Jules S. Kerr-AndersonAdministratrice
∞ messages : 559 ∞ arrivé(e) le : 18/03/2014 ∞ Grain de sable : 64
| ✽ Dim 6 Avr - 18:02 | | « On te veut à onze heures à l'agence Jules. Cela fait dix jours qu'on a pas de nouvelles de toi. Tu viens ou tu es virée, c'est simple comme bonjour » Je soupire et lève les yeux au ciel. À ce moment même, j'aime envie d'arracher la tête de mon agent et de jouer au bowling avec. Je ne supporte pas quand il me parle de la sorte mais je sais qu'il a raison, malheureusement. « J'ai compris, pas la peine d'user de ce ton merci, au revoir » lançais-je avant de raccrocher aussitôt. Je ne supporte pas que l'on me parle de la sorte et il le sait. Je sais aussi que s'il le fait, c'est pour me bouger et non pas pour autre chose. J'enfile rapidement un short en jeans, des bottines noires et un t-shirt long, fin et large. Rien qui peut marquer mon ventre qui commence presque à enfler comme une pastèque. Je n'ai du prendre qu'un kilo – et encore – mais à mes yeux, un ou vingt, c'est la même chose. Je sais que si je garde cet enfant, ma carrière est plus ou moins finie. On me détaillera à chacun de mes mouvements, mon ventre et mes cuisses feront l'objet de nombreux débats. Je le sais d'avance et c'est ça qui me fait – en grande partie – hésiter sur le sort de cet enfant. Je ne suis plus avec le père et je n'ai aucun instinct maternel. Ce sont deux bons arguments dans la colonne avortement mais après... Alors que j'attrape mon sac à main, je me dirige vers la sortie. Un petit quart d'heure de marche ne me fera pas de mal, loin de là même. Tranquillement, je me dirige vers l'agence et tente d'être souriante. S'il y a bien une chose que j'ai compris c'est qu'il faut toujours sourire et être la plus belle. Je n'en peux plus de ces conditions, de ces faux semblants mais je n'ai pas vraiment le choix. Je n'ai aucun diplôme en poche et je suis née pour ça. Je préfère chasser ces pensées de mon esprit et m'enfoncer dans l'agence après un léger sourire au vigile ui surveille cette tour de verre vingt quatre heure sur vingt quatre, sept jours sur sept. J'hésite à prendre l'ascenseur ou les escaliers. Greg m'attend au sixième étage. Mes yeux glissent sur les deux moyens de 'transport'. Faire du sport n'est pas une mauvaise idée après mes dix jours à rester sur le canapé à avaler de la glace. J'entends les portes de l'ascenseur s'ouvrir et mon regard se bloque sur ces dernières. Ascenseur se sera. « Retenez le s'il vous plait ! » lançais-je tout en accélérant vers l'ascenseur. Un bras en avant, je me glisse rapidement entre la porte qui se referme et le mur. Essoufflée, je replace la mèche rebelle qui me gène derrière mon oreille. Je ne remercie pas la jeune femme déjà présente dans l'ascenseur. Après tout, elle n'a rien fait pour m'aider. Alors que j'appuie sur le numéro de mon étage, je soupire légèrement. Cette journée ne s'annonce pas géniale mais alors pas du tout. Rapidement, je sens l'ascenseur secouer légèrement puis s'arrêter. « Non, non, nooon, c'est pas possible » répétais-je à plusieurs reprises. Greg va me tuer. « Vous ne pouvez pas appuyer sur le bouton d'aide s'il vous plait ? » laçais-je à la jeune femme à côté de moi. Elle me lance un regard et je grimace. Alyx. Ma chère cousine. Je ne sais rien d'elle, sauf qu'elle est insupportable et que si ma mère est morte à l'heure actuelle, c'est de la faute de ses parents. Je sais qu'elle déteste se faire commander et vu le ton que je viens d'user avec elle, le temps passé dans cet ascenseur risque de durer trois fois plus longtemps que la normale. Être maudite, c'est monnaie commune chez les Anderson. |
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