En arrivant à Sydney en juillet de l’année dernière, je n’avais pas pris le temps de chercher un appartement. J’avais quitté la France pour Sydney sur une sorte de coup de tête, un coup de tête pour rejoindre mon frère, pas un frère jumeau mais un frère de qui je suis très proche, de qui je suis même inséparable. Malgré les deux ans d’écart qui nous séparent, nous avons toujours été fusionnels et être séparée de lui plus d’une semaine ne m’était jamais arrivé. Au final, mon coup de tête n’en avait pas été un puisque je n’avais pas regretté cette décision, bien au contraire, j’étais plus heureuse à Sydney, en Australie même si ce n’était pas Brisbane là où j’avais grandi qu’en France à Paris avec ma mère. Je vivais donc depuis mon arrivée dans la grande ville australienne avec mon frère dans son appartement. Cet appartement, au début avait été très masculin donc très vide. J’avais eu légèrement du mal à m’y faire mais finalement j’avais pris mes marques, j’avais personnalisé cet appartement et maintenant il était autant chez moi que chez mon frère. Nous avions chacun notre espace et notre vie en communauté nous convenait très bien, la seule chose qui pourrait perturber cette harmonie était bien sûr si l’un d’entre nous trouvait quelqu’un pour faire sa vie mais ce n’était ni dans ses projets ni dans les mieux. Mes projets à l’heure actuelle étaient plutôt mes révisions pour valider mon année de médecine. En fait, en médecine, je n’avais pas à réviser que pour les partiels mais bien tout au long de l’année et aujourd’hui j’avais décidé de m’y mettre alors que j’avais pris une petite semaine de retard sur mon programme et surtout sur mon planning de révision. Installée dans le canapé avec des feuilles étalées tout autour de moi, sur le canapé à ma droite, à ma gauche, sur la table devant moi, sur l’accoudoir du canapé d’à côté, il y en avait réellement de partout. Concentrée dans mes cours, je fis un bond de ma place lorsque la sonnette retentit dans tout l’appartement. Je n’attendais personne et mon frère avait ses clés il ne sonnerait donc pas pour rentrer. Peu sauvage je pris tout de même la direction de la porte pour ouvrir à la personne qui voulait soit le voir lui soit me voir moi. J’espérais que c’était plutôt pour moi car mon frère n’était pas là et je n’avais pas envie d’avoir un de ces amis de bringue dans les pattes alors que je voulais réviser. Et oui j’adorais les amis de Liam mais en soirée, pas pour papoter plusieurs minutes ou peut être même plusieurs heures, ne sachant pas du tout lorsqu’il allait rentrer. Mes feuilles posées sur un coin du bar, j’ouvris donc la porte. Les mots me manquèrent en voyant qui se tenait derrière celle-ci. Adriel. Hum hum… Adriel. Oui c’était bien Adriel qui était là. J’étais heureuse de le voir mais c’était très bizarre qu’il soit là pour la simple et bonne raison que la dernière fois que je l’avais vu et que je lui avais parlé c’était à l’aéroport avant de partir en France. Notre dernière rencontre remontait donc à il y a plus de trois ans et lors de cette dernière rencontre, alors que mon frère, l’un de ses amis, et ma mère avaient déjà passé la porte d’embarquement, j’avais pris un peu de temps pour dire au revoir à mon meilleur ami. Je lui avais dit au revoir d’une manière toute particulière : en lui avouant que je l’aimais autant que je l’adorais c’est-à-dire beaucoup et ce depuis des années. Je n’avais pas attendu sa réaction, je n’avais rien fait après, je n’avais pas cherché à le recontacter après et lui non plus. Au final, il était là devant moi, je ne savais pas comment mais il l’était et j’allais devoir trouver quelque chose à lui dire. En y réfléchissant bien, je me doutais que Liam et lui avaient dû reprendre contact mais je me demandais bien ce qu’il faisait ici, aujourd’hui et pourquoi je ne l’avais peut être pas revu avant… C’était un mystère.« Salut Adriel… Je… Euh… Tu voulais voir Liam ? » Je n’avais pas envie de lui demander s’il allait bien, s’il m’en voulait, enfin je n’avais rien envie de lui demander parce que je me doutais que j’allais peut être déclencher la troisième guerre mondiale, je préférais donc faire simple et orienté. Mais je savais bien, pour bien connaitre la personne que j’avais en face de moi, qu’il allait en venir aux faits s’il en avait envie et que je ne pourrais l’éviter.