« Non mais regardez-la, quelle pauvre fille ! » Des éclats de rire parvinrent aux oreilles de la jeune Louise. Prostrée sur un banc au fond de la cour de récréation, elle avait espéré passer inaperçu. Mais c’était raté, évidemment. Elle avait beau faire preuve de la plus grande discrétion du monde, elle ne passait jamais inaperçue. Ce n’était pas sa faute à elle mais celle des appareils qu’elle portait aux oreilles. Louise était née avec une déficience auditive qui l’obligeait à porter des « machins » - comme on les appelait souvent - dans les oreilles pour percevoir les bruits du monde qui l’entourait. Et forcément, au collège, les moqueries fusaient. Ce n’était pas facile pour elle. Outre son handicap, elle devait gérer sa toute nouvelle vie, loin du pays où elle avait grandi. Ses parents étaient décédés quelques mois plus tôt et c’est chez sa tante, à Sydney, qu’un nouveau chapitre de sa vie commençait. Si elle parlait couramment anglais grâce à son père, né en Australie, elle gardait un accent français à couper au couteau que ses camarades de classe se plaisaient à imiter dès qu’elle ouvrait la bouche. Une petite Française handicapée et orpheline. Elle ne pouvait pas faire pire. Elle cumulait toutes les tares possibles et imaginables ; elle était au bas de l’échelle sociale et il était presque certain qu’elle garderait le statut de victime tout au long de sa scolarité. Du haut de ses douze ans, elle était très lucide. Les épreuves l'avaient fait mûrir plus rapidement que la moyenne et malgré son corps frêle et minuscule, elle avait l'esprit d'une grande personne.

HUIT ANS PLUS TARD. « Lou. » La jeune fille ne bougea pas d’un pouce, bien trop occupée à tapoter frénétiquement sur les touches du clavier de son ordinateur portable. « Lou ! » Les yeux rivés sur l’écran, la jeune femme continua à vaquer à ses occupations comme si elle était seule au monde. Elle était tellement concentrée qu'elle ne prêtait plus attention à ce qui l'entourait. « LOUISE, POUR L’AMOUR DE DIEU ! » Sortant de sa torpeur, l’étudiante leva enfin la tête pour faire face à sa tante, qui se tenait derrière elle depuis quelques minutes déjà. « Désolée. Je ne t’avais pas entendu. » Elle esquissa un sourire amusé, trouvant cette réplique plutôt marrante compte tenu de son handicap. Sa tante soupira, visiblement lassée par son comportement. « Tu as une idée du nombre d’heures que tu passes sur cette machine ? » Cette fois-ci, ce fut Louise qui soupira. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait entendu cette phrase au cours des derniers mois. Sa tante semblait voir Internet comme un véritable fléau et elle ne cessait de lui dire que ce n’était pas comme ça qu’elle allait se faire des amis. C’est là qu’elle avait tort ; les seuls amis de Louise étaient virtuels. Pour une jeune fille comme elle, qui n’était pas "normale", c’était le meilleur moyen de se lier avec d’autres jeunes de son âge. Elle était plutôt du genre solitaire et réservée, à se faire le plus discrète possible pour ne pas attirer le regard des autres. La faute à toutes les moqueries qu’elle avait subies au collège. La faute à cet abruti au lycée qui avait parié avec ses copains qu’il parviendrait à séduire "l’handicapée de service". Ces choses là laissaient des traces et elle se sentait bien plus en sécurité derrière son écran. Là, elle pouvait vraiment discuter et être elle-même sans avoir peur d’être jugée. Mais ça, sa tante ne pouvait pas le comprendre. « Je fais des recherches pour la fac. » C’était probablement le mensonge le moins crédible de tous les temps mais elle affichait un sourire qui se voulait sincère. Le regard de sa tante se posa sur la page internet ouverte sur l’écran et elle croisa les bras, mécontente. « Des recherches. Sur twitter. Bien sûr. » La jeune femme s’empressa de fermer la page twitter qui était ouverte. Cela faisait quelques temps qu’elle discutait par tweets interposés avec un jeune homme aussi mystérieux qu’intéressant qu’elle n’avait jamais vu mais qu’elle avait l’impression de connaître par cœur malgré tout. « Je ne fais rien de mal. Je parle juste avec des gens, c’est tout. » Elle savait qu’elle ne comprendrait pas mais elle tenait une fois de plus à lui expliquer qu’il n’y avait rien de mal à parler à des gens sur Internet. Tout le monde le faisait ! Ce n’était pas plus dangereux que d’accoster un mec qu’on ne connaissait pas au détour d’une rue. De nos jours, il fallait se méfier de tout et de tout le monde. Il y avait autant de détraqués dehors que sur la toile. « Tu sais que tu peux aussi leur parler de vive voix, en sortant dehors au lieu de rester cloîtrée devant ton ordinateur ? Ça peut paraître surréaliste mais il y a un monde derrière ta fenêtre. Avec de vrais gens. Des gens en chair et en os, qui parlent au lieu de taper sur des claviers. » Le ton qu’elle avait employé blessa Louise mais elle ne montra rien. Elle lui parlait comme si elle était la dernière des idiotes. Sa famille ne savait rien de tout ce qu’elle ressentait. Du mal qu’elle avait à gérer son handicap, de toutes les moqueries et autres humiliations dont elle avait fait preuve. Louise n’avait jamais rien dit. Parce qu’elle estimait que ça n’avait pas grande importance et qu’elle était d’une positivité sans faille ; elle n’était pas le genre de fille déprimée qui passe son temps à se plaindre. Au contraire. Elle allait de l’avant, affrontait les problèmes à bras le cœur au lieu de simplement les contourner… Seulement, elle n’était pas très douée pour les relations humaines. Elle se sentait tellement en sécurité derrière l’écran de son ordinateur qu’elle n’avait pas forcément envie de changer ses habitudes. Elle parlait aux gens, bien sûr. Elle était souriante et son boulot de vendeuse l'obligeait à mettre sa réservé de côté pour aller au devant des clients. Elle avait mêmes quelques copains de fac avec qui elle discutait pendant la pause déjeuner ou durant les intercours, des gens qu'elle appréciait, avec qui elle pouvait rire et passer le temps. Mais ce n’était pas de véritables amis. D’une certaine manière, il n’y avait que sur les réseaux sociaux et autres forums de discussions qu’elle se sentait vraiment libre d’être elle-même sans redouter les jugements. N’attendant aucune réponse, sa tante lui adressa un sourire. Louise savait qu’elle n’aimait pas les conflits et généralement, c’était la première à changer de sujet quand les choses dégénéraient.  « Je venais te dire qu’on va au centre-commercial. Si tu veux te joindre à nous…  » Le "on" en question regroupait sa tante, son oncle et sa cousine. Et si elle n’aimait pas vraiment les sorties, elle ne pouvait clairement pas refuser une virée au centre-commercial avec les siens. Ils s’entendaient à merveille tous les quatre et elle était tellement reconnaissante à son oncle et sa tante de l’avoir élevée comme leur propre fille… Elle chérissait sa famille plus que tout. Et avec eux, elle n’avait pas besoin de faire semblant. Ils l’aimaient comme elle l’était, avec ses petites imperfections et ses gros défauts.

Tu viens d'obtenir ton passeport pour pénétrer dans le merveilleux pays des petits animaux à poche, tu vas donc pouvoir te fondre dans la masse avec ce magnifique costume de kangaroo. Nous te conseillons fortement de passer en premier lieu par la case du bottin, afin que personne ne copie ton visage en guise de masque (hé oui la contrefaçon est partout!) ainsi que de créer un sujet à ton effigie pour te trouver des liens, la population australienne est chaleureuse comme le soleil flamboyant, alors ne fais pas ton timide ! Il sera également nécessaire de te rendre au bureau du recensement pour indiquer ton métier ou les études que tu suis, ainsi que ton logement et ton statut privé (on ne sait jamais quelque fois qu'un rival kangaroo voudrait te piquer ta girlfriend) ! Tu peux également faire preuve de curiosité en toute discrétion par le biais des ask, mais tu peux aussi partager des discussions plus personnelles avec le téléphone (non ce n'est pas le téléphone rose mais bien le téléphone pur et simple) ! Si tu manques d'amour, les scénarios sont là pour compenser ce manque d'affection, et si tu te sens un peu perdu au milieu de cette vague de fou à lier, des kangaroos à peu près normaux seront ravis de t'aider via le parrainage. Pour finir et parce que nous aimons plus que tout nous amuser, tu pourras devenir le roi de ce que tu souhaites dans la partie jeux, et pour plus de péripéties dans la petite vie de ton bébé, n'hésites pas à l'impliquer dans des situations périlleuses en l'inscrivant au loto du rp (et bien sûr nous dénigrons toute responsabilités pour les conséquences graves possibles ) Have fun kangaroo ! Et saches que nous t'aimons déjà. Gros comme une meute de kangaroos