AMSTERDAM, NL - 1993

Marek Androchów marche d'un pas timide entre la foule qui se presse dans l'aéroport de la capitale des Pays-Bas. Contre lui est serré sa petite fille. Joana. Elle était aussi fragile, aussi petite, aussi adorable que sa soeur, mais elle avait quelque chose de spécial. C'est la première qu'il avait prise dans ses bras, et la dernière. Enfin, il y avait des chances en tout cas. Il laissait son autre fille avec sa mère. A la pensée de Lexie Aldrin, il ne peut s'empêcher de faire apparaître un petit rictus sur son visage. Cette femme, qu'il avait aimé pendant un peu plus d'un an, était devenu la mère de ses enfants trop vite à leur goût. Une famille n'avait pas été si déchirée aussi rapidement, de toute l'histoire des familles déchirées. Elles avaient moins d'un mois, et elles s'éloignaient déjà. Ce n'était pas la chose la plus enthousiaste que Marek ait eu à faire dans sa vie. On ne devrait pas séparer des enfants. Surtout des jumeaux. Mais c'était comme ça. Retourner en Pologne avec Joana, laisser Arabella avec sa mère à Amsterdam. Pour le moment, c'était la solution qu'ils avaient trouvé. C'était horrible. Il voulait rester. Loin de Lexie, mais rester.

CRACOVIE, PL - 1998

Rares sont les jours où on a vu Joana Androchów aussi enthousiaste. Cette gamine, d'habitude, paraissait triste. Elle pensait à tout et n'importe quoi. Posait des questions sur elle, sur son père, sur sa mère. Elle était presque mélancolique, même du haut de ces quatre ans. Enfin, cinq, maintenant. On était le sept avril. C'était son anniversaire. Un anniversaire spécial, puisque ses parents avaient décidé de lui offrir le plus beau cadeau qui soit.

Elle allait rencontrer sa soeur.

Son père lui avait dit qu'elle n'était pas sa seule fille. Qu'une autre vivait, il ne savait où, avec sa mère. Elle n'avait vu aucune des deux, jusqu'ici, et elles ne devraient plus tarder. Asia courrait partout dans l'appartement de Cracovie qu'elle partageait avec Marek. Elle avait choisi ses vêtements toute seule, ce matin, comme une grande. Une petite robe adorable, et elle avait demandé à son père de lui tresser les cheveux. C'était le genre de choses que Marek avait appris. Tresser. Coudre. Des choses de mamans.

Le téléphone sonne, Marek décroche, répond par un simple "OK" et ouvre la porte à son ex-copine et sa fille. Joana rit, va se glisser sur le canapé pour les attendre. Elle entends des voix dans l'entrée, dans une langue qu'elle ne comprend pas. Au bout de quelques instants, une petite fille entre dans la pièce. Elle avait deux couettes sur les côtés, une plus haute que l'autre, une jupe un peu tâchée et des chaussettes dépareillées. Mais son visage lui rappelait quelque chose. Il lui rappelait le sien. Les mêmes cheveux bruns. Les mêmes yeux noisettes. Joana se lève en souriant, s'avance pour se mettre en face d'elle. Elles sont de la même taille. Elle regarde ses doigts : ils sont aussi petits et fins que les siens. Elle a envie de les prendre dans sa main. Et de ne plus jamais les lâcher. Vous ne parliez pas la même langue. Mais il y avait une chose que ton père t'avais appris :

« - Bon anniversaire.
- Merci. Toi aussi. »

CRACOVIE, PL - 2009

Joana entre dans la salle d'anglais du petit lycée dans lequel elle était inscrite depuis trop longtemps à son goût. Tout y était terne : les murs, les meubles, les gens. Elle n'aimait plus cet endroit. Le lycée, son appartement, Cracovie, la Pologne. Elle n'en pouvait plus de rester ici alors qu'elle voyait de loin sa soeur jumelle parcourir le monde avec leur mère. Rares sont les soirs où elle ne se connecte pas sur Skype pour lui parler. Même si l'ordinateur d'Asia est pire que modeste, que sa WebCam dispose d'une qualité très médiocre, et que sa connexion est la plus lente de toutes, elles en profitent un maximum. Elle se sont déjà vues trois fois, déjà, pour certains de leurs anniversaires. Mais chaque intervalle qui passe est une torture. Aucune d'entre elles n'aurait imaginé vivre leur séparation aussi mal, au jour où elle s'était vues pour la première fois.

Le professeur d'anglais entre dans la salle, et Asia braque son attention sur lui. C'est la seule matière dans laquelle elle est active. Exceptée Karolina, sa meilleure amie de toujours, ses camarades l'entendent plus parler anglais que polonais. Le cours se passe, comme d'habitude. L'anglais est la langue qu'elle utilise depuis qu'elle parle à sa soeur. C'est le seul moyen qu'elles ont pour parler, même si elle a récemment commencé à lui apprendre la sienne. Elle adore les langues. Le fait que certains sons, mis côtes à côtes, veulent dire des choses pour certains mais pas pour d'autres la fascine. Au bout de cinquante minutes, la sonnerie retentit, mais le professeur de les laisse pas sortir. Ses élèves restent assis, l'écoute attentivement. Il vient de recevoir les premières lettres de leurs correspondants australien. Asia sourit malgré elle. Elle a la seule de la classe à avoir un correspondant masculin alors qu'elle est une fille, mais ça ne la dérange pas. On pourrait croire que ça soit gênant, mais elle était certaine que ça se passerait bien. Elle attrape la lettre que son professeur lui tend, et ne peut s'empêcher d'agrandir son sourire quand elle lit son nom, écrit maladroitement. Son nom de famille n'était pas forcément facile à écrire, surtout de la part d'un Australien. Elle sort de la salle, sa lettre à la main, continuant de lire dans les couloirs.

Nathaniel.

Étrange mais sympathique, comme nom.

SYDNEY, AUS - 2013

Elle était folle. Complètement folle. Elle avait arrêté de dépenser pendant deux ans. Rien. Absolument rien. Et elle l'avait fait. Elle venait de descendre de l'avion qui avait quitté Cracovie plusieurs heure auparavant et venait de poser le pied sur le sol Australien. C'était l'université de Sydney qu'elle avait choisi.  C'était vivre au même endroit que son double pour la première fois de leur vie. Ça, c'était ce qu'elle avait dit à tout le monde. Mais il y avait autre chose. Une chose qu'elle gardait pour elle.

Nathaniel.

Elle l'aimait. C'était bizarre de se dire qu'elle aimait quelqu'un qu'elle n'avait jamais vu. Elle n'était pas tombée amoureuse comme la plupart des gens le font. Elle ne connaissait pas sa voix, sa timidité l'ayant empêché d'accepter de l'appeler sur Skype. Elle ne connaissait pas chaque détail de son visage, son odeur, la façon qu'il avait de marcher, de sourire, de rire. Elle ne connaissait rien d'autre que ce qu'il était sur le papier. Peut-être que tout ce qu'il avait écrit n'était rien que du mensonge. Mais elle était persuadée que rien ne séparait le Nath des lettres et le Nath de la vraie vie.

Elle voulait y croire.

Tu viens d'obtenir ton passeport pour pénétrer dans le merveilleux pays des petits animaux à poche, tu vas donc pouvoir te fondre dans la masse avec ce magnifique costume de kangaroo. Il est inutile de recenser ton avatar, papa kangaroo s'en charge ! Nous te conseillons fortement de créer un sujet à ton effigie pour te trouver des liens, la population australienne est chaleureuse comme le soleil flamboyant, alors ne fais pas ton timide ! :look:Il sera également nécessaire de te rendre au bureau du recensement pour indiquer ton métier ou les études que tu suis, ainsi que ton logement et ton statut privé (on ne sait jamais quelque fois qu'un rival kangaroo voudrait te piquer ta girlfriend) ! Tu peux également faire preuve de curiosité en toute discrétion par le biais des ask, mais tu peux aussi partager des discussions plus personnelles avec le téléphone (non ce n'est pas le téléphone rose mais bien le téléphone pur et simple) ! :nahaha:Si tu manques d'amour, les scénarios sont là pour compenser ce manque d'affection. Pour finir et parce que nous aimons plus que tout nous amuser, tu pourras devenir le roi de ce que tu souhaites dans la partie jeux, et pour plus de péripéties dans la petite vie de ton bébé, n'hésites pas à l'impliquer dans des situations périlleuses en l'inscrivant au loto du rp (et bien sûr nous dénigrons toute responsabilités pour les conséquences graves possibles ) Have fun kangaroo ! Et saches que nous t'aimons déjà. Gros comme une meute de kangaroos