'il faut bien étaler la crème mais là il me fait clairement mal. J'étais sur le point de me retourner et de lui demander ce qui se passait d'un seul coup mais je fus prise de cours par mon masseur qui me balança un Alors ? Comment te sens-tu, chérie ? Je reconnaissais cette voix, je sentais la pointe d'arrogance et de sarcasme dans ses propos. Et puis le "chérie" qui ne trompait, pas il m'appelait toujours comme ça, mon ex mari bien sûr. Je me retournais d'un seul coup et je ne m'étais pas trompée. Quel connard quand même ! Ca va tu trouves ça drôle de me casser mon coup là ? J'viens pas voir toutes tes nanas en mode "chéri faut qu'on rentre à la maison", tu me saoules Applewood, dégage putain ! J'étais énervée mais ça n'est pas de ma faute si sa simple présence me met hors de moi ..