Le Raphaël, c'est 10% d'amour, 40 % de folie, 20% de séduction, 10% de mystère et 20% d'insouciance. Raphaël, il a été déçu. Il a été attristé, abandonné, délaissé. Mais il n'a jamais abandonné. Raphaël, il a toujours donné pour son indépendance et sa liberté. Il n'a jamais voulu avoir la corde au cou. Il n'a jamais découvert une seule femme l'ayant fait rêver, aimer, désirer. Les femmes ne sont pas plus que des objets sexuels. Il prend, et il jette. Orgueilleux, fier, beau parleur, menteur à souhait, implacable dans les affaires, il est doué le Raphaël pour se faire aimer, détester, désirer.

Mais ça, c'est de famille.

Raphaël, il est né par un jour de pluie. Il a hérité d'un jumeau. Un faux jumeau. Auxence. Son frère est né quelques minutes avant lui. Deux, exactement. Ils ont toujours tout fait à deux ; les premiers pas et mots, les premiers joints, les premières boites, les premières voitures détruites, les huit années d'économie et de finance, les premières soirées, le tennis, les premières de bouteille de Vodka partagée.
C'est simple ; Raphaël sans Auxence ce n'est pas Raphaël. Ils peuvent s'engueuler, s'envoyer des poings dans la gueule, comme se faire des accolades, passer des heures au téléphones comme deux filles. Ils sont fusionnels, presque inséparable.
Presque.
Ce qui les a toujours éloigné, c'est l'entreprise Caldwell Planté dans la finance depuis des années, Mr Caldwell devait léguer son entreprise à l'un de ses fils. L'entreprise se léguant à l'aîné depuis des années, c'est Auxence qui en a hérité. Mais, Auxence n'était pas fait pour la finance. Oh non. Lui, c'était plutôt un rêveur. Il n'était pas aussi intransigeant et sans coeur que son jumeau… Alors, naturellement, ce rôle de pdg revenu à l'ainé, Auxence.
Malgré les tentatives de persuader son père qu'il était mieux à ce rôle, brillant élève sortant toujours premier aux résultats de l'école, Mr Caldwell refusa sévèrement. Blessé, Raphaël décida de prendre le large à vingt-six ans. Millionnaire, grâce à papa, il s'installa à Monaco, et séjourna dans le casino. Il leur rendait visite une fois par an, mais la relation Auxence/Raphaël s'était terriblement détériorée.

La réputation des Caldwell n'est plus à faire à Sidney.  Il y a la mère, l'artiste un peu folle, le père, désinvolte et d'un calme sans faille, le fils ainé, Auxence légèrement paumé et rêveur, son jumeau Raphaël, connu plus pour être un bourreau des coeurs que ses talents dans la finance, et la dernière, Constance, celle qui se marie et divorce à la vitesse de l'éclair. Ils font partie de l'élite, des connards qui rachètent ou font couler des entreprises le sourire au lèvre, qui ont des villas dans le monde, de l'argent à ne plus savoir quoi en faire. Ils font parfois la une des magasines poeples du coin, bien que personne n'a jamais réussit à prendre un seul cliché du visage des Caldwell. Ils restent inconnus et n'hésitent pas à fracasser les photographes. Ils ne sont pas des stars, juste des riches. Les rumeurs vont bon train sur cette famille… C'est justement une de ses rumeurs qui a ramené Raphaël Caldwell au bercail et à arrêter de fuir l'injustice qu'il avait subit…

- Monsieur Caldwell, vous êtes prier de quitter le casino.
Les yeux de Raphaël forme une soucoupe. Comment ? Il réfléchit un instant.
Oui, il est toujours millionnaire. Oui, il peut encore se payer la suite de luxe. On ne refuse pas un Caldwell, d'où il soit. Lentement, les traits de Raphaël se détendirent. Ce devait être une blague, ce ne pouvait être autre chose.
- Voyons, Charles, arrêtez votre plaisanterie…
Commença-t-il d'une voix assurée. Ledit Charles, pâlissait. Il se racla la gorge, croisa les mains devant la table.
- Ecoutez, vous n'êtes plus accepté au casino. Je suis sérieux.
Le trentenaire fronça les sourcils. Est-ce que parce qu'il ramenait trop de jeune femme le soir, faisant trop de bruit de leur "nuit d'amour", leur donnant l'illusion qu'elle allait devenir millionnaire comme lui ? A son tour, il croisa les bras contre sa poitrine, signe qu'il était contrarié et visiblement fermé.
- Et pourquoi ?
Son regard était glacial. Il vit Charles se tortillait sur sa chaise en cuir. Il contrariait un Caldwell, et c'était inacceptable. Raphaël n'avait pas un mauvais fond, ce n'est pas sa richesse qui le faisait snob. Au contraire, il avait fréquenté des personnes de tout milieu social.
- Vous devriez lire … ce magasine.
Il lui tendit. Raphaël connaissait déjà ce torchon. Cette femme, Primrose, qu'elle se surnommait, écrivait des choses insensés et indécentes sur sa famille. A croire qu'elle avait une dent contre eux. Lentement, Raphaël leva les yeux vers le patron du casino.
- J'ai mieux à faire qu'à lire un torchon.
Il s'obstinait à ne pas ouvrir cette page dix-huit. Alors, Charles l'ouvrit et le lui lit à haute voix le gros titre :
- L'entreprise Caldwell est en faillite.
Le millionnaire lui arracha des mains ce torchon. Il fusilla du regard celui qui le foutait à la porte.
- Et vous y croyez ?
- Primrose s'est rarement trompé sur votre entreprise… écoutez, je ne peux me permettre… vous comprenez…
Raphaël se leva. Parfaitement qu'il comprenait. Primrose avait certes, rarement tort, mais là… il n'y croyait pas. Certes, il avait reproché de nombreuses fois à son frère de ne pas innover et de rester à l'ancienne époque, mais… jusqu'à faire faillite ? Non, c'était impensable.
Il ne se retourna pas, et claqua la porte derrière lui. Le message était très claire : tous les casino, tous les hôtels lui fermaient les portes.

Raphaël comptait séjourner chez un ami Français, jusqu'à que son frère l'appelle, confirmant sa plus grande peur lui demandant de l'aider : l'entreprise coulait, et les millionnaires risquaient de devenir des pauvres.
Les retrouvailles risquent certainement d'être explosive.