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« Le moment présent a un avantage sur tous les autres : il nous appartient. »↪ | | ✽ Mar 8 Avr - 19:43 | | Quand mon père exigea mon départ, je suis parti comme un voleur. Le temps de boucler mes valises et j’étais dans l’avion aux aurores du lendemain. Miella ? J’évitai de la voir. Silas ? Je ne pris pas la peine de lui dire au revoir. Atlas ? Il écopa simplement d’un texto où je lui présentais mes excuses. Aucun n’a été épargné par mon silence. Aucun, sauf Nevada. Elle était jeune à l’époque et, regrettant certainement de ne pas avoir eu de petite sœur à protéger, à câliner, à choyer et surtout, à protéger, je m’étais naïvement pris d’affection pour cette adolescente en devenir. Elle était mignonne, Nevada. Elle me touchait par cette forme de crédulité qu’on prête aux enfants de son âge. Aussi, la blesser par mon silence me semblait inenvisageable. Certes, je répugnais servir ce sort à sa grande sœur dont j’étais probablement éperdument amoureux, mais je la jugeais plus grande, plus forte, plus à même d’accepter mon inopiné départ. Pas Nevada. Je ne voulais pas réveiller en elle le traumatisme supposé par l’absence de son père. Non. Je refusais qu’elle cultive pour la gent masculine l’idée fausse qu’elle n’est bonne qu’à l’abandonner.
Dès lors, à peine avais-je posé le pied sur le sol londonien que je lui adressais un mail. Puis, un second. Une troisième. Et, de fil en aiguille, nos correspondances sont devenues de plus en plus régulières. Pour moi, c’était une façon de conserver un pied avec eux, même si jamais je n’osais prendre des nouvelles de nos proches amis. J’avais un peu honte. Que dis-je, j’étais complètement mortifié par cette réalité que je devinais et qui impliquerait des réponses aux questions du genre : « Pourquoi es-tu parti ? » Évidemment, Nevada m’interrogea et c’était légitime. Néanmoins, j’ai éludé cependant. Je l’amenai sur le sujet plus «captivant » qu’était mon frère. Elle en était vaguement amoureuse et, si j’ignore où les mena cette relation, je m’employai à lui donner des conseils pour se faire entendre d’Elyas. Je le connaissais sans doute mieux que quiconque. C’était, pour moi, une évidence… Aujourd’hui, je n’ai aucune idée de ce qu’il advint de leur histoire. Le récit de leur rupture n’a pas été abordé. Néanmoins, puisque je suis de retour, je compte bien en apprendre davantage sur elle, sur eux, sur ses activités, sur ses études également. Je lui ai donc donné rendez-vous par texto, histoire de prendre un café au Starbucks avec elle. Pour tout avouer, j’étais plutôt pressé de la voir et, durant cette demi-heure – demi-heure que je destinai entièrement à mon fils – je me suis demandé quelle serait sa réaction quand elle apprendrait la vérité sur ma situation. Des secrets, j’en ai des tas, même pour elle.
Si j’ai poussé la porte avec beaucoup de nonchalance, je n’étais pas vraiment à l’aise. Je craignais de tomber sur quelques connaissances qui m’auraient posé ces questions embarrassantes auxquels je ne voulais pas répondre. Je ne voulais pas non plus croiser Silas qui devait sans doute avoir pris parti pour mon frère. Aussi, lorsque j’ai constaté qu’à cette heure, le café n’est pas encore bondé, je profitai pour nous choisir une table. Je n’ai pas passé commande. Pas encore. Je préférais attendre mon invitée qui ne devrait pas tarder à mon avis. J’ai patienté sagement, les mains dans les poches de mon jeans a tapé du pied en mesure sous l’air de Ray Charles diffusé dans le café. Et, soudain, Nevada poussa la porte, resplendissante et surtout, grandie. J’avais quitté une adolescente et je retrouvais une femme. Une jolie femme de surcroît. De longs cheveux noirs, des yeux foncés et profonds et un sourire lumineux qu’elle m’adressa dès qu’elle me remarqua. Sa ressemblance avec sa sœur était flagrante. « Bon sang. Que tu es belle » lui déclarais-je en me levant pour l’accueillir. « Je te trouvais déjà jolie sur les photos que tu m’as envoyées, mais tu es encore plus belle en vrai. » Je me souviens l’avoir prise dans mes bras amicalement. Puis, j’ai posé sur son front un baiser presque fraternel avant d’ajouter : « ça me fait plaisir de te voir. Comment tu vas ? » m’enquéris-je en l’invitant en tirant la chaise en face de moi, chaise où je l’invitais à s’asseoir. « Et qu’est-ce que je te commande ? »
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| Nevada HolmesI AM PROUD TODAY AND TOMORROW
∞ messages : 178 ∞ arrivé(e) le : 29/12/2013 ∞ Grain de sable : 0
| ✽ Lun 14 Avr - 19:17 | | Depuis toujours les gens avaient cette affreuse tendance à disparaître de ma vie. D'abord mon père tué dans l'exercice de ses fonctions, ou par des méchants voleurs comme me disait ma mère quand je ne pouvais pas comprendre. Il y a quelques années c'était mon propre frère qui avait pris la fuite, peut-être lui avait-on mis trop de responsabilités sur les épaules, après tout il était devenu l'homme de la maison après la mort de Papa, il avait le droit de vivre sa vie aussi, mais j'aurais préféré qu'il vive sa vie près de nous. Et encore avant lui c'était Charlélie qui avait disparu. Le grand amour de ma sœur, disparu du jour au lendemain sans explications, sans un mot. Enfin c'est ce que tout le monde croyait. Bien qu'avec Miella ils étaient du genre toujours collés ensemble, je m'étais toujours bien entendu avec Elie, il avait été pour moi comme un second grand frère. Je savais que je pouvais compter sur lui en cas de soucis.
Je me souviens encore du jour où j'ai reçu son premier mail alors que ma sœur n'avait pas encore arrêter de pleurer. J'avais mis du temps à comprendre pourquoi et surtout essayer de savoir si je devais en parler aux autres. Mais je n'avais rien dit, s'il était parti c'est qu'il avait ses raisons, j'avais gardé tout ca pour moi et depuis ce jour nous n'avions jamais perdu le contact. Bien sur ce n'était pas comparable à l'avoir en vrai dans ma vie mais c'était mieux que rien, je lui donnais de temps en temps des nouvelles des autres et lui m'en donnait de ce qu'il faisait.
Et aujourd'hui il était revenu ! Les problèmes allaient commencer, je savais que ma sœur l'aimait toujours, elle l'avait dans la peau. Depuis toujours je suis convaincue qu'il est le seul et l'unique pour Miella. Pour elle il n'y aura que Charlélie, j'espère juste qu'ils arriveront à se retrouver et non pas à se séparer... Mais les choses n'allaient pas être simple. Surtout avec cette espèce d’histoire qu'il y avait entre Elyas et Miella, je n'en revenais toujours pas. Comment ma sœur pouvait me faire ca ?! J'étais blessée, elle savait que je l'aimais encore et elle faisait ca, je ne pourrais pas lui pardonner facilement.
Ce matin-là j'avais rendez-vous avec Charlélie, il ne voulait pas passer à la maison de peur de croiser Miella, je pouvais le comprendre. En ce moment j'effectuais un stage à l'hôpital pour valider mes études d'infirmière, j'avais travailler toute la nuit, j'étais épuisée mais j'avais très envie de le revoir. J'étais dans les vestiaires en train de me changer quand je jetai un coup d'oeil à l'heure, j'étais en retard ! Je me depechais de me préparer et je filais au Starbucks où Charlélie m'attendait.
J'ouvrais la porte du café, il était là. Il n'avait pas changé, je m'approchais de lui. Il me vit se leva pour m’accueillir, c'était si bon de le revoir. Il me dit alors que j'étais belle, j'esquissais un sourire. Il me prit dans ses bras et posa un baiser sur mon front. Il ajouta alors qu'il était heureux de me revoir et me demanda comment j'allais, alors qu'il m'invitait à m'asseoir et me demandait ce que je voulais. « Un cappuccino s'il te plait. » Je m'installais et le regarder. « C'est si bon de te revoir, tu n'as pas changé, enfin quelques rides... » dis-je en riant. Je soupirais et me posais, fatiguée de cette nuit. « Je vais plutôt bien, je sors d'une nuit de garde à l’hôpital un peu fatiguée. Mais parlons plutôt de toi, tu dois avoir un tas de choses bien plus intéressantes que moi à raconter ! » Il avait du vivre des choses qu'il ne m'avait pas dit, alors que ma vie à moi n'avait rien de trépidante...
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| Ambre LeroyAdministratrice
∞ messages : 2100 ∞ arrivé(e) le : 29/12/2013 ∞ Grain de sable : 26
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