Un match de plus, une victoire de plus. On s'apprêtait à fêter la victoire chez Sam, un de mes coéquipier, lorsque, d'un bref mouvement de main, le coach me demanda de le rejoindre.

«Je ne voulais pas te dire, mais le coach de l'université de Sydney a assisté au match Nath, et il t'a remarqué»

Un grand sourire éclaira mon visage. Le coach de l'université de Sydney. J'hochai la tête sans me départir de mon sourire, avant de repartir en trottinant jusqu'à mes potes, près à fêter ça dignement.

Dignement était peut-être un bien grand mot. Surtout pour qualifier l'état dans lequel j'étais actuellement. Une bouteille de vodka à moitié vide devant moi, un tas de verre à shots vide à côté. J'étais carrément saoul.

Une jolie blonde, à mes côtés, me chuchotait des mots doux dans l'oreille que je comprenais qu'à moitié. Je m'apprêtai à l'embrasser lorsque le rappel d'un nom me fit me stopper d'un coup. Joana. Je ne sais pourquoi, mais le simple nom de ma correspondante polonaise me fit arrêter tout mouvement. Je me dégageai rapidement et alla vers Sam, prenant ma veste au passage.

«Je m'en vais, mec. J'ai promis à Asia d'être sur Skype à dix heures demain.»

C'était vrai hein. Mais ce n'était juste pas la principale raison de mon départ.

«T'es amoureux, mon pote, moi j'te le dis.»

«Raconte pas de conneries, va. Ciao !»

Je rentrai vers minuit, une première depuis bien des années. Mes parents étaient encore levés, et j'allai les saluer, avant de rentrer dans ma chambre. Sur mon bureau, une lettre. Une lettre qui ne s'y trouvait pas lorsque j'avais quitté ma chambre au matin. Je reconnu tout de suite, l'écriture. Et puis. Il n'y avait d'une seule personne avec qui j'avais un échange postal, de cette manière. Asia. Je la pris rapidement et la lut, un grand sourire niais au visage. Avant même que j'y réfléchisse, j'attrapa mon papier à lettre et y répondit. Parce que c'était Joana, qui passait avant ma fatigue, la fête, et toutes ces choses. Une fille que je n'avais jamais vue, qui ne parlait pas la même langue que moi et dont j'étais séparé par des milliers de kilomètres, et je ne sais me l'expliquer.