« J’ai seize ans. »

« Vous êtes sûr que c’est lui ? » J’ignorais le goût de fer dans ma bouche à force de me mordre la lèvre et hochai la tête une nouvelle fois. Oui, j’étais sûr que c’était lui. Je caresse son avant bras du bout des doigts. Sa peau est froide, presque dure. « C’est son tatouage. » murmurais-je au bord des larmes. Pourtant, je tenais bon. Je ne sais pas quel miracle, ce n’est qu’en sortant de la morgue que j’ai vomi tout le contenu de mon estomac dans une poubelle et que je me suis effondré. Tout ce que j’ai pu reconnaître d’Emery c’est son tatouage ; une demi lune. Le reste de son visage était complètement méconnaissable, sans parler de certaines parties de son corps qui avaient carrément été brûlées. Je venais d’identifier mon petit ami à la morgue du grand hôpital de Dublin et pour moi, c’était la fin du monde, la fin de mon monde. J’étais fou amoureux de lui, mon premier amour et vous savez très bien qu’on oublie jamais son premier amour. Il était mon tout, mon rayon de soleil, ma béquille et moi je n’ai même pas su le protéger. Le protéger de ces connards d’homophobes. Ils l’ont tabassé, ils ont essayé de lui arracher ce qu’il avait entre les jambes, ils l’ont brûlé vif. L’homme qui me rendait le plus heureux était tout bonnement mort parce qu’il aimait un autre homme.

Après ça, mes parents m’ont demandé de suivre une thérapie et également de me faire discret quant à ma sexualité. Ils n’ont jamais été contre mes préférences, ils m’ont toujours soutenus mais vu ce qu’il était arrivé à Emery, ils voulaient éviter de retrouver leur fils à la morgue avec une étiquette accrochée à l’orteil. Mais j’ai refusé. J’ai demandé à déménager. Je ne voulais pas rester dans une ville où je risquais ma vie, où j’avais vu mon petit ami se faire brûler et égorgé vivant.

« J’ai toujours seize ans. »

Mes parents ont choisi le chaud et le soleil. Ils ont surtout choisi Sydney parce qu’il y a un grand centre psychiatrique qui pourrait bien s’occuper de mon cas. J’ai accepté de suivre. Peu importe où on irait vivre, du moment que ce n’était plus à Dublin. J’avais l’impression de voir Emery à chaque coin de rue. Je me réveillais la nuit et je le voyais au pied de mon lit qui me souriait. Alors j’ai arrêté de dormir. J’ai arrêté de manger aussi. Mes parents ont mis toutes leurs économies dans le déménagement et surtout dans le centre médical où j’ai été inscrit.

Je ne voulais pas suivre l’école normale mais mon psychiatre m’a dit que c’était mieux alors j’ai obéi, sagement. J’ai pris mes médicaments, j’ai été au lycée et j’ai essayé de m’intégrer. Ca n’a pas été si difficile. J’avais l’impression de pouvoir recommencer une vie, de pouvoir repartir de zéro. Je me suis fait de nouveaux amis, j’ai intégré l’équipe du lycée et par-dessus tout ; je n’ai dis à personne que je craquais pour les hommes et non pas pour la gente féminine. Jusqu’au jour où il a débarqué. Il était déjà là à vrai dire mais je ne l’avais jamais remarqué ; Willow. Des yeux bleus brillants, des cheveux aussi blonds que le blé et un visage aux traits fins. Il était tout bonnement magnifique. Mais le souvenir d’Emery n’était jamais loin et même si Sydney m’avait changé, il y avait certaines choses dont je n’arrivais pas à me débarrasser.

« J’ai dix neuf ans. »

« Et le pire… C’est que je lui fais subir tout ce qu’Emery endurait. Pourquoi je fais ça docteur ? Pourquoi je me comporte comme ça avec lui ? » Je continue d’aller voir mon psychiatre. Il essaie de me faire comprendre mais il y a comme une barrière autour de mon cerveau et je n’arrive pas à voir où il veut en venir. Ca fait trois ans qu’il m’explique, trois ans qu’il essaie de m’ouvrir les yeux. « Tu te protèges, tu essaies de le repousser parce qu’il t’attire et que tu ne veux pas revivre la même chose qu’avec Emery. » Je me prends le visage entre les mains, je vais craquer, je le sens. « Ce sont des homophobes qui ont tué Emery… Je ne peux pas me mettre dans leur rôle et détester Willow pour ce qu’il est. Je lui fait subir son homosexualité et la mienne en même temps. Comme si je ne m’assumais plus. » Mon psychiatre écrit quelques lignes dans mon dossier et je me sens devenir impatient. Il finit par lever les yeux vers moi, me regardant par-dessus ses lunettes avec un sourire rassurant en coin. « Quand tu te sentiras prêt à faire tomber les barrières, tu le feras. Ne te mets pas la pression… »

J’ai continué à le maltraiter, à lui faire subir mes moqueries et celles des autres, je n’hésitais pas à le bousculer dans les couloirs. J’ai clairement fait de sa vie un enfer. Et ça, je l’ai compris deux semaines après mon dernier entretient avec mon psychiatre. Je me suis réveillé ce matin avec une boule dans l’estomac, mais je savais ce que je devais faire.

« Il parait qu'on a tous droit à une deuxième chance... » Plus nianian, cucul praline tu meurs mais au moins je l'avais fait, j'avais enfin osé aborder Willow autrement qu'en le maltraitant. « On est plus des ados maintenant. » J'essayais vraiment de me rattraper, d'essayer d'obtenir ne serait-ce qu'un micro pardon. Rien que le fait qu'il accepte de parler avec moi dans ce bar est une sorte de soulagement. Il ne se rend pas compte ce qu'il me fait depuis trois ans. Je suis accroc à ce gars, il s'incruste toutes les nuits dans ma tête et j'arrive pas à m'en débarrasser. Il a pris une place pour importante qu'Emery. J'aimerais tout lui dire, lui avouer pourquoi j'ai toujours été odieux avec lui mais il ne me croirait pas. C'est vrai après tout... Qui a envie de croire qu'un gars aussi froid et distant que moi vu de l'extérieur a pu perdre son ex petit ami parce que ce dernier s'est fait flageller à cause de ses préférences sexuelles? Il me prendrait pour un fou et surtout pour un mythomane. Je vais déjà essayer de regagner sa confiance avant d'aller dans les confidences. Mais à la fin de la discussion, Willow a prit la porte du bar, me laissant seul. Je ne peux pas lui en vouloir dans le fond, vu tout ce que moi je lui ai fait subir.

Et pourtant... Il semblerait qu'il y ait encore de l'espoir. Nous sommes ensembles, nous formons un couple bien étrange à vrai dire mais peu importe. Tout ce qui compte pour moi c'est de pouvoir le serrer dans mes bras au lieu de le frapper, de l'embrasser au lieu de l'insulter. « Et tu te sens mieux? Et vis à vis d'Emery, comment tu te sens? » Un petit sourire étire mes lèvres. Je crois bien que c'est la première fois en trois ans que mon médecin voit ça, d'ailleurs je crois même qu'il le note dans mon dossier. « Bien. Très bien. J'ai même compris qu'ici la différence ne comptait pas. Que je pouvais être comme je voulais. Et même si avec Willow on forme un couple étrange, les gens ne se retournent pas sur nous. Emery restera toujours quelque part dans mon coeur, ça m'a traumatisé mais je crois bien que j'ai l'occasion de repartir de zéro. Comme s'il n'y avait pas que Willow qui m'accordait une deuxième chance mais qu'Emery aussi le faisait depuis là-haut. »

Tu viens d'obtenir ton passeport pour pénétrer dans le merveilleux pays des petits animaux à poche, tu vas donc pouvoir te fondre dans la masse avec ce magnifique costume de kangaroo. Nous te conseillons fortement de passer en premier lieu par la case du bottin, afin que personne ne copie ton visage en guise de masque (hé oui la contrefaçon est partout!) ainsi que de créer un sujet à ton effigie pour te trouver des liens, la population australienne est chaleureuse comme le soleil flamboyant, alors ne fais pas ton timide ! :look:Il sera également nécessaire de te rendre au bureau du recensement pour indiquer ton métier ou les études que tu suis, ainsi que ton logement et ton statut privé (on ne sait jamais quelque fois qu'un rival kangaroo voudrait te piquer ta girlfriend) ! Tu peux également faire preuve de curiosité en toute discrétion par le biais des ask, mais tu peux aussi partager des discussions plus personnelles avec le téléphone (non ce n'est pas le téléphone rose mais bien le téléphone pur et simple) ! :nahaha:Si tu manques d'amour, les scénarios sont là pour compenser ce manque d'affection, et si tu te sens un peu perdu au milieu de cette vague de fou à lier, des kangaroos à peu près normaux seront ravis de t'aider via le parrainage. Pour finir et parce que nous aimons plus que tout nous amuser, tu pourras devenir le roi de ce que tu souhaites dans la partie jeux, et pour plus de péripéties dans la petite vie de ton bébé, n'hésites pas à l'impliquer dans des situations périlleuses en l'inscrivant au loto du rp (et bien sûr nous dénigrons toute responsabilités pour les conséquences graves possibles ) Have fun kangaroo ! Et saches que nous t'aimons déjà. Gros comme une meute de kangaroos