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✽ Jeu 1 Mai - 22:17
❝ Have you said Poland ? ❞
ft. Asia
J'adorai ce boulot. Vous, cher habitant de Sydney ne deviez pas faire très attention à moi, qui vous place à chacune des représentations auxquels vous assistez à l'opéra. Mais pourtant, ce petit job qui finançais mes études et qui me rendait inexistant à vos yeux me plaisait énormément. Primo, pour sa rémunération. Et oui, tout travail mérite salaire cher ami. Secondo, pour la socialisation que ça m'apporte. Et oui j'ai le contact facile et parler à tant de personnes, ne serais-ce que quelques secondes, m'apporte beaucoup de joie. Il en faut peu pour être heureux disait un célèbre philosophe.. dont je ne me souviens pas le nom. Bon, passons. Trezo, j'écoute toujours au moins le début, et ça fait toujours plaisir aux oreilles. Malgré tout, je mettais un point d'honneur à ne faire que l'ouverture des portes, et partir ensuite faire la fête. Parce que la fête, c'est sacré mon enfant.
Je faisais ce boulot 3soirs par semaine -sans compter les urgences, et justement ce jours-ci, j'étais de la partie. Les gens venaient assister aux quatre saisons de Vivaldi et de Piazzola réuni. Un vrai petit chef d'oeuvre. Je le sais pour l'avoir écouter déjà deux fois. L'orchestre campe à Sydney depuis une semaine et enchaine les concerts sans que son succès ne s'amoindrisse. Et je comprenais parfaitement l'engouement des gens. Mais comme je vous l'ai dit auparavant, je n'étais pas là en premier lieu pour écouter, mais pour placer les gens. Et justement, les premières personnes arrivèrent. Je m'avançai rapidement vers une jeune fille de mon âge. Et plus je m'avançai vers elle, plus je la trouvai magnifique. Elle ressemblait vachement à Natalie Portman dans V pour Vendetta. En mille fois mieux, à bien y réfléchir. Je m'avançai donc vers elle, mon éternel sourire en coin plaqué sur mes lèvres.
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✽ Jeu 1 Mai - 23:12
Yes I said Poland
Il était dix heures du matin quand je me suis décidée à appeler mon opérateur, histoire de le prévenir qu'il m'arnaquait depuis que je faisais partie de ses clients. J'avais toujours eu des problèmes avec mes opérateurs, c'était un truc de malade. Récemment, on m'avait pris dix dollars de trop. C'est beaucoup, dix dollars. On peut s'acheter plein de trucs, avec dix dollars. Une pizza par mois, par exemple. Ca faisait un quart d'heure que j'expliquais ma situation à celle qui avait pris mon appel - une courge, si vous voulez mon avis - et j'étais assise sur mon lit quand elle me dit : "Ne quittez pas je vous prie." Un soupir, un insulte dissimulée avant de me laisser tomber sur mon lit et de passer ma main dans mes cheveux. Je me laissais bercer par la musique. Un truc sympa, à vrai dire. Du Vivaldi. J'en avait entendu il y avait pas si longtemps, parce qu'une camarade de fac était allée voir une représentation à l'opéra avec son petit ami.
Je raccroche le téléphone. Me dirige vers l'ordinateur. Ouvre Chrome. Et regarde le programme de l'Opéra pour ce soir.
Merveilleux.
On y jouait Vivaldi dans quelques heures.
J'allais pouvoir utilisé la place que j'avais gagné je ne sais plus trop comment.
J'ai pris une douche, ai mis un max de temps pour décider de la manière dont j'allais arranger mes dix centimètres de cheveux, ait pris environ une demie heure pour trouver la robe que j'allais porter. J'allais à l'opéra de Sydney. Un minimum, tout de même. Finalement, c'était en robe jaune pâle, à manche trois quart, s'arrêtant au-dessus du genou, un peu plissé mais pas trop. Au pieds, des ballerines noires, simples. Pas d'artifice. Je n'en avais pas les moyens.
J'arrive enfin devant l'imposant bâtiment. Ca m'impressionnait toujours, cette chose. Une des merveilles du pays que j'avais choisi pour 'ma nouvelle vie'. Je rentre, essaie de me frayer un chemin parmi les gens qui se pressent un peu partout. Tous ces gens riches à l'accent australien, que j'arrivais maintenant à déceler. Ce n'était pas l'accent que je connaissais, ma mère et ma soeur étant américaines. Je progresse lentement, avant de manquer de rentrer dans un type immense. Bien habillé. Je m'arrête avant de heurter son corps inerte : il est debout, planté là, un sourire glissé au coin de ses lèvres.
My gad.
Je souris faiblement, gêné. Il est beau. Très beau. Je n'arrive pas à croire que je suis encore capable de parler.
« Voilà. » lui dis-je en lui tendant mon billet.
Je le regarde vérifier ma place. Je n'arrive pas à faire partir ce sourire étrange qui s'est fixé sur ma bouche. Je ne le vois pas, mais je sens qu'il est étrange. Je ne me rappelle avoir déjà souri de cette manière. Enfin, pas devant quelqu'un, en tout cas. Je secoue discrètement la tête quand le nom de Nathaniel commence à courir à travers ma tête. Je ne veux pas penser à lui maintenant.
Enfin, je ne crois pas.
Nathaniel D. Young
I DON'T WANT WHATEVER I WANT
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✽ Ven 2 Mai - 21:36
❝ Have you said Poland ? ❞
ft. Asia
Je lui fit un grand sourire, digne d'une pub de dentifrice -sauf que je jouerai la mélodie mille mieux qu'eux obviously ahah- tout en lui prenant doucement les billets des mains. H13. Elle avait beau m'avoir dit un seul mot, je fus transporté par sa voix douce et cet accent que je distinguais, un accent qui me semblait familier pour avoir une jolie fixette sur celui-ci depuis bien des années. Un accent polonais. J'avais beau ne jamais avoir entendu la voix d'Asia, je me l'étais imaginé maintes et maintes fois. Je secouai la tête, chassant ma petite polonaise de la tête et je me concentrai sur la demoiselle en face de moi. J'eus un grand sourire. H13. Tout au bout de l'allée, j'aurais clairement le temps d'engager la conversation avec elle.
«Veuillez me suivre s'il vous plait.»
Je me dirigeai d'un pas lent vers sa place, bien trop lent pour que ça ne paraisse pas prémédité, mais je n'y faisais pas plus attention. Tous les moyens étaient bons pour en apprendre davantage sur cette jeune personne que je n'avais jamais vu, bien que je sois dans cet opéra trois soirs dans la semaine. Mieux vaux tard que jamais dit-on après tout. J'attendis donc qu'elle soit à mon niveau avant de tourné la tête vers elle, la regardant intensément.
«J'ai cru reconnaitre un accent polonais, je me trompe ?»
Je lui fis un sourire en coin tandis qu'on atteignait le bout du parterre. Quelques marches et je lui indiquai sa place, tout en lui rendant son billet d'entrée. Trouve quelque chose mon gars. La moindre ouverture qui permettrait de rester lui faire la conversation. Mais non. Mon cerveau semblait à cours d'idée. Alors je dis la même chose que je disais à chaque personne que je plaçais, en espérant qu'elle me relance de n'importe quelle manière que ce soit.
«J'espère que vous passerez une bonne soirée. Mais je n'en doute pas, ce sont deux oeuvres magnifiques et qui se marient extrêmement bien ensemble, aussi étrange cela puisse paraître.»
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✽ Lun 5 Mai - 12:19
Yes I said Poland
Je n'étais pas quelqu'un de très bavard. D'ailleurs, je n'étais pas bavarde du tout. Jamais il ne m'était arrivé d'aller vers quelqu'un pour commencer à discuter, comme ça, sans raison apparente. J'avais toujours attendu qu'on daigne me parler. Ça pouvait sembler égoïste. Parfois, je me le disais. Je me reprochais d'être aussi exigeante. J'essayais de me persuader d'ouvrir la bouche et d'ouvrir un sujet de conversation aussi banal que la météo, la recette du plat que j'avais mangé à mon dernier repas ou la volonté qu'avait eu Baudelaire en écrivant Les Fleurs Du Mal. Même si je doutais fortement que quelqu'un dans cette ville ait la moindre envie de parle de Baudelaire avec quelqu'un comme moi.
Toujours est-il que j'ai tout de suite su que le jeune homme qui venait de me demander mes billets était totalement différent de ce que je pouvais être. Son sourire - le plus beau qui m'ait jamais été donné de voir - en disait long. Il semblait habitué à sourire, comme si c'était son arme la plus fatale. Ça l'était sûrement, à en juger par l'effet qu'il me faisait. Il était contagieux, et apparemment, il était dur d'en guérir. J'avais beau souhaiter qu'il disparaisse, mes lèvres refusaient de revenir à leur position initiale. Je lève les yeux vers lui quand il me demande de le suivre. Je m’exécute, et profite du moment que je passe hors de sa vue pour replacer une mèche de cheveux correctement. Je ne sais pas quoi faire de mes mains, alors je joue avec le bracelet de pacotille que je porte autour du poignet gauche. Je regarde partout autour de moi, essayant de ne pas fixer l'arrière de sa tête. Il n'avançait pas très vite, sûrement pour donner le temps au personnes qui encombraient notre passage de se décaler. Il me semble soudain très loin. Je ne peux pas le perdre de vue, puisqu'il a plusieurs centimètres de plus que tout le monde, ici. Mais je me retrouve quand même à accélérer l'allure pour me retrouver près de lui. Il se tourne pour pouvoir me regarder. Ses yeux noisettes me transperce et mon sourire, que j'avais réussi à faire partir, reviens immédiatement se graver au bas de mon visage. Je n'arrive pas à me défaire de son regard. J'hoche la tête avec enthousiasme quand il me parle de mon accent.
« Exact. J'ai grandi à Cracovie. »
J'avais parlé. Il savait plus de choses sur moi que je n'en savais sur lui. En me disant ça, j'avais l'impression de perdre. De perdre à un jeu que j'étais la seule à jouer. Si Ara me voyait, elle serait en train de se plier de rire à côté de moi. Cette peste. Rien que d'y penser, un petit rire resta coincé dans ma gorge. Si je riais, il me prendrait pour une folle, et ce n'était absolument pas le but de la soirée.
Je souris encore quand il me rend mes billets. Je fais tout mon possible pour que nos doigts ne se touchent pas. Je sens que je fondrais toute entière si ça avait le malheur d'arriver. Je lève les yeux, puisque je ne peux pas faire autrement pour voir son visage. Avec la lumière de la salle, ses yeux paraissaient plus clairs. Mon sourire s'élargit un peu quand il me souhaite une bonne soirée.
En tant normal, je l'aurais remercié. Je me serais assise, aurais enroulé la sangle de mon sac autour de ce dernier, l'aurait posé sur mes genoux, et me serais retournée. Là, j'aurais été déçue de ne plus pouvoir l’apercevoir, puisqu'il était parti pour aller placer quelqu'un d'autre. Et j'aurais passer la soirée à méditer sur ce que j'aurais pu faire pour le faire rester encore un petit peu.
Mais apparemment, les temps n'étaient plus normaux.
« Il paraît, oui. J'ai une amie qui est venue l'écouter, il y a quelques temps. Elle ne m'en a dit que du bien. Et puis, c'est tellement plus agréable d'aller à l'opéra que d'appeler l'agence d'emploi pour entendre du Vivaldi. »
Bordel. Que m'arrivait-il.
Nathaniel D. Young
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✽ Mar 6 Mai - 21:02
❝ Have you said Poland ? ❞
ft. Asia
Le son -situé entre le rire et le glapissement- lui valut une oeillade étonné et un regard narquois de ma part. Quelle étrange fille quand même. Une seconde elle semblait réservée, comme insensible à mon charme -qui était quand même bien présent, avouons-le-, et la seconde d'après, elle me tapait la discute avec un naturelle déconcertant, se confiant sur sa vie. Mais je n'allais pas me plaindre de ces quelques informations, loin de là. Surtout qu'elle m'apportait sur un plateau d'argent mon sujet préféré : Asia. Et je n'allais pas m'en privé ahah.
«J'ai une correspondante polonaise depuis des années. Elle a bien tentée de m'apprendre quelques mots mais je ne suis pas très doué. En tout cas, bienvenue aux pays des kangourous !»
J'eus un petit rire au souvenir de toutes ses tentatives vouées à l'échec. Je ne comprenais pas grand chose, et mon accent était pitoyable mais ça me faisait toujours rire d'essayer. J'avais réussi à retenir une ou deux phrases. C'était l'occasion de les caser ni vu ni connu dans une conversation. Merci Asia eheh.
«Jesteś bardzo piękna !»
Je lui fis un clin d'oeil que je voulais charmeur. Je savais même pas si c'était correct. Mais bon. C'est mignon les erreurs non ? Abandonnant totalement l'idée de m'occuper d'autres personnes, je posa mon coude sur son fauteuil. Un gros fauteuil rouge bien rembourré, comme on en retrouve que dans les opéras. Ces fauteuils qui nous donne envie d'y rester toute une vie, qui supporte nos fesses durant des heures parfois, et dont l'habituelle présence était réconfortante. C'est ce que je ressentais en tout cas lorsque je buvais un café dans Carl, le fauteuil en haut à gauche de l'allée centrale. Je l'aimais bien ce fauteuil, tellement bien que je lui avais donné un nom.
«Oh. Vous recherchez du travail, donc ? C'est compréhensible si vous venez tout juste d'arriver en Australie, maintenant que j'y pense. Je réfléchis tout haut excusez-moi.»
Je marquai une pause, le temps que l'information selon laquelle je parlais trop me montait au cerveau. Le temps que je la balaie d'un simple coup de vent imaginaire.
«En tout cas, je dois vous avouer que je suis bien heureux de cet appel, si c'est celui-ci la cause de votre venue ici.»
Je vis du coin de l'oeil mes collègues galérer avec le trop grand nombre de personnes et culpabilisa légèrement avant de me rappeler de la fois ou nous étions seulement deux et où mon cher collègue me laissa seul pour s'exhiber en public avec sa copine. C'était une douce vengeance en fin de compte.
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✽ Mer 7 Mai - 14:02
Yes I said Poland
J'ai ouvert mes yeux grands comme des soucoupes quand il me parla de sa correspondante polonaise. J'étais une correspondante polonaise. J'avais un correspondant australien. J'ai levé mon regard vers lui et je l'ai regardé, longtemps, essayant de l'imaginer en train de m'écrire. En train de me demander de lui apprendre quelques mots en polonais. Mon coeur c'est mis à battre vite, plus vite, très vite, trop vite. Et si c'était lui ? Et si je l'avais enfin trouvé ? Je déglutis tout en hochant la tête à ce qu'il disait. Je ne devais pas paraître troublée ou quoique ce soit.
Et puis il a parlé. J'ai eu un petit rire, encore un peu plus gênée, mais j'avais l'impression que j'allais m'écrouler. Je me rappelais parfaitement de la lettre dans laquelle il m'avait demandé quelques phrases sortables pour draguer une polonaise. Je me rappelais lui avoir écrit celle qu'il venait de me dire. J'avais tout bien fait, avec la phonétique, les lettres à accentuer, des exemples pour qu'il ait les sons les plus exacts possibles. C'était lui. C'était forcément lui.
J'aurais du lui dire, lui faire comprendre que j'étais Asia, que j'étais venue jusqu'à Sydney pour lui. J'ai commencé à ouvrir la bouche pour tout faire sortir de ma gorge, mais rien ne vint. J'ai eu peur tout d'un coup. Il ne me croirait sûrement pas. Ou il se rendra compte que Joana sur papier et Joana en vrai, c'était absolument pas la même chose. Il me haïra. Me trouvera sans intérêt. Ne voudra plus jamais me revoir. Ne m'écrira plus jamais.
Malgré tout ça, il me faisait agir différemment. En Pologne, les rares fois où m'avait dit ça, j'avais rougi et m'étais presque enfuie en courant. Mais ce soir, je me suis découverte un nouvel aspect. Je crois qu'en réalité, j'étais à l'aise. Ce type avait un don.
« Donc on se tutoie maintenant ? »
Je n'étais toujours pas assise quand je l'ai vu posé son coude sur le dossier de mon siège. Ils avaient tous l'air plus confortables les uns que les autres, et j'avais juste envie de me vautrer dans celui jusqu'au quel il m'avait amenée. Un jour, je chercherais un moyen de m'en procurer un, pour quand j'aurais un appartement assez grand pour ce genre de meuble. Un beau siège rouge d'opéra dans une pièce toute blanche, avec des photos en noir et blanc accrochées aux murs...
« Oui et non. J'en ai déjà un en fait, mais j'aimerais bien essayer de trouver quelque chose d'autre. Parce que vendre des cafés, c'est pas ce qui me passionne le plus, vous voyez ? »
J'ai passé la main dans mes cheveux courts et ai baissé les yeux. Je devais paraître extrêmement vulnérable. Mais tant pis.
C'était Nath.
Nathaniel D. Young
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✽ Dim 11 Mai - 21:04
❝ Have you said Poland ? ❞
ft. Asia
Je fus un instant bouche-bée par cette prise de confiance, j'avais l'impression maintenant de flirter avec elle, tandis qu'au début de la conversation, elle semblait imperméable à mes sourires charmeurs et mes légers sous-entendus. Mais finalement elle commence à me répondre de la même manière. Et j'aime ça. Enormément. J'adorais quand je sentais que draguer se transformait en flirter, cette fine différence, ce simple fait que la personne en face de toi devient réceptive, entre dans ton jeu. Une sensation délicieuse si vous voulez mon avis.
«Pourquoi pas si cela signifie vous revoir ?»
J'avais tout de même gardé le vouvoiement car les oreilles de mon patron n'étaient pas loin, et celui-ci plaçait le professionnalisme haut dans son coeur. J'avais du vouvoyer mon père la dernière fois, pour vous dire ! Mais ça nous avait tout deux bien fait rire n'empêche. J'avais d'ailleurs la chance que mon cher patron ne parle pas un mot de polonais, sinon, j'aurai eu droit à un beau savon pour "de tel familiarité" Bref. J'agrémentai ma phrase par un clin d'oeil charmeur, pour plus d'effet voyez.
« Je peux comprendre ! »
Oh que oui. J'avais moi même pu choisir l'option de faciliter et prendre un emploi dans je-ne-sais-quel fast-food ou brasserie, mais j'avais décidé de faire dans l'original. Et ô combien j'avais eu raison, cet emploi était mille fois mieux que serveur. Je vous ne le dirai jamais assez, ce boulot déchire. Entre dire "je suis serveur au bar du coin de la rue" et "je suis placeur à l'opéra" y'en a un qu'à nettement plus la classe, faut pas se mentir. L'originalité, les amis. L'originalité !
«Sachez que les portes de l'opéra vous sont toutes ouvertes si cela vous intéresse.»
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✽ Lun 26 Mai - 8:11
Yes I said Poland
Je n'en revenais toujours pas. C'était tout simplement la chose la plus étrange qui ne m'était jamais arrivé. Même si je savais que ce jour viendrait, jamais je n'aurais cru que ça se passerait comme ça. J'avais imaginé tous les scénarios possibles - lui qui me voit dans la rue, qui me reconnaît et qui me court après, ou alors moi qui prend finalement mon courage à deux mains et, après avoir passé trois jours à le trouver, lui annonce que je ne suis ici que pour lui. Mais non. Il avait fallu que ça ne se passe absolument pas comme on aurait pu imaginer, que ça nous tombe dessus comme ça. Il ne m'avait pas reconnu, et je n'avais pas assez de tempérament pour lui crier mon nom, lui dire que c'était moi, que j'étais enfin là, qu'on était enfin tous les deux. C'aurait été trop beau, beaucoup trop beau. La vie n'était pas comme dans les films à l'eau de rose. C'était bidon, ces conneries.
J'ai souri à sa réponse, un peu plus faiblement que les autres fois. La magie était partie. Je n'arrivais plus à agir normalement. Il y avait trente secondes, j'étais la fille la plus à l'aise de la planète et là, j'étais gênée, mal à l'aise. Je me suis assise dans mon siège alors qu'il m'apprenait que si je voulais, je pourrais venir travailler à l'opéra, moi aussi. Tous les soir avec Nath qui pensait ne pas me connaître alors qu'en fait, on était amis depuis bien trop longtemps pour qu'on se rappelle du jour où on s'était appelés "amis" pour la première fois ? Jamais de la vie. Trop gênant, trop insupportable, trop horrible. J'ai malgré tout hoché la tête, laissant mon sourire gravé sur mon visage. Ce n'était absolument pas le moment de lui montrer que quelque chose n'allait pas. Il allait poser des questions, et comme je me connaissais, je craquerais rapidement et il saurait tout dans deux minutes.
« J'y réfléchirais, promis. »
J'ai entendu quelqu'un l'appeler. Young. J'avais raison. J'étais entrain de parler en têt à tête avec celui que j'étais venue voir et je n'arrivais pas à lui en parler. J'étais une idiote. On a tous les deux tourné la tête vers la voix, avant de reporter notre attention sur le visage de l'autre. J'ai silencieusement déglutis avant de lui dire :
« Vous devriez y aller. Sinon, j'aurais votre renvoi sur la conscience. »