n sourire et le videur te laissait entrer sans rien demander. Ou alors était-ce à cause de tes formes mises en valeur ce soir. Tu te demandais encore pourquoi tu avais laissé Taylor choisir ta tenue. Non pas qu'elle te déplaisait, loin de là, mais ta pudeur te laissait dire que tout était bien trop... trop. Que ça soit cette jupe grise moulante ou cette chemise rouge légèrement transparente, le malaise en toi grandissait à chaque regard qui se posait sur tes hanches. La seule impression que tout cela te donnait était que tu étais un pauvre morceau de viande que l'on traînait dans une foule agitée. Et alors que ton amie t'emmenait jusqu'au bar pour "bien commencer la soirée" comme elle aimait te le répéter, tu aperçus non loin de là un visage familier. Peut-être même bien trop familier. Le fait qu'il travaillait ici t'avait totalement échappé et pour dire vrai, tu n'étais pas tant enchantée à l'idée qu'il puisse te voir ainsi. Tu sentais d'ores et déjà ses moqueries te chauffaient les tympans, avec son sourire en coin, ce sourire qui lui donnait cet air de grand con. Aussi pathétique que séduisant certaine pourrait dire. Rien qu'à cette pensée, tu levas les yeux au ciel et détourna ton regard pour le poser sur deux shooters que l'on venait de déposer sous ton nez. Sans perdre une seconde de plus, tu trinquas avec ta compagne et avalas le liquide chaud d'une traite. Et c'est lorsqu'une nouvelle fois, Taylor te traîna que tu compris que la soirée allait être longue, très longue. Comme les trois quart du temps, c'était elle qui t'avait forcé à sortir alors que tu t'étais résignée à regarder une vieille série B à la TV en attendant que Jimi calme ses ardeurs et que Dany rentre avec une nouvelle conquête sous son bras. Mais ici et maintenant, tu te sentais terriblement idiote. Tes vêtements n'étaient pas assez confortables pour danser comme bon te semblait et ce mec à côté de toi te collait son aisselle sur la joue. Ta soit disant amie était loin de toi, se déambulant avec un jeune homme dont la pénombre te cachait les traits. Dans un soupire, tu te décidas à retourner au bar pour prendre un nouveau verre, une vodka tonique et le temps que le barman te serve, tu observais du coin de l'oeil ton cher colocataire qui s'amusait à jongler avec des bouteilles. Le voir se rater t'aurait bien fait rire mais ce plaisir te fut arraché quand tu sentis quelqu'un te tapoter l'épaule. Un jeune homme qui te fixait de manière désobligée. Tu lui offris un sourire, par politesse, et détourna à nouveau ton regard. Et sans te rendre compte, se fut ta plus grosse erreur de la soirée.

Debout sur un des podiums, tu t'accrochais à la barre de fer comme si ta vie en dépendait ou plus exactement, ton équilibre qui laissait à désirer. Certains hommes tentaient tant bien que mal de regarder sous ta jupe alors que tu laissais tes membres mouvaient comme bon te sembler. Tu avais chaud, horriblement chaud. Ta vue était troublée non plus seulement par les lumières du club mais par l'alcool que tu avais ingurgité un peu plus tôt. Mais tu t'étais jamais sentie aussi bien, aussi libre qu'à cet instant. Les gens t'observaient comme un animal de foire mais peu t'importait, tu continuais de jouer avec la barre. Quand soudain, tu sentis des mains t'encercler, manquant de te faire perdre ton équilibre d'ores et déjà absent. Ce sourire, il te rappelait quelque chose... Mais tu fus dans l'impossibilité de réfléchir concrètement et laissa l'homme balader ses grosses pattes sur ton corps bouillant. Tu ne savais même plus si ton état était réellement dû à l'alcool ou à une quelconque excitation mais tu faisais tout ce qu'il te passait par la tête. D'ailleurs, tu ne bronchas même pas lorsqu'il commença à déboutonner ta chemise. Non toi tu le regardais, tout sourire, inconsciente.
Puis, tout passa bien trop vite. Tu te retrouvais sur une épaule et rigolais comme une idiote alors que tu étais perdue. Tu le regretterai demain, tu t'en voudrai même mais tu continuais, incontrôlable. Et enfin, la fraîcheur. Tes joues rosies furent effleurée par la brise nocturne, te faisant prendre conscience que tu n'étais plus dans le club. Tu te retrouvas rapidement sur une marche d'escalier, tentant vainement de ne pas te laisser tomber en arrière. « On peut savoir ce qui t'es passé par la tête ? » entendais-tu d'une oreille discrète. Qui te parlais ? T'avais vraiment une tête à avoir envie de discuter ? Pourtant, tu daignas lever la tête vers la source de cette phrase et fronças les sourcils. Qu'est-ce qu'il foutait là lui. Tu ne pouvais pas être tranquille ne serait-ce qu'une soirée. Tant bien que mal, tu réussis à te relever malgré tes jambes fragilisées par ce qui coulait dans tes veines et te mis à sa hauteur tout en prenant appuie sur son épaule. Vos visages n'étaient plus qu'à quelque centimètre et pourtant, tu n'étais pas sûre de le voir clairement. « Leif, qu'est-ce que tu fous là ? Tu peux pas me lâcher le temps d'une soirée ? » annonças-tu en gloussant, comme si tu étais la plus maligne. Mais il restait stoïque. Ne bougeant pas d'un poil. Tes sourcils se froncèrent à nouveau « Qu'est-ce que tu as ? Allez t'es plus drôle d'habitude ! » . Un pas en arrière et tu lui souris, bêtement, peut-être même niaisement. Le plus surprenant restait que tu tenais encore debout sur tes haut talons mais nous mettrons cela sur tes longs cours de danse à devoir tenir sur tes pointes alors que tes doigts de pied sont en sang. L'alcool calmait tes douleurs et te réchauffait. Tu tournas plusieurs fois sur toi même, riant à en perdre haleine et t'arrêta pour regarder à nouveau ton ami. Te rapprochant lentement, tu le fixais avec l'impression que la distance entre vos deux corps se calculait en kilomètres. Pourtant, tu heurtas son torse bien plus vite que tu ne l'imaginais et manqua de tomber. Un rire. Et encore un. Tu étais des plus ridicules.

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