T’as décidé d’te laisser traîner par ta sœur à la nouvelle expo qui s’trouve à l’Australian Museum et faut avouer qu’il n’a pas fallu qu’elle insiste longtemps, quand t’as entendu l’nom de l’artiste t’as tout d’suite dit oui, c’est vrai qu’traîner dans les musées c’bien l’genre de truc que t’aimes faire, puis t’es branché à c’niveau-là. Tu trouves toujours des jolies choses à admirer, c’est agréable on y est bien. Pourtant là y a un truc qui t’inquiètes, parce que d’habitude y a toujours une ou deux personnes qui se retrouve dans la même salle que toi, et là, ça fait plusieurs salles ou à part ta sœur tu n’y vois personne. « Poiz, t’as pas l’impression qu’on est seules ? c’pas rassurant j’trouve. » tu dis toujours autant aspirée par la toile que t’es entrain d’admirer. Pourtant ça t’inquiète plutôt cette histoire, tu regardes autour de toi une nouvelle fois « Non sérieux, là c’pas normal, devrait y avoir du monde, j’sais pas moi. » tu la traînes avec toi vers la sortie, quand tu vois que les portes coulissantes sont censées s’ouvrir quand quelqu’un s’présente devant restent closes tu comprends vite que votre amour pour l’art vous a tendu un sacré piège. T’entends des pas derrière toi et t’es plutôt soulagée, tien il a l’air d’connaître ta sœur, c’vrai que son visage ne t’es pas totalement inconnu mais tu n’connais pas personnellement tous les gars qui trainent avec ta sœur. « Bah, j’crois bien qu’on s’est fait enfermés » tu dis en haussant les épaules l’air dépité pour répondre au garçon. Et quand la lumière s’éteint tu flippes, t’aurais bien appelé Jimi pour qu’il vienne vous sortir de là, seulement voilà tu t’es dit qu’un téléphone dans un musée ça serait pas utile alors tu l’as bêtement laissé dans le vide poche de ta caisse. « Euuuuuuh, on fait quoi là ? » faut dire qu’tu commences un peu à t’inquiéter, bah ouais, t’as pas tellement envie de passer ta nuit ici, c’est flippant. Tu t’vois déjà comme Ben Stiller dans le film Une nuit au musée, t’as pas envie d’voir les œuvres s’animer, ça serait pas drôle, mais alors absolument pas drôle non.

Mais non, les gens sont incultes de nos jours, ils préfèrent tous venir s'empiffrer dans ta boutique que de se cultiver dans un musée c'est vrai, d'nos jours, les gens pensent plus à manger qu'autre chose. Le monde s'américanise à mon plus grand désespoir. Mes yeux se posent sur une multitude de tableaux. Mon esprit s'envole au grès de chaque nuances que je rencontre. Je pourrais y passer des heures dans cet endroit. M'asseoir dans un coin et tenter de comprendre ce que l'artiste a voulu transmettre, le message qu'il a tenté de faire passer à travers son oeuvre, ses coups de pinceaux ... Six, tu veux pas te taire deux secondes, j'essaye de comprendre dis-je en me tournant vers ma soeur, les sourcils froncés, la bouche en coeur. Pourquoi je l'ai trainée ici ? Elle est bien gentille, je l'aime plus que tout au monde mais elle a cette façon de parler dans des moments inopportuns qui m'agace. Le doute s'est immiscé en moi. Je jetais des petits regards en biais dans les quatre coins de la pièce. C'est vrai qu'il n'y avait pas foule, pourtant, c'était une inauguration non ? Mon coeur commençait à battre de plus en plus vite, peut être même qu'elle l'entendait. C'était l'angoisse.  Sans avoir le temps de comprendre quoique se soit, je sens la main de ma soeur se faufiler dans la mienne pour me trainer vers la sortie. Comme elle l'avait toujours fait. Tenter de me sortir du pétrin, tenter de me sauver la mise.  Ma soeur, c'est mon héroïne. Doucement, mes doigts se fondent sur la peau de ma chère et tendre soeur comme une nuée de papillon qui s'envolent en une matinée ensoleillée jusqu'à ce que la voix d'un homme retentisse dans le musée avec quelques échos. Maxime, mon Maxime. Rapidement, ma main quittait celle de Sixtine pour s'engouffrer dans ma longue chevelure blonde, afin de remettre mes cheveux convenablement. Pourquoi je faisais ça ? Peut être bien parce que Maxime me plaisait et que j'étais certaine de ressembler à un membre des Jackson five. Hey Max, qu'est ce que tu fais là ?  c'était surprenant, lui qui n'avait pas beaucoup de temps devant lui. Serait-ce à cause de leur conversation ? Aux confidences que je lui ai faire concernant mes études et mon amour pour l'art ? Je me faisais surement des idées. Fauve, le monde ne tourne pas autour de toi, puis pourquoi pas après tout ? Sixtine je te présente Maxime,  je lui donne des cours de Surf, Maxime je te présente ma soeur  mon regard se posait sur les deux à plusieurs reprises avant de sourire. C'était assez étrange comme situation à dire vrai. Les lumières s'éteignirent subitement , mais mes mains se posèrent sur les avants bras de mes compatriotes. Chacune avaient sa place.   Okay je vais peut être passer pour une petite fille, mais l'noir ça m'a jamais vraiment attiré  dis-je en tentant de trouver un point de lumière qui pourrait nous guider une sortie. Soudainement, un bruit sourd se fit entendre. D'ordinaire je n'étais pas aussi peureuse que ça, mais depuis que Sixtine m'initie aux films d'horreur, je suis moins tranquille. Six, je te jure que dès qu'on sort de là, c'est fini les films d'horreur, je vais m'faire une cure de film à l'eau de rose inconsciemment, mon corps s'était posé délicatement contre celui de Max pour tenter de trouver une certaine once de sécurité, de protection masculine.