Night Club, 23h 07.
Il était 23 heures déjà et t’avais à peine commencé ta soirée. Cette soirée là, c’était une spéciale : c’était de ces évènements où les clients se ramenaient en masse et où le patron, bien que sur les nerfs, imaginait déjà les liasses de billets s’amasser dans sa poche. En revanche, pour les employés, le rythme du service déjà bien rapide s’annonçait effréné. D’ailleurs, parmi les barmans présents, t’avais été le dernier à te présenter à l’appel. Faut dire que t’étais pas de service ce soir là mais l’appel du fric n’attend pas. C’est ainsi que bien tard, tu pointas le bout de ton nez. C’était comme d’habitude, une ambiance survoltée. Tu n’eu pas à te préparer bien longtemps que te voilà aux commandes du bar, en compagnie de quelques autres collègues. Très rapidement, tu reprends tes repères habituels. Et d’une première commande faites, tu en commandes une autre. Dos aux clients, tu préparais avec une aisance incroyable les différents cocktails aux alcools impossibles. Rapidement dans le rythme, tu étais comme un poisson dans l’eau. Tu étais dans ton milieu et malgré la chaleur étouffante et le bruit assourdissant, tu te mouvais avec facilité. Qu’importe, on te revoit ranger des billets alléchants dans la caisse et manipuler de la verrerie ;  quand soudain :  « – Hey Gorgeous ?!
Bordel non, pas elle. Pas maintenant. Pas ici. T’avais aucune échappatoire en plus. Sans te détourner, tu restes immobile, fermant les yeux lourdement et priant pour qu’un de tes collègues s’avancent vers cette blonde pour la servir. Putain, personne ; tu le maudis ce père divin.
Quoi qu’il en soit, tu n’avais que trop bien reconnu cette voix ; celle d’une jeune femme à la chevelure dorée et à la plastique plutôt agréable. Enfin, ça aurait pu faire tout son charme si elle n’avait pas été dotée d’un tempérament horripilant. Pauvre de toi, tu vas devoir la supporter sur le dos toute la soirée sans pouvoir la faire taire. Sans pouvoir la mettre dehors, un coup de pied au cul. Sans pouvoir rien faire. Et dans cette optique, tu ne pu que faire tomber tes épaules, comme si le poids de ton karma était devenu bien trop lourd. La mine blasée et l’expression bien morne,  tu pris le temps de faire sa commande. Une fois le verre en main, tu te retournes et lui dépose presque abruptement. De face, tu plantes ton regard dans le sien et force un semi-sourire jaune. Le patron te mate de là haut et les collègues sont pas loin. – Une vodka tonique.. puis tu fais apparaître deux rondelles de citron que tu lâches dans le verre avec toutes les manières d’un gentleman. – et deux rondelles de citron. Tu espérais que le message soit passé et te tins tranquille face à elle, attendant que le patron s’occupe d’autres affaires. Une fois partis, tu laissas exploser tout le mépris et l’agacement qu’elle t’inspirait par des traits tirés et une mine sombre. D’une voix dure sans grands sentiments, tu lui lanças d’un signe de tête vers la sortie. – Bois vite et dégage. J'ai du boulot. »