Et alors, je reste planté là, de l'autre côté de la rue, les yeux plissé et le visage sérieux. tellement sérieux. je serre un peu plus les doigts autours de la bouteille de bière et en avale une gorgée. j'avance d'un pas ou deux, juste histoire de m'approcher de la cible. notre cible et je souris. ravis. c'est tellement plus excitant qu'une sortie en boite finalement. je ne sais pas comment nous sommes arrivés jusqu'ici lynly et moi, mais le pourquoi, je le connais parfaitement. le parce que d'un désir bête et insouciant, d'une heure ou deux à se balancer à la gueule des défis à la con, la grâce de deux cow boys de western en plus. alors ouai, on avait besoin de s'amuser, de sortir prendre l'air, de se lever du canapé moelleux pour sentir autre chose sous nos pieds. une gorgée de plus et je souffle, sur le ton de la confidence. c'est fermé tu sais. j'ai le regard intelligent, l'assurance d'un explorateur et la grâce d'un cafard sans amphétamine. je me sens bien. je pointe du doigts la grand porte de ferraille qui nous sépare de notre destination et réfléchis un instant, figé. je pense, tu vois, qu'on pourrait tenter d'escalader et que limite, mais alors vraiment limite, arrivé tout en haut, on prie pour que personne ne soit en bas. parce qu'il y a toujours un gros lourdaud d'agent de sécurité pour garder les pigeons en cage. sait-on jamais. faut toujours quelqu'un pour se faire bouffer le premier. je passe une main dans mes cheveux et me plante devant elle. aller, j'te défis de passer devant. comme ça au pire, tu vas en prison et moi, je continue tout droit pour aller au bar. ça marche ? ouai ça marche. en avant.