« Allez les filles, on va en boite maintenant ! » Glissant les yeux sur mon amie, je fronça les sourcils. Je n'avais aucune envie d'aller en boite de nuit maintenant, ni jamais. À ce moment même, j'avais envie de rentrer à la maison, de mettre mon pyjama le plus confortable et de dormir une heure ou deux, ou toute la nuit. Depuis quelques jours, j'étais de plus en plus fatiguée. Je ne suivais plus rien et passais la moitié de ma journée à dormir partout où je le pouvais. Dans la salle de repos du studio, sur le canapé, dans le taxi qui me ramenait à la maison. J'étais submergée par mes émotions, mes sentiments et ce n'était rien de le dire. Aujourd'hui était le dernier jour légal pour que je puisse me faire avorter ici. Si je voulais le faire d'ici dix à quinze jours, j'allais devoir m'exiler à l'autre bout de la planète. J'étais donc définitivement coincée. Mais n'est-ce pas ce que je voulais ? Je ne savais plus trop. Jonah ne répondait toujours pas au téléphone, je n'avais pas revu Austin depuis trois bonnes semaines, depuis notre petite entrevue à vrai dire. J'avais parlé de ma grossesse avec Jaelyn mais je n'avais pas pu choisir alors je laissais le temps choisir pour moi. Peut être que le bon dieu allait m'envoyer un signe. « Vous voulez pas venir boire un coup chez moi plutôt ? » Demandais-je alors que le serveur venait nous apporter l'addition. Nous étions douze, douze mannequins dans un restaurant chic de la ville. Les filles me regardèrent et froncèrent les sourcils. J'étais la première à faire la fête mais aujourd'hui était déjà la deuxième fois où je leur faisais part de mon envie d'être 'au calme'. Je sentis une main se poser sur mon épaule. Jacynthe avait fait le tour de la table et m'adressait un léger sourire. « Ce n'est pas parce que tu as Jonah ou Austin dans la tête que tu n'as pas le droit d'aller regarder les autres hommes de la ville princesse » Jonah, dans mon esprit ? Jamais. Que néni. Je me mentais à moi même. Dès que je pensais à ma grossesse, je pensais à lui. Dès que je pensais à mon futur, je pensais à Austin, à croire que les choses étaient bien délimitées, ce bébé étant mon présent. « Je n'ai jamais dis que je n'avais pas envie d'être draguée ou autre Jac' ! Ne mélange pas tout » Elle pose sa carte de crédit, c'est à son tour de payer pour nous toutes. Elle m'adresse un clin d'oeil et fait signes aux autres filles de se lever. « Alors on y va ! » Je me force à rire, à sourire le plus sincèrement possible et je me lève, perchée sur mes dernières louboutins, fraichement reçues le matin même. Je commence à regretter mon choix. Rester toute la soirée et danser avec des escarpins de quinze centimètres risque d'être difficile dans mon état de fatigue actuel. Nous attendons quelques minutes le taxi en riant, discutant de tout et de n'importe quoi. Ce soir, il va falloir que j'oublie un peu plus mes problèmes. Je veux rentrer mais je sais pertinemment que cette sortie va me faire un bien fou, ou pas. Alors qu'un taxi arrive, je monte dedans accompagnée de quelques amies. Le trajet se fait plutôt silencieux et je remarque que la main droite que Cassie tremble légèrement. User de drogue – plus ou moins douce – n'est pas une légende urbaine dans notre métier. Je sais que Cassie se drogue régulièrement mais je ne dis rien. Ce n'est pas le moment de l'afficher devant les autres filles qui rient d'une photographie qu'elles viennent de trouver. Ce monde ne sera bientôt plus qu'un lointain souvenir. Il est prêt d'une heure vingt et ma nuit est loin d'être finie. Arrivant devant la boite de nuit, je sors la première de la voiture et souris en voyant la file d'attente et le clin d'oeil que nous fait le vigile. Il décroche la barrière de soie rouge et nous laisse passer. Entre temps, Jacynthe les a prévenu de notre arrivée. Elle a des contacts partout en ville et c'est toujours très agréable. Je sens quelques regards se poser sur moi, sur nous alors que l'on entre dans le club. Douze nanas qui entrent de la sorte, ça ne passe pas inaperçu, loin de là. Un léger sourire se glisse sur mon visage alors que je repousse une mèche qui me gène. « Je vais chercher de quoi boire » beugle Jacynthe et je la suis, courant à moitié sur mes échasses. Ma jupe crayon monte encore un peu plus et je m'efforce de tirer dessus pour cacher le peu de peau que je peux cacher. Elle commande quelques bouteilles et repart à la table, ne me calculant pas. « Ne mettez que du soft dans mon verre s'il vous plait mais facturez le au même tarif qu'une boisson alcoolisée » hurlais-je au barman qui me regarde en fronçant les sourcils avant d'acquiescer. Je le remercie, lui glissant un billet de cinquante dollars et lui adressant un clin d'oeil. Je me dirige vers la table où se trouve les filles. Quelques minutes plus tard, le barman arrive en 'grande pompes'. Baguettes fluorescentes dans l'eau, de très légère baguettes pétillantes planté dans le plastique de la bouteille. Ils ont mis le grand jeu et cela a le don de faire rire les filles et moi aussi, je dois bien l'avouer. Le jeune homme nous sert rapidement, m'adressant un clin d'oeil que Cassie remarque rapidement. Elle ne se gêne pas pour me dire qu'il est pas mal et que je devrais foncer s'il me plait. Je ris à gorge déployée face à cette remarque. Un jour, peut être. Je bois mon verre de jus d'orange assez rapidement et entraîne quelques filles sur la piste de danse. Une heure se passe et j'enchaîne les verres de soft. Aucune goutte d'alcool pour moi, c'est plutôt clair. « Y a Austiiiiiiiiiin qui te regarde !! » hurle Jacynthe complètement bourrée. Je tente d'agir comme elle le fait, de rire et de sourire à tout ce qu'elle tente de me dire alors que je n'ai qu'une envie : vomir. Je ne l'avais pas vu de la soirée, rien et là, instantanément, une boule se forme dans mon estomac. « Bah qu'il me regarde ! » répondis-je à mon amie en l'entraînant vers la piste de danse. Je commence à danser avec mon amie, à me déchaîner comme jamais. Dès qu'elle entend les premières notes de la nouvelle chanson de Lady Gaga, elle saute de joie et se déchaîne encore plus. On dirait deux folles avec leur verre d'alcool à la main. Je ris de la situation. Nous formons un sacré duo ! J'espère qu'Austin ne viendra pas, je l'espère vraiment. Je lance un coup d'oeil dans sa direction et il finit un verre cul sec. Je déglutis avec difficulté. Il ne va pas rentrer seul ce soir. Il ne rentrera pas seul et ce ne sera pas avec moi.

Je sors de l'appartement pour descendre au liquorland une rue plus bas et nous refaire un stock. C'est dingue ce qu'on peut consommer dans cet appartement, on ferait bien de négocier un forfait! Quoi qu'avec Scar qui a du renoncer et Lenny qui la soutient en de rares occasions - quand elle regarde quoi - ça fait un sacré stock en moins à ramener. Jagger, Vodka, Jack Daniels... ça devrait le faire, n’exagérons pas, ce n'est que la pré-soirée et on est quatre. J'en profite pour téléphoner sur le chemin du retour. « Hey vieux! On sort avec Jax, Toni et Josh, ramène toi! On boit à l'appart', dis moi si tu viens ou si tu nous rejoins direct là-bas. » Pas sur que Zachary aie envie de se joindre à nous mais je tente. Je rentre et on joue bêtement à je n'ai jamais, jeu dont je ne raffole pas mais auquel je participe sans râler, après tout, tout est bon pour boire. Zach nous rejoint rapidement, on enchaîne sur plusieurs pyramides et quand le stock arrive à vide, on décolle. On s'est bien chauffé, ça va être une bonne soirée. J'ai les idées un peu en vrac mais je gère, mieux que Josh en tout cas. En revanche Toni me défonce, le gars donne l'impression d'avoir bu de l'eau toute la soirée, je suis pourtant certain qu'il a bu autant si ce n'est plus. J'en serais presque jaloux. Ou pas, dites moi le but de boire autant si c'est pour être toujours aussi... comment dire... vivant... après.

On arrive devant la boite dans laquelle je pense honnêtement ne pas rentrer : si c'était la mienne, face aux yeux défoncés de Josh, je peux vous dire qu'il resterait dehors. Mais on est pas n'importe qui, alors on passe sans le moindre soucis, zappant la file d'attente et avec une bouteille de champagne offerte en prime. Elle est pas belle la vie? On offre la bouteille en question à un groupe de cinq filles parfaitement dessinée, elles la savoureront bien mieux que nous. La petite coupe tels des riches péteux, très peu pour moi. L'une d'elle est à fond sur Zachary, voir deux... de la fight, de la fight! Je me penche par dessus l'épaule de mon meilleur ami pour me faire entendre. « Tu ne rentres pas seul ce soir! » Je lu fais un clin d’œil et souris bêtement. Ça monte, doucement, je me sens de plus en plus léger, jusqu'à ce que mon regard se pose sur Jules. Il y a une centaine de filles présentes, pourquoi a t-il fallut que ce soit son corps qui attire mon regard comme un aimant? Et quel est l'enfoiré qui vient de me mettre 400 kg sur les épaules? Fini la légèreté et le sentiment de liberté. Je déglutis en la voyant vider d'une traite un verre d'alcool. Je m'en veux mais l'espace d'une seconde, mon regard s'illumine d'espoir car j'en déduis qu'elle a avorté. Mais non, je la connais bien assez, je l'ai compris lors de notre dernière conversation qu'elle ne le ferait pas, elle est juste inconsciente. Je l'observe de haut en bas, n'essayant même pas de le cacher. Sa pote me souris bêtement, ce à quoi je tourne le dos. « J'arrive. » Je crois que Zach veut me retenir, mais il est trop tard. Je vide ce qui reste de mon verre et me dirige d'un pas mal assuré vers elle. Ça tangue bordel. Elle n'a pas l'occasion de me voir arriver puisqu'elle est dos à moi, de toute façon, elle semble bien trop déchaînée pour se rendre compte de quoi que ce soit. Arrivée derrière elle, je pose mon menton sur son épaule, un appuie dieu merci, et glisse mes mains sur ses cuisses en prenant soin de redescendre ce qui lui sert de jupe. Ça va pas la tête? Vient en culotte la prochaine fois. Je fais un signe approximatif à sa copine, n'ayant pas la force de crier par dessus la musique, elle n'a qu'à comprendre que je lui emprunte sa pote. Ma main glisse dans celle de Jules que je sers fermement pour quitter la piste de danse, et tant pis si elle n'a pas la moindre envie de me suivre, je ne lui laisse pas vraiment le choix. On arrive sur le côté du bar, la musique va un peu moins fort ici même si ce n'est pas encore ça mais on est pas vraiment à l'endroit idéal pour parler. J'appuie un bras contre le mur pour tenir debout et la coince par la même occasion entre ce dernier et moi.  « T'es complètement inconsciente? Si t'en veux pas de ce bébé, suffit de demander, je t'accompagne à la clinique! T'es défoncée! Tu veux un mongole comme son père? » Elle est trop facile celle-là. Non sérieux, je m'en fou un peu du gosse mais ça me tue de la voir aussi irréfléchie... Pourtant pour me battre, faut se lever tôt mais même moi j'arrive à réaliser que c'est une mauvaise idée.

Danser comme une déjantée me fait du bien. Je me dandine dans tous les sens, ma jupe remontant à chaque mouvement. À cette allure, je pense que toutes les personnes présentes vont pouvoir admirer mon postérieur d'ici une dizaine de minutes tout au plus. Mais je m'en fiche. Je me fiche que mon postérieur soit en premier page demain. Je me fiche bien de cela, tant qu'on ne parle pas du ventre très légèrement arrondie qui la fait remonter un peu plus vite que d'habitude. Face à Jacynthe, je ris et bois mon verre de soft. Il est bientôt vide et je sais qu'elle va se proposer d'aller m'en chercher un. Il faut que je prenne cette initiative car il est hors de question qu'elle se ramène avec de l'alcool et je ne compte pas lui dire que je ne veux pas d'alcool. Mon haleine est fraiche, bien plus que la sienne et j'éclate de rire, grimaçant légèrement, lorsqu'elle me parle avec son haleine qui sent tout et n'importe quoi. Dieu que c'est répugnant. Dire qu'en temps normal je suis comme elle, à boire jusqu'à ne plus me souvenir de rien, jusqu'à ne plus pouvoir marcher droit. Je dois avouer que ça me manque mais pas autant que je l'aurais pensé. Il n'y a que le vin qui me manque réellement et c'est bien dommage. Mais ce n'est que six mois de sevrage, six mois qui vont faire du bien à mon corps, beaucoup de bien. Alors que je sens des mains se poser sur mes cuisses, je sursaute et me prépare à donner un coup de coude à l'étranger qui ose me toucher quand je reconnais Austin. Il est complètement mort et ose venir me voir. Après ce que l'on s'est dit la dernière fois, je ne l'imaginais pas se pointer comme ça et encore moins me rhabiller comme une enfant. Pour qui se prend-il ? Je sens la colère monter mais je tente de tout cacher. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'une Jules complètement bourrée sauterait au cul de ce cher Hemsworth. Je n'arrive pas à surjouer, c'est plus fort que moi. Quand il m'attrape la main, je tends mon verre à Jacynthe et lui fais signe que je reviendrais rapidement. Je glisse les yeux sur la piste et vois Zachary me dévisager alors que le bel australien m'emmène je ne sais où. Un léger sourire se dessine sur mon visage. Rendre jaloux Zachary est mon nouveau dada. Lui et moi, c'est comme les chips et le chocolat, ça ne va pas ensemble mais alors pas du tout ! Pour tout dire, on se déteste et pas qu'un peu. Il ne supporte pas la pseudo influence que j'ai sur son ami et je ne supporte pas la façon dont il parle de lui. Il semble bien plus attaché à lui qu'il ne le dit. À vrai dire, j'en viens carrément à me demander si Zach n'est pas amoureux d'Austin. Alors que j'entends la musique s'éloigner, je regarde le jeune homme et fronce les sourcils. Il me pousse légèrement contre un mur et je m'attends déjà au pire. Faites qu'il ne m'embrasse pas. Intérieurement, j'en crève d'envie, mais je préfèrerais qu'il le fasse alors qu'il n'a pas bu. Il est défoncé ou sur le point de l'être pour de bons. Ses yeux en disent longs sur le début de sa soirée. Je soupire légèrement et tourne la tête dès qu'il ouvre la bouche. Ça ne sent pas bon mais alors pas bon du tout. Il y a du mélange, ce n'est pas possible autrement. Sa voix le traduit trop rapidement. « T'es complètement inconsciente? Si t'en veux pas de ce bébé, suffit de demander, je t'accompagne à la clinique! T'es défoncée! Tu veux un mongole comme son père? » Je tourne la tête rapidement et le dévisage. Si j'avais des revolvers à la place des orbites, il serait mort sur le sang. Pour qui se prend-il ? « Tu te prends pour qui Austin ?! Si j'ai envie que mon gosse soit un attardé, c'est mon choix ! » Commençais-je par hurler. On pouvait parler normalement mais j'avais envie de lui sauter à la gorge et de l'étrangler. Je ne relève même pas ce qu'il dit sur Jonah. Il le déteste, je le déteste et pour le moment, c'est tout ce qui nous lie. « M'emmener où ? » lançais-je, d'une façon purement rhétorique. « À la clinique ? C'était il y a quinze jours qu'il fallait s'en inquiéter espèce d'abruti ! C'est trop tard maintenant Austin ! » Une insulte, une. Ce n'est que le début, j'en mets ma main à couper. Le délai légal finit ce soir et avec ce qu'il vient de me dire, j'ai presque envie de lui prouver que je ne suis pas si inconsciente qu'il le pense. J'aurais presque envie de lui prouver que je peux avoir un enfant et m'en occuper comme il faut. « Tu te prends vraiment pour le roi du monde ! Mais tu sais quoi ? L'inconscient ici c'est toi ! C'est toi qui est défoncé et qui me tripote devant tout le monde ! » Ca ne m'aurait pas gêné si tout cela était sincère mais là, je sais que c'est l'alcool qui parle. Je soupire et ne me gêne pas pour lui envoyer toute mon haleine en pleine tronche. Être belle et être une princesse qui pète des bulles de savon, trop peu pour moi, surtout aujourd'hui. « J'ai pas bu une goutte d'alcool de la soirée, je ne bois que du jus d'orange » finis-je par placer en le regardant. Ses yeux sont globuleux et il me regarde comme si je venais de lui lire le code civil. Je soupire et secoue la tête. « T'es pitoyable Austin, pitoyable » Je pose ma main sur sa joue et soupire. Je ne fais que ça, soupirer. Il me désespère. J'attends ses réponses avec impatience. Ça va mal finir. Une fois de plus ou de moins, je ne suis plus à ça..

Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas laissé Zach m'empêcher de faire cette connerie. Cette soirée est à la base là - dans mon cas - dans le simple but de ne plus penser à elle : boire, oublier et rentrer accompagné, évidemment. Je taquine Davenport, mais il va de soit que je ne rentrerai pas bredouille en me contentant d'une estomac retourné. Je peux vous dire qu'il y a autre chose qui va finir retourné, et je ne parle pas de quoi mais bien de qui. Vous avez demandez le prince charmant, il est ici présent, Austin Hemsworth à votre service. Je souris bêtement à cette pensée, bien que déjà absorbé par Jules que j'emmène plus loin et qui m'empêche de réellement déconner. Je n'arrive plus à tout prendre à la légère quand il s'agit d'elle, ce qui me dépite encore plus. Je ne veux pas changer, pour personne. Je l'aimais bien moi l'insouciant qui n'a conscience de rien, parce qu'il n'avait pas de problème lui. « Tu te prends pour qui Austin ?! Si j'ai envie que mon gosse soit un attardé, c'est mon choix ! » Je hausse les épaules. Il va être beau ce bébé! Il part déjà avec une longueur de retard quand on voit la gueule de son père mais si en plus sa mère le nourris à la vodka... J'ai hâte de voir le résultat, juste histoire de bien me marrer. « À la clinique ? C'était il y a quinze jours qu'il fallait s'en inquiéter espèce d'abruti ! C'est trop tard maintenant Austin ! » Je rigole même si j'ai presque envie de lui en coller une. Qui a décrété qu'un homme ne frappait pas une femme? C'est nul, elles veulent l'égalité des sexes, mais seulement quand ça les arrange! Bon, je m'en voudrais à vie de lever la main sur elle de toute façon, soyons honnête, je n'ai jamais frappé personne et ça n'arrivera pas. La seule pensée que son père aie pu le faire me rend malade. « Comme si c'était ma décision! » Je m'y vois moi la mettre dans la voiture " surprise chérie, on avorte aujourd'hui ". Ma vie ce serait terminée à cet instant précis. Faut qu'elle arrête de tout me mette sur le dos, je n'y suis pour rien dans cette situation. Je n'ai jamais voulu d'enfant, ça ne viendra probablement jamais, je suis toujours très prudent pour que ça n'arrive pas. Je plains presque Jonah pour le coup mais fallait réfléchir monsieur! Elle devrait être fière et contente de moi au lieu d'hurler, je pense à son précieux bébé et à ce qu'il ingurgite, j'essaye d'être le meilleur ami dont elle a soit disant besoin. « Tu te prends vraiment pour le roi du monde ! Mais tu sais quoi ? L'inconscient ici c'est toi ! C'est toi qui est défoncé et qui me tripote devant tout le monde ! » J'ai un sourire en coin alors que mon regard descend automatiquement pour s'arrêter sur ses cuisses pratiquement complètement dévoilées. « En quoi ça fait de moi un inconscient? Je m'en fou de ce qu'on dit Jules! Et je ne te tripote pas, je te signale que t'as oublié tes vêtements, nuance! » J'hurle plus qu'il ne le faut mais mon état ne me permet pas vraiment de régler le volume en fonction du bruit qui nous entoure. « J'y peux rien si t'as oublié de t'habiller! T'as dis que t'avais besoin de ton meilleur ami... et bah il n'aime pas ta tenue! Pas si quelqu'un d'autre que lui peut la voir! » Je veux désigné la foule du doigt mais je tangue, alors je reporte mon attention sur elle. Je n'avais pas réalisé que nous étions en mer. Je lui adresse un sourire en coin, je vais m'en manger une, je le sais, je peux même admettre que je la mérite. Mais j'en ai besoin, j'ai les idées en vrac alors elle va juste me rendre service sans s'en rendre compte. Je pense pourtant chacun de mes mots, ce genre de tenue, ça va bien sur les petites allumeuses mais pas sur elle... le nombre de mec qu'elle va attirer, ça va pas la tête? Ceci dit, elle peut sauter tout ce qui bouge, personne ne risque d'empirer son état. Je ne suis juste pas d'accord avec cette idée. non pas que je veuille d'elle en burqa mais il y a un minimum de centimètres à respecter pour la taille d'une jupe, ça ne devrait même pas se retrouver en commerce ces vulgaire bouts de tissus. J'essaye de me répété ses paroles mais j'ai du mal à les assimiler, c'est impossible qu'elle n'ai pas bu... je l'ai vue. Elle dansait comme une déchaînée, faut bien un peu d'alcool dans le sang pour se trémousser à ce point! « T'es pitoyable Austin, pitoyable » Sa main froide se pose sur ma joue, me ramenant à la réalité par la même occasion. Je pose ma main sur la sienne et appuie ma joue contre celle-ci, bon sang que ça fait du bien. « Pas plus que d'habitude... » Je soupire. J'aime me casser, ça empêche les autres de pouvoir le faire... et franchement le nombre de fois ou elle ma vu dans cet état, c'est pas nouveau! Sauf que d'habitude je danse, je m'amuse, je ne me soucie de rien. Je ne veux rien dire pour ne pas empirer mon cas, mais je meurs d'envie de lui préciser que je ne suis pas un exemple, qu'elle aussi est pitoyable : c'est pas très flatteur une femme enceinte qui danse comme une stripteaseuse. Oui, gardons cette pensée pour nous (je suis plusieurs, je débats sans cesse avec l'autre moi). « J'ai bien envie de t'embrasser mais j'suis sure que ça suffirait à faire boire le bébé... Et puis j'ai pas envie de m'en prendre une. » L'alcool rend honnête, bien que je ne me serais sans doute pas gêné pour lui faire remarquer en tant normal. Malgré ma capacité surprenante à raisonner, je passe une main dans sa nuque alors que l'autre se glisse dans sa chute de rein pour l'emmener contre moi. J'avais presque oublié le gout de ses lèvres, que je pensais ne jamais retrouver. Quitte à ce qu'elle me hurle dessus, autant que j'y gagne quelque chose.

« Comme si c'était ma décision! » Je le regarde avec mépris. Il n'a pas tord mais c'est plus fort que moi. Je lui ai demandé de l'aide, je lui ai demandé de m'aider à faire un choix et il a préféré faire le mort, ne rien répondre et me laisser filer. Il y a quinze jours, il a préféré jouer à l'abruti et maintenant il revient sur ses pseudos positions. Je me demande si tout cela est sincère. Qu'est-ce qui m'assure que ce n'est pas l'alcool qui parle pour lui ? Après tout, on dit souvent que l'alcool nous fait être sincère et dire ce que l'on pense tout bas. J'aurais du le faire boire il y a quinze jours quand tout était possible, j'aurais du. Je soupire et plante mon regard dans le sien. Austin et moi, c'est les montagnes russes dès qu'on ouvre la bouche. Dès que je suis avec lui, j'ai l'impression de monter dans le dernier manège assentionnel et de partir pour une heure de looping, de ralentissement et d'accélération. Il a un drôle d'effet sur moi et pour tout dire, j'aime ça autant que je déteste cet effet qu'il a sur moi. J'ai l'impression d'être un jouet, une gamine qui vit tout pour la première fois alors que ce n'est pas le cas, loin de là même. Alors que je voudrais être calme, je lui hurle dessus, je lui dis tout ce que je pense de cela, de sa façon d'agir et lui donne un avis simple : l'inconscient ici c'est lui ! Que veut-il ? Se retrouver en premier page du dernier magasine people demain parce qu'il a été vu entrain de me rhabiller en pleine boite de nuit ? Veut-il qu'une rumeur de plus pèse au dessus de sa tête quand le monde va apprendre que je suis enceinte ? Personne ne pensera à Jonah. Tout le monde pensera à lui. C'est ce qu'il veut, vraiment ? « En quoi ça fait de moi un inconscient? Je m'en fou de ce qu'on dit Jules! Et je ne te tripote pas, je te signale que t'as oublié tes vêtements, nuance! J'y peux rien si t'as oublié de t'habiller! T'as dis que t'avais besoin de ton meilleur ami... et bah il n'aime pas ta tenue! Pas si quelqu'un d'autre que lui peut la voir! » Je le regarde et ouvre la bouche pour lui hurler dessus avant de me raviser. Il est jaloux. Ja-loux. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres mais je le stope en plein chemin. Et le fusille du regard. Il n'a rien à dire sur ma tenue. Ou peut être que si, je ne sais plus trop quoi penser, quoi dire. C'est le genre de réaction que j'aurais adoré il y a huit mois mais maintenant ? Je ne sais plus. Je suis perdue. Autant me jeter au milieu de l'Atlantique et me laisser rejoindre le bord, ce sera toujours plus facile que de suivre cet ascenseur émotionnelle qui me retourne l'estomac à chaque nouvelle étape. « Je m'habille comme je veux Austin, comme je veux. Ça ne t'a jamais gêné » Après tout, c'est vrai. Quoi que. À l'époque, nous étions un couple aux yeux de tous et il ne se gênait jamais pour se coller à moi histoire que personne ne voit rien, absolument rien. Une nouvelle boule se forme dans mon estomac. J'ai l'impression qu'une pierre vient de tomber dans mon estomac pour tout dire. Je déglutis et finis par lui dire qu'li est pitoyable parce que c'est ce qu'il est. Il me prend pour acquise, pour sa poupée rien qu'à lui et je ne peux plus l'accepter. Dans six mois nous serons deux, je devrais faire attention à tout ce que je fais, à tout ce que je dis. Il n'y aura plus que moi. Je ne sais plus quoi faire, quoi dire. Je suis entrain de plonger et je sais que c'est mal. Il ne faut pas que je me fasse attraper, pas maintenant. Quinze jours sans nouvelle, il débarque et je suis perdue. Putain Austin. Ma main sur sa joue, un léger frisson me parcourt quand il pose la sienne dessus et que je croise son regard. On dirait deux adolescents et j'aime ça, étrangement. Je me suis toujours battue pour être considérée comme une adulte et on dirait une gamine de douze ans face à son premier amour. C'est peut être ce qu'est Austin. C'est même sûre. Mais c'est mon meilleur ami par dessus tout. Gâcher une histoire pour garder son meilleur ami m'a toujours fait hurler de rire mais pour une fois, je comprends. « J'ai bien envie de t'embrasser mais j'suis sure que ça suffirait à faire boire le bébé... Et puis j'ai pas envie de m'en prendre une. » Je le regarde et éclate de rire, laissant glisser ma main. « Oui tu as les lèvres imbibés d'alcool comme une éponge » lui lançais-je en secouant légèrement la tête alors qu'il s'approche de moi. Je ne bouge plus. Je suis raide comme un piquet et même une tornade ne pourrait pas me fair ebouger d'un centimètre. Je ne sais plus quoi faire. Me dérober ou profiter de ce moment. Je ne veux pas profier du fait qu'il soit bourré mais je crève d'envie de l'embrasser depuis trop longtemps. Me jeter dans les bras de Jonah a été une tentative des plus idiotes à l'époque. J'aurais très bien pu surmonter les fracas de la vie d'Austin toute seule. Tout serait si différent. Je le laisse m'attirer vers lui et, alors que nos lèvres sont à quelques centimètres l'une de l'autre, je lui adresse un léger sourire. « J'espère que je suis la première femme enceinte que tu embrasses » lançais-je tout bas, de façon à ce qu'il l'entende sans vraiment comprendre. À vrai dire, il est tellement défoncé qu'il ne comprendra rien. Je ne peux pas lui en vouloir. Je pose doucement mes lèvres sur les siennes et sens une pression sur mon dos. OK. Niveau supérieur. Ce n'est pas comme d'habitude. Peut être parce qu'il est défoncé et que je ne le suis pas. Je n'en sais rien mais des tonnes de sentiments traversent mon corps. Je lui mes bras au niveau de sa nuque et glisse une main dans ses cheveux, à la base de sa nuque. Je commence presque à jouer avec une de ses mèches, prise dans l'action, que je reste sur ma faim quand il se détache. Bordel. Je fais un pas en arrière et le regarde, portant une main sur ma bouche. Pas bien Jules, pas bien ! Penses à Coleen et à Taylor. J'espère que personne n'a rien vu. Je prie qu'aucune photographie ne se retrouve dans un bouquin dès demain. « Ta conscience peut s'en sortir avec ça mais pas la mienne. Je peux pas faire ça à Coleen. J'ai besoin de stabilité Austin » Je le regarde. Je sens les larmes monter. Pourquoi avoir ressenti tant de choses pour le rembarrer trois secondes plus tard. Mes phrases sont décousues. Je sais très bien que ce n'est que des mensonges mais je ne veux pas qu'on dise que les deux ennemies se font des coups de cette ampleur. Mes yeux se remplissent de larmes et je me mords la langue pour ne rien laisser sortir. C'est dur mais je dois le faire, je ne dois pas craquer devant le jeune Hemsworth. Interdiction.

Le regard méprisant qu'elle m'adresse me fait doucement sourire, parce que je sais parfaitement que j'ai raison. Elle ne m'aurait jamais pardonné si je lui avais demandé de mettre fin à sa grossesse... je n'étais personne pour le faire, je ne me donnais pas ce droit. A côté de cela, c'était l'unique conseil que j'avais à lu fournir, il était hors de question que je l'encourage à garder le gosse, j'étais donc réduit au silence. Si je penchais dans sa décision, elle me le reprocherait à vie alors autant la fermer. Au lieu de m'en pendre une, un sourire se dessine sur ses lèvres quand je parle de sa tenue et je ne peux m'empêcher d'avoir un air surpris mais satisfait. Elle ne me contredit pas, parce qu'elle sait parfaitement que ses vêtements sont beaucoup trop courts! « Je m'habille comme je veux Austin, comme je veux. Ça ne t'a jamais gêné » Je pousse un long soupire. Forcément, avant soit elle sortait avec ses potes et au moins je n'avais pas à constater la taille de ses robes, soit elle passait la soirée collée à moi et dans ce cas là, je n'avais pas trop de soucis à me faire malgré les regards vicieux que certains mecs lui lançaient. Là, elle était à découvert, complètement seule et défoncée aux yeux de tous même si ce n'était heureusement pas le cas. Je décide de ne pas répondre et hausse simplement les épaules, une déclaration sans retour ça m'a suffit, je ne m'exposerai plus à elle comme j'ai pu le faire lors de notre dernière conversation. « Oui tu as les lèvres imbibés d'alcool comme une éponge » Tant pis pour elle, je suis déjà lancé pour l'amener à moi et goûter à nouveau à ses lèvres. On a été idiots. Sans ce bébé, tout serait encore possible mais là je me trouve dans une impasse dans laquelle je fais forcément faire demi tour, je ne me jetterai pas droit dans le mur. Je fini par m'éloigner d'elle tant que j'ai encore un minimum de retenue. « Ta conscience peut s'en sortir avec ça mais pas la mienne. Je peux pas faire ça à Coleen. J'ai besoin de stabilité Austin » Je ne peux m'empêcher de rire nerveusement, qu'est ce qu'elles viennent foutent dans ma soirée sérieusement? « J'vais te répéter combien de fois qu'y'a rien du tout avec Coleen? J'vais démentir tout demain avant qu'elle ne passe pour la cocue de service. » C'est déjà le cas et je n'aime pas l'idée que son image en prenne un coup car clairement, ça me soûlerait dans l'autre sens. Qu'elle couche avec qui elle veut, ça je m'en fou éperdument, mais passé pour le mec trompé, thanks but no thanks. Je ne me prononce pas au sujet de Taylor parce que je n'en vois pas l’intérêt - ou plutôt que je ne sais réellement quoi en dire. Je m'éloigne d'elle et ça tangue à nouveau mais je parviens à tenir debout et plaquer mon regard dans le sien. « Ça a rien avoir avec Dee ou Coleen... Qui a parlé de stabilité? C'était juste une impulsion Jules, tu penses sincèrement que j'ai envie de me caser et d'élever le môme d'un autre? » J'agite la tête négativement pour répondre à cette question au cas ou elle aurait un doute et je ne peux m'empêcher de rire bêtement, même si la situation ne m'amuse absolument pas. Mais qu'elle parle de stabilité... sérieusement, elle me connait, d'ou elle va croire que j'en ai envie? S'il ne s'agissait que d'elle, peut-être. Je crois que je pourrais renoncer aux autres, devoir me contenter de sa seule présence me semble amplement suffisant. Mais le bébé, c'est juste impensable. « Si t'as besoin de ton meilleur ami, je suis là... en gros inconscient, imbécile, abrutis et tous les autres adjectifs que tu m'as trouvé! Mais ça... j'peux pas... » Je lui adresse un regard désolé et me retiens de m'excuser. Mais m'excuser de quoi ? C'est elle qui l'a fait ce bébé en sautant dans les bras de Jonah. C'est que la dose d'alcool dans le sang me ferait presque pleurer. Je ne veux pas qu'elle me déteste mais je suis certain qu'elle le fait à cet instant précis. J'ai été débile - pour changer - de l'embrasser. De répondre à mes envies sans penser à ce qu'elle pourrait en déduire mais je ne suis pas dans le meilleur état pour réfléchir. Et puis je n'ai pas pensé une seule seconde qu'elle puisse en déduire que je voulais quelque chose de stable avec elle et le bébé.

Parler de Coleen n'était peut être pas la meilleure des choses à faire mais c'était plus fort que moi. J'avais été avec la jeune femme lorsque la nouvelle était sortie. Je me souviens encore de la scène. Mon portable venait de sonner alors que nous mangions nos Pizza et la photo de Taylor et Austin entrain de s'embrasser avait pris la totalité de mon écran. J'avais cru à une blague, à un montage mais non. Tout concordait. Les ombres étaient parfaites, le cadre aussi et cela avait fait de la peine à la jeune femme. Je l'avais prévenu, à trop s'approcher d'Austin, on finissait par souffrir. Je souffrais encore, près de neuf mois plus tard, c'était pour dire. Encore que notre histoire, notre cas, était bien différent de celui de la jeune femme, en quelque sorte. Je soupire et lui dis tout. Je ne peux pas faire ça à mon amie. S'il le peut, tant mieux pour lui mais c'est trop pour moi. C'est même impensable. Après lui avoir fait la leçon, je ne peux pas lui planter un couteau dans le dos de cette façon. Le jeune Hemsworth me connaît et il le sait : l'amitié est quelque chose que je prends très au sérieux, un peu trop surement. Nous étions proches, je sens encore son souffle frôler mon visage mais je sais que dans quelques minutes, une nouvelle guerre mondiale va se déclencher. Je ne me retiens pas et l'alcool qu'il a dans le sang va le faire parler, je ne suis pas idiote. « J'vais te répéter combien de fois qu'y'a rien du tout avec Coleen? J'vais démentir tout demain avant qu'elle ne passe pour la cocue de service. » Je le regarde et soupire. C'est déjà le cas. Elle passe déjà pour la cocue de service, pour la mannequin écervelée qui s'est fait manipuler par un footballeur, par un écervelé. Beaucoup pense qu'Austin est un idiot fini mais qui peut leur en vouloir ? Il fait tout pour ne pas être pris au sérieux et pour montrer une image assez réelle du monde du foot : sois beau, joue plutôt bien et saute tout ce qui bouge. Que les footballeurs vivent en Australie, en Afrique ou en Europe, c'est le même schéma qui persiste. Il n'y a qu'à voir le cinéma qu'il a derrière Zlatan Ibrahimovic. Un grand suédois - ou norvégien - dont le physique laisse à désirer mais qui a le monde à ses pieds. Je n'y comprends rien à ce milieu et je n'ai aucune envie d'y comprendre quelque chose. Des hommes qui courent et frappent dans un ballon, pourquoi pas. « Ça a rien avoir avec Dee ou Coleen... Qui a parlé de stabilité? C'était juste une impulsion Jules, tu penses sincèrement que j'ai envie de me caser et d'élever le môme d'un autre? » Je le regarde et fronce les yeux. Qui lui a demandé de se caser ? Qui lui a demandé de m'aider à élever cet enfant qui n'a rien demandé ? S'il a envie d'être l'oncle rigolo, soit, mais je ne lui ai jamais rien demandé de tel. A vrai dire, je préfère élever cet enfant seule plutôt qu'avec Austin. Il est peut être gentil, mignon, mais loin d'être stable et c'est ça le problème. Je ne peux pas l'avoir dans ma vie maintenant, ou dans les mois qui suivent. Mais je ne peux pas me dire que lui et moi, c'est fini. Non. Nous vallons mieux que ça. Nous sommes Jules et Austin, amis depuis la maternelle. Je déglutis à ce constat. On se connaît depuis une éternité et pourtant, on a l'air tellement inconnu l'un pour l'autre. J'ai l'impression d'être face à un étranger. Je sens mon estomac se retourner. Non, Austin n'est pas un homme comme un autre, ce n'est pas un homme dont j'ai besoin d'apprendre des choses : je connais tout de lui, TOUT ! Ou peut être pas. Sa réaction me semble à des années lumières de celle que j'attendais. J'aurais préféré que rien arrive. Mon coeur bat encore de notre dernier échange. Je n'arrive pas à parler, à dire quoi que ce soit et ce n'est pas l'envie qui m'en manque. J'ai besoin de lui dire ce qu'il en est, ce que j'entendais par une envie de stabilité. Mais c'est lui qui reprends la parole et je fronce les sourcils. « Si t'as besoin de ton meilleur ami, je suis là... en gros inconscient, imbécile, abrutis et tous les autres adjectifs que tu m'as trouvé! Mais ça... j'peux pas... » Voici Austin, le grand Austin ! Celui qui, même défoncé, retient la moindre attaque, le moindre mot négatif. Austin le Magnifique, celui qui arrive avec trois semaines de retard. Je le regarde avec cette mine qui en ferait craquer plus d'une mais ne bouge pas. Je plonge mon regard dans le sien. Ce que je vais dire ne va pas lui plaire, je le sens. « Je ne t'ai jamais demandé d'être stable avec moi. J'ai besoin de stabilité, j'ai besoin de m'éloigner de tout ça, de ces mouvements qui n'en valent pas la peine. Tu joues avec une de mes plus proche amies, tu embrasses une autre femme sur la plage et là, moi. T'es une girouette Austin. J'ai besoin de stabilité pour moi, pour le bébé, pas avec toi, pas maintenant. » Un jour peut être quand il aura fini sa crise d'adolescent mais pour le moment c'est tout bonnement impossible. Je ne peux pas construire quelque chose avec un homme qui n'arrive pas à aider sa meilleure amie, avec un homme qui fait la Une de tous les tabloïds à cause de ses aventures. Et puis, je n'ai pas envie de le coincer dans une pseudo relation vouée à l'échec. Austin et moi c'est tout bonnement impossible pour le moment. Dans un autre pays, dans une autre vie les choses seraient différentes. « J'ai besoin de me préparer à tout ce qui va m'arriver et c'est pas comme ça, avec toi, que je vais m'y faire. » Autrement dis, toi et moi, c'est fini. Je déglutis avec difficultés, sentant une boule se former dans ma gorge. Mes yeux commencent à me piquer fortement et ma vue se brouille légèrement. Hors de question que je pleure, pas maintenant, pas devant lui. Je le regarde et le vois se déplacer. Il part, comme à son habitude. Enfin non, pour une fois, il semble écouter et prendre en compte ce que je lui dis. Pourquoi maintenant ? Il aime trop sa vie pour la changer. Qui peut lui en vouloir ? J'aimerais bien changer de vie, mais je ne peux pas, je ne peux plus. Je lui attrape le bras avant qu'il ne file retrouver son ami de toujours, Zachary. « Austin ! Il t'a fallu quinze jours pour comprendre que j'avais besoin de toi, laisse moi le temps de comprendre comment je vais pouvoir m'en sortir » Lançais-je, la voix légèrement tremblante. Je maintiens son bras. Je crève d'envie de l'embrasser une dernière fois mais ça semble mal parti, très mal parti.

Jules ne réagissait pas pour Coleen mais au fond, ça ne la regardait pas plus que ça même si ces deux là étaient amies. Enfin amie... Elle parlait de ne pas pouvoir trahir la Carrington mais cette dernière ne s'était pas gênée pour le faire dans l'autre sens. Combien de soirée avions nous fini dans le même lit? Je ne les comptais plus, ce qui ne faisait pas de nous un couple. Je taisais mes commentaires à ce sujet, ne tenant pas à les monter les unes contre les autres, si Jules se sentait soutenue à avoir quelqu'un d'autre avec qui me descendre pour se soulager, qu'il en soit ainsi. Je préférais qu'elle le fasse dans mon dos plutôt que de me prendre tout en pleine face, même si c'est exactement ce que je faisais depuis deux rencontres. Et si ça tombe, elle ignorait complètement qu'il y avait eut quoi que ce soit entre nous, cette idée me fit doucement sourire. « Je ne t'ai jamais demandé d'être stable avec moi. J'ai besoin de stabilité, j'ai besoin de m'éloigner de tout ça, de ces mouvements qui n'en valent pas la peine. Tu joues avec une de mes plus proche amies, tu embrasses une autre femme sur la plage et là, moi. T'es une girouette Austin. J'ai besoin de stabilité pour moi, pour le bébé, pas avec toi, pas maintenant. » Une girouette? Je souris de plus belle. Je n'ai jamais dit vouloir d'une relation sérieuse, papillonner est de mon âge, cela ne fait pas de moi une personne qui ne sait pas ce qu'elle désire. Sauf quand il s'agit d'elle, mais là c'est une autre histoire. Encore que, je sais exactement ce que je veux : elle, sans ce bébé et éventuellement sans les drames qu'infligent la vie de couple. Autrement dit, je renonce puisque c'est à présent impossible de l'obtenir. « C'est p'tete pas ce que tu me demandes mais c'est ce que tu insinues! A moins de vraiment tout traduire de travers. » Elle me parle d'avoir besoin de stabilité après que je l'ai embrassé, mentionne Coleen... je doute qu'elle voulait par là me faire passer le message " avec un autre". Ou elle est aussi débile que je ne le suis. « Je n'joue pas avec Coleen, arrête de tout ramener à elle putin! Ça n'te regarde pas Jules... T'es la seule à qui ça ne convient pas, elle ne s'en plaint pas elle. Je ne suis pas une girouette, c'est pas que je leur mens, même si je le voulais je pourrais pas, le moindre de mes mouvements est dans la presse... ça t'es venu à l'esprit qu'elles avaient peut-être juste envie de s'amuser elles aussi? Je profite de ma jeunesse et intelligemment... genre avec une capote... Me reproche pas de profiter de ma vie parce que t'as foiré la tienne. » Mes paroles sont dures mais je pense chacun de mes mots. Elle a foiré sa vie à aller s'encombrer d'un gosse, pour rien au monde je ne voudrais être dans sa situation à l'heure actuelle. Je déteste les enfants, je ne peux pas les supporter plus d'une heure et encore faut qu'ils soient très bien élevés pour que je tienne autant de temps. Si j'ai envie de m'amuser à gauche et à droite, ça ne la regarde pas, que ce soit avec Ginette ou avec sa meilleure amie, tant que la personne concernée est consentante, je ne vois pas ou est le problème. Si elle voulait dicter ma conduite, fallait pas aller s'enticher d'un autre. Je suis prête à la soutenir en tant qu'ami parce que malgré tout le négatif qu règne entre nous, mon amie me manque, je tiens à elle et ne pourrait pas l'abandonner... Il va juste falloir qu'elle se mette dans le crâne qu'elle ne peut pas me changer. « J'ai besoin de me préparer à tout ce qui va m'arriver et c'est pas comme ça, avec toi, que je vais m'y faire. » « Désolé de vouloir t'aider. Un coup t'as besoin de ton "meilleur ami", un coup t'as besoin que je dégage. C'est qui la girouette maintenant? » Je pousse un long soupire et lui adresse un dernier regard avant de tourner pour fixer la foule. Je tangue à nouveau mais je suis certain que Zachary m'a à l’œil - parce que moi je les ai complètement paumé - et qu'il va bien vite venir à mon secours. J'obéis à madame, elle veut gérer ça toute seule, qu'il en soit ainsi, je n'ai aucune qualité pour l'aider dans cette histoire de toute façon. Je ne veux plus discuter, on ne fait que se déchirer un peu plus à chaque mot, la fuite c'est ce que je fais de mieux et elle vient de me demander de la prendre, pour une fois on est d'accord. « Austin ! Il t'a fallu quinze jours pour comprendre que j'avais besoin de toi, laisse moi le temps de comprendre comment je vais pouvoir m'en sortir » Sa main s'agrippe à mon bras et je me retourne une nouvelle fois, toutes ces pirouettes me donnant la nausée mais surtout un mal fou à rester debout. Sauf que je le fais un peu trop violemment pour qu'elle me lâche, me laisse retourner au plan initial qui était de profiter de ma soirée entres mecs. Je suis hors de moi. Je mets une fraction de seconde à réaliser la violence avec laquelle j'heurte son visage de plein fouet et regarde ma main incrédule, comme si celle-ci était l'unique coupable. J'ouvre la bouche mais aucun mot n'est capable d'en sortir, elle est aussi surprise que moi et je me presse pour ne pas lui l'occasion de réagir la première. « Jules... » Je ne réfléchis pas et pose mes mains sur ses joues, caressant du pouce celle rougie par le coup que je viens de lui donner, déposant un baiser sur son front. « Je... Je suis désolé bébé, je voulais pas... » Bébé... d'ou vient ce surnom? A croire que je m'applique à empirer mon cas. Je me mords la lèvre inférieure, mes yeux portent un voile et je prends sur moi pour ne pas verser la moindre larme. C'est pas le genre de la maison mais la culpabilité m'envahi, celle-ci combattant avec la souffrance de lui avoir fait du mal. De tous les maux que je pouvais lui infliger, celui là est bien le seul que j'étais certain de ne jamais lui faire, elle a bien assez souffert de la violence des hommes et je suis tout sauf agressif. Mais c’est un accident, elle DOIT me croire.

Cette conversion va mal finir. Je sais pertinemment que nous allons finir par nous disputer pour de bons, par nous hurler dessus mais c'est plus fort que moi. Il faut que je lui déverse tout ce que j'ai à déverser, je ne peux plus rien garder pour moi. Coleen, Taylor et toutes les autres. Je ne sais même pas ce qui me choque et m'agace dans son comportement. J'étais l'une d'entre elles il y a encore neuf mois. C'était moi qui était pendue au bras du beau brun, moi qui l'embrassait et qui battais des cils à chaque fois qu'un photographe s'approchait de nous. C'était peut être ça qui me gênait tant, ce goût d'inachevé, cette sensation d'avoir une affaire en cours, une relation en cours. Je me fichais bien qu'il embrasse Pierre, Paul ou Jacques, ce qui me gênait le plus était sûrement que ce n'était pas moi qu'il embrassait. Face à ce constat, je sentis un long frisson parcourir mon échine. Je le détestais de faire ça à Coleen mais encore plus de me le faire à moi, en quelque sorte. C'était pourtant moi qui avait mis fin à notre pseudo relation. J'avais tout jeter par la fenêtre pour repartir du bon pied. Quelle connerie. Aujourd'hui, j'étais encore plus déboussolée et perdue face à tout ce qui se passait dans ma vie, dans celle de Jonah ainsi que dans celle d'Austin. Je ne contrôlais plus rien et ça, c'était le pire. Je l'écoutais et le regardais sourire. Son sourire me mettait hors de moi. Il était clairement entrain de me défier mais je n'allais pas me laisser déstabiliser. Après tout, il n'avait pas tord. Coleen m'avait répété de nombreuses fois qu'elle se fichait bien de ce qu'il se passait avec Austin, que c'était juste un jeu avec les médias mais pour moi, c'était plus. « Je profite de ma jeunesse et intelligemment... genre avec une capote... Me reproche pas de profiter de ma vie parce que t'as foiré la tienne. » Je regarde le jeune homme et, instantanément, je fais un pas en arrière. Je n'ai pas foiré ma vie comme il vient de le dire, j'ai juste décidé – ou laisser le temps décider pour moi – de la vivre autrement qu'il ne le faisait. « Le jour où tu ne seras connu que pour être un gigolo, faudra pas venir chialer » crachais-je à moitié. Je le détestais encore plus avec ce qu'il venait de dire. C'était inhumain et totalement inapproprié. La capote qui craque, il connaît pas ? Parce qu'il était clair que je m'étais toujours protégé. Pilule et préservatif, ce n'est définitivement pas assez dans mon cas. Comme quoi c'était sensé arrivé. Penser ainsi me glace le sang dans le dos. Une nouvelle fois, je n'avais rien contrôler mais je pouvais me rattraper, je pouvais me contrôler quelque peu, tenter de limiter la casse pour cet enfant qui n'a strictement rien demander. Alors que je le vois partir, je tente de le retenir et de lui dire une dernière fois ce que je veux faire, pourquoi je réagis de la sorte. Il n'a pas tord, la girouette c'est bel et bien moi à ce moment et je déteste ça. J'ai l'impression de voir ma vie s'effondrer devant mes yeux et d'attendre que cela se passe. J'aimerais qu'il se retourne, qu'il me regarde et me dise qu'il comprend et qu'il attendra que je m'y retrouve. Je l'espère profondément mais c'est un tout autre scénario qui se produit. Un scénario qui me fait paniquer. Sa main claque contre ma joue et je le regarde, pétrifiée, comme s'il venait de tuer un bébé chat sous mes yeux. Tout remonte en moi. Les coups que mon père me donnait plus jeune, ce qu'il s'est passé quelques semaines après mes dix ans. Je déglutis et ne bouge plus. Je me demande si je respire encore. Je ferme les yeux et tente de me ressaisir, de mettre un coup de pieds au cul mais rien n'y fait. Je reste là, statique. Austin s'approche de moi mais j'ai l'impression de voir la scène de loin. « Jules... » Je cligne des paupières quelques secondes avant de le regarder. Ses lèvres se posent sur mon front et cela me déboussole encore plus. « Je... Je suis désolé bébé, je voulais pas... » Je croise son regard et fais un pas en arrière, ses mains toujours sur mes joues. En temps normal, j'aurais éclaté de rire en l'entendant m'appeler ainsi mais là, j'ai peur, terriblement peur. Avec une difficulté sans nom, je réussis à trouver le courage de lever les bras et d'ôter ses mains de mon visage. Il a une sale tête et je n'imagine même pas la mienne... Un couple de bras cassés, voilà ce qu'on est. Alors qu'il me regarde, je fais un pas en arrière et déglutis avec difficulté. Il faut que je reprenne mes esprits et plus vite que ça ! « Ne m'approche pas... » soufflais-je à voix haute pour qu'il m'entende. Je crois que notre amitié vient de toucher un point de nom retour. Alors que je pose ma main sur ma joue, je la sens tambouriner. J'ai l'impression qu'un orchestre se cache sous la joue et me montre qu'il est là. Je n'avais plus ressenti cela depuis treize ans et, étrangement, ça ne m'a pas manqué, loin de là même. Je pose la main sur mon sac à main en bandouillière et m'avance vers lui pour le contourner. Il fait un pas vers moi et je recule instantanément. « Ne bouge pas ! » Hurlais-je en me dirigeant vers la sortie à toute vitesse. Les larmes montent rapidement et mon souffle se fait de plus en plus irrégulier. Je sors de la boite de nuit et fonce vers le trottoir. Je tends la main en voyant un taxi arriver au loin. Je n'ose pas me tourner, de peur de le voir me suivre pour s'excuser. C'est un accident, je le sais, mais ça me blesse trop, encore un peu plus, un peu trop.

« Le jour où tu ne seras connu que pour être un gigolo, faudra pas venir chialer » Elle me hurle dessus et je ne peux que laisser échapper un petit rire. Y'a pire comme réputation, surtout pour un mec... Ouai je crois que je vais pouvoir survivre à celle là, surtout que pour l'instant, c'est plus l'image du Don Juan qu'on me donne. « Le jour ou tu seras connu pour la pauvre fille qui a été assez conne pour croire qu'un gay l'aimait et qui s'est fait jetée comme une mal-propre une fois engrossée, vient pas pleurer non plus... » Et contrairement à moi, elle n'a plus énormément de temps pour se préparer à ce genre de remarques. Je ne suis pas méchant, je la prépare psychologiquement à ce qui va se dire d'elle, c'était différent. J'ai conscience qu'il y a de grandes chances que des rumeurs m'incluent, surtout vu notre dernière dispute repérée par des paparazzis, mais contrairement à ma relation avec Coleen, j'aurai vite fait de démentir cette histoire. Il est hors de question que quelqu'un me voit comme le père de cet enfant, encore moins comme le gars qui l'a laissé se démerder seule. Car j'ai beau ne pas du tout aimer ces petites choses là, j'aurais accepté mes responsabilités s'il était mien, difficilement mais j'aurais au moins essayé.

J'ai tenté de fuir pour éviter d’envenimer un peu plus la situation et c'est un échec total. Je suis paniqué à l'idée qu'elle me voit comme quelqu'un de dangereux, ce que je ne suis pas. J'ai bien des défaut mais la violence n'en fait pas partie. « Ne m'approche pas... » Ses bras m'écartent d'elle violemment et je lève les mains pour lui prouver que je ne vais pas insister, laissant retomber mes bras contre mon corps. J'ai l'impression de recevoir un coup de poignard en lisant la peur dans ses yeux, ma mâchoire se crispe alors que je serre les poings. Je tente de la retenir sans pour autant la toucher, chose que je m'interdis formellement à présent mais sa voix est tranchante ou plutôt en réelle panique. « Ne bouge pas ! » « C'était un accident Jules! » Putin comment elle peut croire que c'était volontaire? Avoir peur de moi? J'avais déjà cette sensation que nous devenions des inconnus l'un pour pour l'autre mais là on atteint le summum, elle ne sait plus du tout qui je suis. Moi non plus. Je plonge ma tête dans mes mains et met un certain temps - quelques secondes tout au plus mais c'est déjà beaucoup trop - à prendre la décision de la suivre. Les battements de mon cœur tapent dans mes tempes, le monde tourne mais j'ignore tout ses détails pour traverser la boite de nuit, bousculant quelques personnes au passage jusqu'à ce qu'une main ferme ne me retienne le bras. J'arrache violemment mon bras de celle-ci en prenant soin de ne pas blessé Zach pour autant, ne manquerait plus que je le touche lui aussi et que je finisse la soirée avec les deux personnes qui comptent le plus à mes yeux qui me détestent. Une ça suffit. Je ne pourrais pas supporter qu'il me déteste comme elle elle le fait de toute façon. Je lui adresse un regard noir qu'il ne mérite pas mais qui veut clairement dire que je ne veux aucun commentaire sur ce qui vient de se passer. « Ça va! » Ça ne va pas du tout, je veux plutôt lui faire comprendre que je ne compte plus la suivre. A quoi bon? Je l'effraie. J'observe Zach un instant et me calme, sa présence m’apaise, je sais que quoi qu'il arrive je ne serai jamais seul. D'une manière ou d'une autre, je lui reviens toujours... cette pensée me fait sourire. Josh m'observe un sourire - ressemblant plus à une grimace qu'autre chose - amusé, trop défoncé pour comprendre quoi que ce soit. Je suis certain qu'il n'a même rien vu et j'espère que c'est le cas de la plupart des personnes présentes. auatnt je me fou complètement de ma réputation, autant celle du mec violent je m'en passe, même si pour l'instant seul ce que Jules pense m'importe. « Dommage que t'as match dans trois jours Hemsworth, j'avais de quoi te redonner le sourire. » Tony lui donne un coup de coude, ils évitent en général de m'exposer à toute tentation mais sont bien trop défoncés pour réfléchir à quoi que ce soit à présent. C'est exactement ce dont j'ai besoin. « Balance. » Discrètement, je tends la main dans laquelle il glisse deux petits pilules de MDMA que je pose bien vite sur ma langue. J'attrape le verre de Zach que je vide d'une traite pour faire passer le tout et passe une main sur mes lèvres pour les sécher. « J'vais te rechercher un truc. » Une tape sur l'épaule et je suis parti, direction le bar. J'ignore s'il a pris quoi que ce soit ce soir mais j'en avais pour ma part grandement besoin. Je suis débile et risque de le payer cher mais il sera encore temps d'y penser demain. Je reviens quatre verres à la main et trinque avec eux : la soirée peut reprendre son cours. On est venus s'amuser oui ou non?